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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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blessur e
    Qui se referme à l’orée de l’ennu i
    Comme une cicatrice de la nui t
    Et qui n’en finit pas de se rouvri r
    Sous des larmes qu’affile le dési r
     
    Cette blessur e
    Comme un soleil sur la mélancoli e
    Comme un jardin qu’on n’ouvre que la nui t
    Comme un parfum qui traîne à la maré e
    Comme un sourire sur ma destiné e
    Cette blessure d’où je viens
     
    Cette blessur e
    Drapée de soie sous son triangle noi r
    Où vont des géomètres de hasar d
    Bâtir de rien des chagrins assisté s
    En y creusant parfois pour le péch é
    Cette blessure d’où tu viens
     
    Cette blessur e
    Qu’on voudrait coudre au milieu du dési r
    Comme une couture sur le plaisi r
    Qu’on voudrait voir se fermer à jamai s
    Comme une porte ouverte sur la mor t
     
    Cette blessure dont je meur s

LA DAMNATION
    Tout ce qui est mal… C’est bon… Alor s
    Tout ce qui est bon… C’est mal… Alor s
     
    Damne-toi ! damne-toi !
     
    La damnation pour un triangl e
    Qui s’en va sous ta voix lacté e
    Géométriquement ressembl e
    Aux communiants du mois de ma i
    Avec leurs péchés de princip e
    Et leurs mains dans les nuits-fusai n
    À ombrer sous leurs pauvres nippe s
    Des désirs tachés de frangin s
     
    Ils sont damnés… Ils sont damnés…
     
    Leurs voix comme des cathédrale s
    Chantent des gestes de grani t
    Et des mosaïques d’étoile s
    Arc-en-ciellent leur ciel de li t
    Je suis damné pour un pétal e
    De cette rose qui grandi t
    Et qui te polenne le châl e
    Dont tu as revêtu ma nui t
     
    Je suis damné… Je suis damné…
     
    Damne-toi ! damne-toi !
     
    La damnation pour une sourc e
    Où coule des grains de velour s
    Dans ta main et puis dans ta bours e
    Comme une monnaie au long cour s
    Ton désespoir comme une étoil e
    Assassinée depuis longtemp s
    Géométriquement s’étoil e
    À des millions d’années d’amant s
     
    Tu es damné… Tu es damné…
     
    Tu m’aimes et c’est pour l’habitud e
    À t’empaler sur mon sarmen t
    Ma vigne y coule et puis s’ élude
    En des filaments de serment s
    Mon suc te remonte à la gorg e
    Avec son goût d’entre dégoû t
    C’est l’éternité qui dégorg e
    Et la mort qui tire son cou p
     
    On est damnés, viens ! Viens !
    Tout ce qui est mal, c’est bon !
    Viens ! Viens !
     
    Damne-toi !
    Tout ce qui est bon… c’est ma l
     
    Viens ! Viens !
     
    Viens…
     

Cette terre
    Cette terre tout autour de mo i
    Cette terre qui me guette et qui me fatigu e
    Ô cette fatigue de la terr e
    Je me souviens de tous ces jours, de toutes ces patience s
    Je me souviens de vous, de toi et d’Ell e
    Tu sais, quand elle s’en allait clopinant comme un oisea u
    Sans ailes, quand elle s’en allait, la pauvre, et moi derrière ,
    Comme un paquet de solitud e
    J’étais seul, tu sais, pendant des jours, des jour s
    j’étais seul, seul, seu l
     
    Elle me donnait un goût bizarre de la vi e
    Je me sentais redevenir celui que ma mama n
    N’avait pas eu le temps de fair e
    Les mamans n’ont jamais le temp s
    Empêtrées qu’elles sont dans leurs soucis de linge s
    Dans leurs soucis de ce je ne sais quoi qui fait leur s
    Yeux vide s
    Terne s
    Déjà mourant s
    Cette terre tout autour de mo i
    Cette terre Ô mon amour qui n’était que pour mo i
    J’étais seul, tu sai s
    Toi, tu n’étais pas toi et je ne le savais pa s
    C’était ça l’indignit é
    Oui, l’indignit é
     
    J’ai besoin d’entendre les oiseaux, maintenant ,
    Les vrai s
    Dans des vrais boi s
    Sans rien d’autre que les oiseaux et que les boi s
     
    J’irai souvent montant et remontant dans mon souveni r
    Pou r La trouver toujours clopinan t
    Toujours ell e
    Alors que tu n’étais plus to i
    Alors que tu n’as jamais été to i
     
    Alors que tu n’as jamais été qu’une ombr e
    De je ne sais quelle idée que je me faisai s
    De la tristess e
     
    Tu avais les yeux qui regardaient ailleur s
     
    Adie u

 
     
    DEUX CONDAMNÉS À MORT ONT ÉTÉ EXÉCUTÉS UN MATIN À CINQ HEURES IL N’Y À PAS TRÈS LONGTEMPS LES PRÉSIDENTS MÊME NIXON NE SE SONT PAS DÉRANGÉS POUR ASSISTER À CETTE FORMALIT É
     
     
     
     
     
    un Niaii mordant à l’amorce, pendant que l’oiseleur fait tomber une hache. Disposé comme il l’est, cet instrument de supplice est l’image parfaite d’une guillotine, longtemps avant le règne de celle-ci en France.
     
     
     
     
    Caricature anonyme anglaise du 1 8e siècl e
     
     
     
     
    LE DEUXIÈME PRÉSIDENT DE LA

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