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Terra incognita

Terra incognita

Titel: Terra incognita Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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frappé ?
    — Je n’en ai pas la moindre idée, grommela-t-il.
    Présine fouilla le cercle autour d’eux, accrocha derrière un monticule de cordages la silhouette de Celma aux côtés de Briseur. La devineresse achevait de nouer les lacets de son corsage et Briseur de se recoiffer d’une main en arrière.
    — J’ai besoin de tes simples, Celma, l’interpella Présine. Veux-tu m’aider ?
    Celma finit son lacet, puis en quelques enjambées rejoignit le groupe qu’elle écarta d’une main ferme pour passer.
    — Nous voulons tous t’aider, Présine, affirma-t-elle en se plantant devant la fée.
    Mon jugement est fait, songea Présine en n’entendant aucune voix s’élever pour contredire la devineresse. Déjà Celma se penchait au-dessus du crâne dégarni du baron et Présine recouvrait sa confiance.
    — En ce cas, dit-elle, si vous voulez bien nous raconter ce dont vous vous souvenez, baron…
    Celma récupéra des mains de Briseur la petite besace qui d’ordinaire ne quittait jamais sa ceinture. Elle ne s’arrêta pas à l’œil narquois de La Malice, ravi, elle le savait, qu’elle se soit consolée d’avoir rendu Mathieu à Algonde et récupéra un de ses baumes.
    — En vérité, pas de grand-chose sinon la visite de Mounia en plein milieu de la nuit.
    Le doigt enduit de pommade de Celma resta en suspens à quelques pouces de la blessure.
    — N’était-elle pas retournée avec Enguerrand sur Le Chant des sorcières ?
    — Si, mais, bouleversée par votre confession, Présine, elle ne pouvait dormir et voulait en profiter pour examiner la table de plus près, du moins est-ce ce qu’elle m’a dit.
    Il grimaça sous l’application aux parfums de noisette, avant de poursuivre.
    — Je n’avais pas de raison d’en douter. Et encore moins de veiller. Nous avons échangé quelques mots à propos de votre confidence.
    — Lesquels ? demanda Présine.
    Le baron eut un geste de la main.
    — Est-ce important ?
    — Tout l’est, messire, s’interposa Elora.
    Il soupira.
    — Elle ne comprenait pas comment vous aviez pu vous montrer si cruelle et si injuste à propos de Plantine et Mélior, alors qu’elle avait tant d’exemples d’enfants recueillis ou adoptés dans l’amour par cette communauté.
    Présine accusa la sentence d’un hochement de tête.
    — Moi-même je me le suis demandé, baron. Qu’avez-vous répondu ?
    Il planta son regard gris dans le sien.
    — Qui n’a commis aucune faute ici vous jugera, Présine, mais ce ne sera pas moi et je ne l’ai pas fait, sinon trop vitement hier soir, à table. Si vous voulez bien me le pardonner.
    — N’inversez pas les rôles, s’il vous plaît, et poursuivez, le somma-t-elle dans un sourire triste.
    Celma referma son baume pour le ranger.
    — D’ici à ce soir, il n’y paraîtra plus, assura-t-elle avant de s’écarter pour mieux laisser la voix de Jacques porter.
    Il se dressa.
    — Devant mon peu d’arguments, Mounia a ramené son attention sur la table, jouant avec les flacons pyramides. Fatigué autant que rassuré par sa présence, je me suis étendu, lui demandant de me réveiller quand elle partirait.
    — L’a-t-elle fait ? demanda Khalil, livide.
    Jacques de Sassenage haussa les épaules.
    — Je ne me souviens que d’un bruit qui m’arracha en sursaut au sommeil et d’une violente douleur à mon crâne. Puis plus rien avant ce matin, j’en suis navré et tout autant furieux.
    — Je ne peux pas croire que Mounia ait trahi la communauté, lâcha Lina d’une voix éteinte.
    — Aucun de nous ne le pense, mentit Elora pour les rassurer.
    — Nous saurons vite ce qu’il en est. Enguerrand s’en vient. Seul, lança Briseur, qui, attiré par un bruit de rames, venait de jeter un œil par-dessus bord.
    Ils le laissèrent arriver, espérant de tout cœur que le chevalier contredise ce que tous redoutaient.
    — Bien le bonjour, la communauté, s’exclama-t-il joyeusement en acceptant le bras de Briseur pour se hisser.
    Leurs visages graves, Présine au centre du cercle.
    Il piqua ses poings sur ses hanches.
    — Ravi de voir que j’arrive à temps pour plaider votre défense ma bonne Présine. Quoique je veuille croire qu’on ne vous aurait pas pendue sans m’en informer.
    — L’heure n’est pas à la plaisanterie, papa, se dressa Khalil.
    — À voir vos mines, je m’en serais douté. Alors quoi, qu’est-ce qui justifie cet attroupement à pareille heure ? Et où est Mounia qui

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