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Sur le quai

Titel: Sur le quai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Pecunia
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de répit pour lui
jeter dans un ricanement :
    – Plutôt crever, ordure ! Je n’ai rien à te
dire.
    Il défit alors son ceinturon et entreprit de la fouetter
méthodiquement.
    – Tu parleras, putain ! Tu parleras !
    Il alternait les coups de boucle de ceinturon et les coups de
pied.
    – À l’aide ! gémissait-elle.
    – Personne ne peut t’entendre, ma pauvre conne !
ricana-t-il méchamment.
    Alexandre Caillard, dans sa fureur, en avait oublié la présence
de son fils dans la demeure.
    Jean Caillard avait mis un certain temps avant de réaliser que
les bruits qui lui parvenaient deux étages plus haut dans les
combles aménagés en chambres n’étaient pas ceux de la télé.
    Son père ne l’avait pas entendu dégringoler le vieil escalier de
chêne.
    Il lui tomba dessus en hurlant, hystérique :
    – Ne touche pas à ma mère, fumier !
    Alexandre Caillard se tourna, les yeux injectés de sang, vers
son fils.
    – Toi, le bâtard, tu restes tranquille !
    Deux fureurs se provoquèrent un instant du regard.
    Puis le fils tenta de s’emparer du ceinturon. En se jetant sur
son père qui le cueillit d’un coup de genou dans le bas-ventre.
    Tandis que le gamin se tordait de douleur à ses pieds, il lui
assena un violent coup de pied dans la tempe.
    – Couché le chien-chien ! ordonna Alexandre Caillard
d’une voix démente alors que le fils se mettait à râler
faiblement.
    Alexandre Caillard avait les yeux exorbités par la haine.
    – Assassin ! hurla sa femme en tentant de prendre
appui sur ses coudes pour se relever.
    Il attendit qu’elle parvienne à se mettre à quatre pattes pour
lui assener un coup de pied dans le flanc qui la fit retomber.
    – Couchée, la chienne aussi !
    Dany se tenait le ventre de douleur.
    – Pitié ! gémit-elle. Au moins pour lui… Appelle un
médecin, des secours… ne le laisse pas comme ça, par pitié…
    Le souffle court, Alexandre Caillard sembla réfléchir.
    – D’accord, finit-il par lâcher, un mauvais rictus
déformant son visage, tandis que sa femme tentait de nouveau de se
relever.
    Il la laissa se diriger à quatre pattes vers le corps de son
fils qui gémissait par râles brefs.
    À mi-distance, il s’interposa entre eux.
    – D’accord, si tu me dis tout.
    – Pitié ! l’implora-t-elle. Appelle de l’aide…
    – Après ! dit-il en faisant claquer le ceinturon sur le dos
de sa femme qui se laissa rouler sur le flanc pour tenter de se
protéger.
    Dany ne pouvait qu’admettre sa défaite et se soumettre. Pour
tenter de sauver son fils.
    – Bien, murmura-t-elle faiblement. Mais aide-moi à
m’asseoir.
    Alexandre Caillard posa son ceinturon sur la table, traîna sa
femme par les épaules sur deux mètres et la fit s’asseoir à même le
sol, dos au mur.
    Puis il tira le corps de son fils, qui poussa une longue
plainte, jusqu’à la hauteur de Dany et posa sa tête sur les cuisses
de sa mère.
    – Voilà ! dit-il avec une certaine fierté. Tu vois, je
ne suis pas si mauvais… Bon, je t’écoute !
    – Il est mal-en-point, dit Dany en larmes en entourant de ses
bras la tête de son fils. Appelle des secours, je t’en prie. Le
laisse pas crever…
    – Ta gueule ! dit-il d’un ton lourd de menaces en
s’emparant à nouveau du ceinturon. Tu me racontes tout ou vous
allez crever tous les deux. Bernard… je t’écoute !
    Il vit une lueur étrange briller dans le regard de sa femme.
Comme si elle ne s’avouait pas totalement vaincue.
     
     
     
     
     
     
    18
     
     
     
     
     
    – J’ai toujours su que tu avais tué Jean, commença-t-elle.
Ce soir-là, je suis descendue chez tes parents peu après ton
départ. Ta mère m’a dit que tu avais rendez-vous avec Jean près de
la fontaine Saint-Michel. J’ai prétexté que je me sentais
souffrante et que je désirais remonter dans notre chambre. Ta mère
n’a pas insisté pour me retenir.
    Elle s’interrompit en faisant une grimace de douleur.
    – J’ai mal, gémit-elle en portant sa main droite à son
ventre.
    – Plus tard. Continue ! ordonna-t-il.
    Elle grimaça de nouveau.
    – Je voulais apercevoir Jean. Alors, je me suis rendue à
votre lieu de rendez-vous en prenant soin de me tenir à bonne
distance et de m’enfoncer sur les yeux la capuche de mon
duffle-coat. Je vous ai suivis de loin. Jusque dans le métro où je
me suis dissimulée sur le côté de la guérite du milieu de quai.
    Elle se mit à sangloter.
    – J’ai tout vu, hoqueta-t-elle

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