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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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Glasgow.
    — Et alors ? s’impatienta Struan.
    — Je crois bien, dit le bosco, qu’il aimerait trouver un autre bord, quelque part.
    — Par la sangdieu, êtes-vous devenu fou ? s’écria Struan. Nous ne prenons pas de déserteurs à bord de nos navires. Si nous en prenions un en connaissance de cause, nous risquerions de perdre le bâtiment – et ce serait justice !
    — Sûr, répliqua vivement Mac Kay. Mais je pensais que vous auriez pu le racheter, vu que le capitaine Glessing est de vos amis. Ma part de prises irait pour l’aider, aussi, monsieur. C’est un brave gars et il désertera pour sûr, s’il ne voit rien venir.
    — Je vais y réfléchir.
    — Merci, monsieur. »
    Le bosco porta un doigt à son front et s’éloigna rapidement.
    « Robb, si tu étais taï-pan, que ferais-tu ?
    — Les hommes enrôlés de force sont toujours dangereux ; on ne peut pas avoir confiance, répliqua instantanément Robb. Alors jamais je ne le rachèterais. Et désormais, j’aurais l’œil sur Mac Kay. Il se pourrait que Mac Kay soit à présent l’homme de Brock et qu’on l’ait poussé à faire cette demande. Je mettrais Mac Kay à l’épreuve. Je prendrais des intermédiaires – Mac Kay lui-même, sans doute, pour l’épreuve, et un ennemi de Mac Kay – et je ferais droguer Ramsey sans jamais croire à ses renseignements.
    — Tu me dis ce que je ferais, dit Struan avec une ombre d’ironie. Je t’avais demandé ce que tu ferais.
    — Je ne suis pas taï-pan, alors ce n’est pas à moi de résoudre le problème. Si je l’étais, je ne te le dirais sans doute pas non plus. Ou bien je te le dirais et je ferais le contraire. Pour te mettre à l’épreuve. »
    Robb était heureux de pouvoir haïr son frère de temps en temps. Cela lui permettait de l’admirer mieux encore, après.
    « Pourquoi as-tu peur, Robb ?
    — Je te répondrai dans un an. »
    Robb s’éloigna pour rejoindre le bosco.
    Struan songea un moment à son frère et à l’avenir de la Noble Maison ; puis il prit une bouteille de cognac et s’engagea entre les rochers, vers la vallée.
    Les rangs des marchands s’éclaircissaient, et quelques-uns partaient déjà avec leurs canots. D’autres étaient encore à manger et boire, et l’on entendait des éclats de rire, là où un groupe pris de boisson dansait une gigue échevelée.
    « Monsieur ! »
    Struan s’arrêta et regarda le jeune fusilier marin.
    « Oui ?
    — J’ai besoin de votre aide, monsieur. Je suis désespéré, s’écria Norden, le visage terreux, le regard bizarre.
    — Mon aide ? »
    Sans avoir peur, Struan notait quand même la présence de la baïonnette à la ceinture de Norden.
    « J’ai la vérole, la maladie des femmes. Vous pouvez m’aider. Donnez-moi le remède, monsieur. N’importe quoi. Je ferai n’importe quoi !
    — Je ne suis pas médecin, mon gars, répondit Struan en sentant ses cheveux se hérisser sur la nuque. Ne devrais-tu pas être à ton bord ?
    — Vous avez eu la même chose, monsieur. Mais vous avez eu le remède. Tout ce que je veux, c’est le remède. Je ferai n’importe quoi ! »
    La voix de Norden était rauque et de la mousse suintait à ses lèvres.
    « Je n’ai jamais eu la maladie, mon gars. »
    Du coin de l’œil, Struan aperçut le capitaine d’armes qui se dirigeait vers eux, en criant un nom indistinct.
    « Tu ferais mieux de regagner ton bord, gamin. Ils vont t’attendre.
    — Le remède. Expliquez-le-moi. J’ai mes économies, monsieur, implora Norden, en tirant de sa poche un mouchoir sale noué aux quatre coins qu’il offrit fièrement, les yeux brûlant de fièvre. Je suis épargnant et j’ai là… j’ai là cinq beaux shillings entiers et quatre pence, monsieur, et c’est tout ce que je possède au monde, monsieur, et puis il y a ma solde, monsieur, vingt shillings par mois que vous pouvez avoir. Vous pouvez tout prendre, monsieur, je vous donne tout, je vous le jure par le Seigneur Jésus-Christ, monsieur !
    — Je n’ai jamais eu la maladie des femmes, mon gars. Jamais », répéta Struan.
    Son cœur se serrait au souvenir de son enfance, alors que la richesse se comptait en pennies, en shillings et demi-shillings, et non en lingots d’argent et en dizaines de milliers de taels. Il revivait l’horreur de toute sa jeunesse – qui ne pourrait jamais être oubliée – par d’argent, pas d’espoir, pas de chaleur, pas de toit, rien à manger et les gros

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