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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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    Il fallut quêter pour enterrer Bela Barto k
    Rutebeuf avait fai m
    Villon volait pour mange r
    Tout le monde s’en fout
    L’Art n’est pas un bureau d’anthropométri e
    La Lumière ne se fait que sur les tombe s
    Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épiqu e
    La musique se vend comme le savon à barb e
    Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu’à en trouver la formule.
    Tout est prêt : les capitau x
    La publicit é
    La clientèl e
    Qui donc inventera le désespoir ?
    Avec nos avions qui dament le pion au soleil. Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces « voix qui se sont tues », avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande à regarder passer les révolution s
    N’oubliez jamais que ce qu’il y a d’encombrant dans la Morale, c’est que c’est toujours la Morale des Autre s
    Les plus beaux chants sont les chants de revendicatio n
    Le vers doit faire l’amour dans la tête des populations. À l’école de la poésie et de la musique, on n’apprend pas. ON SE BAT !

LA VIOLENCE ET L’ENNUI
    Nous d’une autre trempée et d’une singulière extas e
    Nous de l’Épique et de la Déraiso n
    Nous des fausses année s Nous des filles barrée s
    Nous de l’autre côté de la terre et des phrase s
    Nous des marge s Nous des route s Nous des bordels intelligent s
     
    Ô ma sœur la Violence nous sommes tes enfant s
    Les pavés se retournent et poussent en dedan s
     
    J’ai l’impression démocratique qui me fait des rougeur s
    À l’extrême côté du cœur et des entraille s
    J’entends par là mes tripes à la mode de Ma i
     
    JE VOUS COMMANDE D’ÊTRE BREFS ET COUILLOSIF S
     
    J’ai le sentiment bref de ceux qui vont mouri r
    Et je ne meurs jamais à moins que à moins qu e
    Je sais des assassins qui n’ont pas de victim e
    Qui s’en vont faire la queue pour voir le sang d’écra n
    Et cette pellicule objective qui pellicule sur le vi f
     
    Surtout ne pleure pa s
    Les larmes c’est le vin des couillon s
     
    Moi je ne pleure plu s
    Et je le dis bien haut bien tendre aussi et bien à l’ais e
    Crevez-leur le paquet qu’ils portent sur leurs quilles !
    Marx était un « hippi e »
    C’est pas comme en dix-sept, à la consigne ,
    Dans cette Russie rouge à la lénifactio n
     
    … et personne jamais n’a été réclamer ce barbu stalingradé…
    Quand je vois un stalinien je change à Stalingra d
     
    Je sais des assassins qui ont le cran d’arrê t
    Et qui sont beaux comme les cons qui vont vote r
    Des assassins assassinés et leurs manière s
    À ne jamais vouloir crever comme crevèrent les Communard s
    mes frère s
     
    e t je le dis bien haut : il faut DÉCONSTITUTIONALISER le foutr e
    Et porter l’inconfort cousu dessous leur pea u
    À ces bourgeois qui se permettent de jouir, en outre !
     
    JE VOUS COMMANDE D’ÊTRE BREFS ET CARTÉSIEN S
     
    Je sais des charmes bruns qui sont de sang caill é
    Et qui se grattent comme on gratte une blessur e
    Ça vous ravive un peu de rouge, ça a l’allur e
    D’une légion d’honneur que l’on pardonnerai t
     
    Ô ma sœur la Violence Ô ma sœur lassitud e
    Ô vous jeunes et beaux empêtrés dans vos livre s
    Il faut faire l’amour comme on va à l’étud e
    Et puis descendre dans la ru e
    Il faut faire l’amour comme on commet un crim e
     
    Ô ma sœur la Violence tes enfants s’analysen t
    Et du Guatemala s’en viennent des parfum s
    De sang et des Guatémaltèques allant s’analysan t
    Dans les ruisseaux de sang coulant comme la crèm e
    La crème de la Révolution montan t
    Ô ma sœur la Violence Ô la fleur du bouca n
    Il fait un bruit à rencarder tous les voyeur s
    Et un bruit qui se voit ça vous a des couleur s
    À vous barrer la vue pour des temps et des temp s
    Je sais des bises s’ennordant depuis l’Afriqu e
    Le monde est court, la gosse, il faut tâter la triqu e
    Dans le pieu, dans la rue, mais tâter de cet ordr e
    De cet ordre nouveau où germe le désordr e
    Le beau désordre des voyous au ventre liss e
    Viens par ici la gosse un peu, que je t’en glisse…
    De ma graine d’amour…
    Qui gonflera dans toi comme un chagrin de cam e
    Sur le monde envahi de tant de muselière s
    Dans le Paris des chiens je vais l’âme légèr e
    Ô ma sœur la Violence Ô ma sœur lassitud e
    Ô vous jeunes et beaux empêtrés dans vos charme s
    Il faut faire l’amour comme on va à l’étud e
    Les

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