Testament Phonographe
charroi que la mort surpren d
Cette plainte-là comme un diadèm e
Ceint sa tête un peu d’étoiles de san g
De tout éternité c’est dans le thèm e
Que la Nature doit traduire au mieu x
De la finitude et de son dilemm e
Vivre sur l’horrible et gagner au je u
De la marguerite effeuillée quand mêm e
« Je t’aime » c’est du meurtre à petit fe u
Ô Nietzsche agrippé naseaux de Turi n
Ce fiacre roulant dans le fantastiqu e
Et la Folie te prenant par la mai n
J’entends dans la rue une hippomusiqu e
Ô Nietzsche l’entends-tu ? C’est du chagri n
Avec le mors au cœur, c’est une cliqu e
Et ses tambours voilés frappent le temp s
Sur le pavé des cours et de ta gloir e
Avec des chevaux se remémoran t
Avec des chevaux à l’avoine noire
Mâchant de la mort le sourire aux dent s
Ces dents comme des trous dans la mémoir e
Et sur la treille aux grappes de velour s
Je millésime un cru de couturièr e
Un Bordeaux de dentelle au creux du jou r
Sur le chemin d’enfer je fais la guerr e
Aux standards accueillis, aux tambour s
À ceux qui n’ont jamais l’âme légèr e
Or j’allais par les champs, l’Épouvantai l
Me fit des signes et j’allai droit à l’ombr e
Comme inscrite au fusain sur un vitrai l
J’avais l’air d’un corbeau comme lui, sombre ,
Et m’étonnai qu’un si pauvre attirai l
En croix troué pût remplacer le nombr e
Eh ! mon corbeau que dis-tu de ma trogne ?
Comment ? me dis-je, lui, si près de mo i
Et il n’attend même pas qu’on y cogne !
L’échine ravaudée avec les doigt s
Qui tricotent la peur sous la besogn e
Les gens gagnent le grain que je leur doi s
Comment t’appelles-tu, fripier des brume s
Je m’appelle l’Ennui, de mon perchoi r
Je contrôle la nuit quand on l’allum e
Je fais les rêves gris les propos noir s
Je suis un astre éteint qui se consum e
Un professeur qui ferait ses devoir s
Un jardin où la rose n’a pas d’âm e
Mais l’épine au côté pour s’en alle r
Les soirs de mai quand le rose l’enflamm e
Je suis un vieux poison désespér é
Une tête d’oiseau dans une femm e
Avec mon bec dans son miroir gel é
J’ai vu dans la craie d’incroyables ixe s
Avec des chapeaux de lune et de ven t
Et poétisant des savants prolixe s
J’ai la mathématique du diva n
Et quand tu vas dormir pour toi je mix e
Le bonheur et la Mort qui va devan t
Avec le jour au bout comme un suffix e
LE LOUP
Le loup n’a plus de dents, il mange des idées ;
À la radio il nous commente les nouvelles :
As-tu vu ce matin mourir une chandelle ?
Cette étoile de cire où meurent des années…
Il en va de l’espoir comme d’un tapis vert.
Usé, l’espoir déçu se trame une autre chaîn e
Sur les brisées de ceux qui portent de la laine ,
En guise de moutons le loup va prendre l’air.
Je sais de vieux sapins qui n’ont pas leur raison ,
Ils fleurissent des jours, des mois, des parenthèses.
Je sais des paradis perchés sur une chais e
À scruter sous la pluie un désir de pardon…
Les arbres sont polis quand j’y passe mon cœur ,
Je me les fais copains d’une ancienne habitude ,
Et mes racines se mêlant à leur étude ,
Quand je deviens forêt ils deviennent malheur.
Je suis le chêne blond d’un automne déçu ,
Des perdrix pour la chasse ont mis leur feu arrière ,
Les chansons de l’été des grillons de naguèr e
Grillent dans le phono vers l’Ouest descendu.
Je ne sais pas de ciel qui ne reflète Quoi ?
Je ne sais pas d’oiseau qui n’ait un cri de glaive ,
Je ne sais qu’un devoir qui lentement s’achèv e
Avec la fin du jour, avec la fin de moi.
Je ne sais pas de vent qui ne veuille baisser.
Je ne sais pas d’oiseau que n’appelle le nid.
Je ne sais qu’un bonheur enfanté dans la nui t
Et que nous élevons avec nos bras scellés.
La nature est sévère à qui la prend d’un coup ;
Nous sommes des charrues avec des socs de rêve ,
Et quand nous essayons le grain entre ses lèvre s
La nature nous rend la monnaie de nos sous.
La loupe à l’œil, la plume aux serres, je souri s
Comme un aigle plus haut que sa littérature ,
Et mes petits dedans mon aire se figuren t
Que je vais les sortir avec ma poésie…
Les moutons dans les prés rêvent d’être mangés.
Les loups dans la nuit bleue boivent du sang d e Une,
La
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