Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
Vom Netzwerk:
nuit, quand ils s’en vont hurler dessous la brune ,
    On dirait d’un concert aux archets délivrés.
     
    Arbres aux noms perdus, Chênes faits de bouleau ,
    Hêtres décapités par un néant de paille ,
    Foin rêvant d’être acquis aux meilleures ripailles ,
    Fumier devenant OR sous l’arche des museaux…
     
    Paradis des fureurs jaunes, je te salue !
    Je t’apporte un bouquet de fidèle écriture ,
    Un bouquet de parole où la voix démesur e
    Les mots de tous les jours qui n’en finissent plus.
     
    Il faut prier pour moi dans ton ordre païen ,
    Il faut me pardonner mes pas dans ton silenc e
    Et me donner le temps pour que mon temps commence ,
    Pour que tout aille mieux et du Mal, et d u Bien …
     
    Il faut me laisser rire au sourire du bleu ,
    Quand la figure du jardin me fait des signe s
    Et que le sort jaloux relâche ses consigne s
    Pour nous voir respirer ensemble, l’air heureux.
     
    Je voyais des maisons dans un glacis de toc ,
    Un chimpanzé volant dans un ciel d’expertis e
    Et mâchant dans sa barbe une rage soumise ,
    Comme certains buveurs mâchent devant un bock…
     
    Je voyais une avoine avenante et de chic ,
    Folle, comme on le sait, dans la nuit des conquêtes ,
    Et des ombres frôlant ses grâces de coquette ,
    Saluant de mémoire un frôlement d’aspic.
     
    Je saluais les prés où se mire le Nord ,
    Dans le vert en allé de ses fins cardinales ,
    Dans la glace posée au pôle d’une eau pâl e
    Qu’un avenir d’hiver a durcie dans sa mort.
     
    Un hibou dans les bois joue de la flûte en sol ,
    Des cris, comme une écharpe aux gorges des fauvette s
    Lui jouent la tierce des terreurs et des boulettes…
    Ô lugubres chansons des hiboux parasols !
     
    Un visa pour la plaine, et je m’en vais demain.
    Les chevaux Cadillac hennissent kérozène ,
    Je les vois arrêtés à l’arrêt Théorème ,
    Piaffer dans le tourment d’un azur incertain.
     
    J’entends le train passer son message de fer ,
    Le monde survécu dans un paquet de cendres ,
    Un Bœing éployé qui ne veut plus descendre ,
    Ô renaître d e Vous et remanger la mer !
     
    Repasser sous le plat du fer qui plane et plie ,
    Être la soie perdue au bord de la blessure ,
    Être le feu qui rêve au froid de la brûlure ,
    Accaparer du Rien dans un verre d’oubli.
     

LE PRINTEMPS DES POÈTES
    J’ai vécu des printemps fabuleux en hive r
    Pendant que le vulgaire était tout emmoufl é
    Je soufflais sur mes mains à son cul à son ne z
    V’ là-t’y pas qu’les bourgeons sortaient m’en jouer un ai r
     
    Le printemps ça s’invente et ça se fout en taul e
    Le printemps c’est ma mine avec ses airs de chie n
    Qui vient toute ébahie me montrer tout son bie n
    Le temps de déposer mon arme de l’épaul e
     
    Et oui c’est ça, monsieur, le printemps des poète s
    Tout juste un peu d’hiver pour rompre les façon s
    Un quart d’été un quart d’automne et des chanson s
    Et s’il fait encor frais on se met la casquett e
     
    On va faire des pique-niques du côté des ballot s
    On va se mettre au vert en croyant aux histoire s
    Et l’on se sent mourir au bord d’une guitar e
    Quand la mort espagnole envoie son flamenc o
     
    Ce qu’il faut de désirs aux heures de l’ennu i
    Et ce qu’il faut mentir pour que mentent les chose s
    Ce qu’il faut inventer pour que meurent les rose s
    L’espace d’un matin l’espace d’une nui t
     
    Jamais ne vient l’avril dans le fond de mon cœu r
    Cet éternel hiver qui bat comme une caiss e
    Qu’on clouerait sans répit depuis que ma jeuness e
    À décidé d’aller se faire teindre ailleur s

POÈTE, VOS PAPIERS !
    Bipède volupteur de lyr e
    Époux châtré de Polymni e
    Vérolé de lune à confir e
    Grand-duc bouillon des librairie s
    Maroufle à pendre à l’hexamètr e
    Voyou décliné chez les grec s
    Albatros à chaîne et à guêtre s
    Cigale qui claque du be c
     
    Poète, vos papiers !
     
    J’ai bu du Waterman et j’ai bouffé Littr é
    Et je repousse du goulot de la syntax e
    À faire se pâmer les précieux à l’arrê t
    La phrase m’a poussé au ventre comme un ax e
     
    J’ai fait un bail de trois six neuf aux adjectif s
    Qui viennent se dorer le mou à ma lantern e
    Et j’ai joué au casino les subjonctif s
    La chemise à Claudel et les cons dits « moderne s »
     
    Syndiqué de la solitud e
    Museau qui dévore que coui c
    Sédentaire des longitude s
    Phosphaté des dieux chair à fli c
    Colis en souffrance à la vein

Weitere Kostenlose Bücher