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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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fait peur ces mains tendues et renfrognées et biaiseuse s
    Vous aviez les mains gercées de rancœu r
    De cette rancœur qu’on promène tranquillemen t
    Sans rien devoir à personn e
    Avec ces fautes de parler et de syntaxe qui me sont devenues insupportable s
    Et puis cette culture qui débordait de vos calepin s
    Oublie-donc Camarade oublie les soirs épais comme l’encre de Chin e
    Oublie les yeux drivés par le regard là-ba s
    Drive-toi pénardement dans les horribles banlieues où tout est bien.
    Ou l’avenir est aux pointés pointeur s
    Arrache-toi doucement à la musique d’acier de ce Pari s
    Qui vous manque dès que vous le déjuge z
    Vous n’êtes que des parisien s
    Des parisien s
     
    68 / 73 NON STO P
     
    Le grand drame des solitaires c’est qu’ils s’arrangent toujours pour ne pas être seuls. Qu’est-ce que j’en ai marre
    Je l’ai di t
    Je l’ai écri t
    Je le redi s
    Je le réécri s
    Maintenant je fais gaffe. Tu parles !
    Je paie des gens pour les besognes élémentaires et ne mange plus avec eu x
    J’ai gardé ma première facture de restaurant. Combien ? où j’ai mangé tout seul cet ét é
    Je l’ai mise sous verre et la montre à mon fils non non non tous les jour s
    C’est la gravure de mon 68 à moi. On a les 68 qu’on peu t
    Quand les gens se mettent à avoir une comptabilité derrière les yeux ils deviennent des comptables !
     
    Qu’est-ce que je fais ici, à cette heure, attendant je ne sais quelle sonnerie de téléphone me rendant une voix, quelque part, quelque chose de fraternel, d’insoumis, de propre, de comme ça pour le plaisir, de rien, de larmes j’en ai trop en veux-tu ? de quoi, enfin ? Penses-tu ! Le silence, lui, ne téléphone jamais, et c’est bien comme ça, c’est bien.
    La vie ne tient qu’à un petit vaisseau dans le cerveau et qui peut déconner à n’importe quel moment, quand tu fais l’amour, quand tu divagues, quand tu t’emmerdes, quand tu te demandes pourquoi tu t’emmerdes.
    Il faudra que je prenne un jour quelque distance et dire à qui voudra mon style de pensée et de vie et de mort et je m’en monterai doucement du fond de l’ An dix mille…
    Je suis le vieux carter d’une Hispano Suiz a
    Une première femme : six ans de collage administratif.
    Une deuxième femme : dix-huit ans de collage administratif.
    Elles ne me voient plus que publiquement, elles savent, elles me connaissen t
    Moi je ne les vois plus publiquemen t
    Si je les rencontre, alors… alors…
    Les rides ça s’apprend petit à petit. Je sais.
    La vieillesse c’est une façon de coup de poing dans la gueul e
    Au-dessus de trente ans, allez… all ez vous faire foutre.
    Moi, j’ai cent mille ans. C’est pas pareil. Je suis un mort en instance et je vous regarde.
    On se demande ce qu’on fout à se multiplier par deu x
    Deux cœurs deux foies quatre reins… Je suis seul et je pisse quand même.
    Le couple ? Voilà l’ennemi ! Je t’aimais bien, tu sais ?
     
    Les souvenirs s’empaquètent négativemen t
    La mémoire négative, c’est une façon de se rappeler à l’envers, c’est plus commod e
    Les ombres passent, un peu grisée s
    On pense à des gravures pleines de roussures, sans grand talent qui dépasse de l’encre rapporté e
    Les souvenirs n’ont pas de talent, ils végètent dans un coin du cervea u
    Un amas cellulaire qui s’ennuie et qui perd sa charge. Comme une batterie.
    La matrice nourricière ? Il y a urgence. Le piment, le vrai, c’est celui qu’on rajoute.
    La femme inventée ne déçoit jamais, seulement, il faut tout le temps en changer. L’invention permanente, tout, les dentelles, le savoir tout en dedans du dedans…
    L’érotisme c’est vraiment dans la têt e
    Et puis, pas tellement que ça…
    Une jupe, un cul de hasard et le reste…
    Les collants… C’est de la pure imprécatio n
    J’ai besoin de les arracher ces cuirasses fileuse s
    La femme en collant peut partir à la guerre, comme au moyen âge…
     
    Quelle horreur, quelle défense d’entrer dans le jardin avec des fleurs…
    Mener un train d’enfer à une pépée maxi, le long du fleuve, une pépée tout encerclée d’idées reçues. Et pas moyen de lui griffer la chatt e
    C’est vraiment dégueulasse la moralité publiqu e
    L’enfer ? Une façon de voir et de se laisser voyant.
     
    Ni dieu, ni maître, ni Éros, ni collant.
     
    Des bas oui, des bas, avec un peu de cette blancheur qui tend à une géométrie particulièr e
    Un peu

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