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Tolstoi, A. K.

Tolstoi, A. K.

Titel: Tolstoi, A. K. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Die Familie des Wurdalak
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devrions discuter de l’ouvrage de Calmet, mais puisque il s’agit d’un ouvrage plutôt scientifique, nous ne le retiendrons pas.
    Le premier ouvrage littéraire digne d’être mentionné, ayant vraisemblablement influencé Tolstoï est « La fiancée de Corinthe » de Goethe. Bien qu’il s’agisse d’une ballade et que l’action diffère du « Vourdalak », « la fiancée » évoque l’histoire amoureuse entre le Marquis d’Urfé et Sdenka. Il n’est pas possible de lire les lignes de Goethe sans penser aux avances d’Urfé vers Sdenka.
    La scène d’amour commence avec le jeune protagoniste « […] qu’il se jette habillé sur le lit ; or il sommeille à peine, qu’un hôte singulier se glisse par la porte ouverte. » (Goethe : Psychanalyse-Paris.com), scène ressemblant fortement aux scènes du « Vourdalak » où le sommeil est utilisé comme période introductrice au surnaturel (2012 : 109). La jeune fille, décrite au début comme « pudique » (Goethe : Psychanalyse-Paris.com) est effrayée par le jeune homme inconnu. Là encore, nous observons un autre parallèle avec le Marquis et Sdenka, lorsque le Marquis rentre dans la chambre à coucher de Sdenka, et qu’elle s’oppose à être seule dans sa chambre avec un homme (2012 : 117). Le jeune homme de Goethe supplie la jeune fille de rester, car, dit-il, avec elle « vient l’amour » (Goethe : Psychanalyse-Paris.com). Ainsi, à l’instar du récit de Tolstoï, le jeune homme déclare son amour à la jeune inconnue, et ne peut simplement plus la laisser partir. La plus grande différence avec Tolstoï réside dans la damnation de la fille dès le début de l’histoire. Le Marquis promet tout, tout son être à Sdenka : « Sdenka, je vous aime plus que mon âme, plus que mon salut... ma vie et mon sang sont à vous... […] » (2012 : 117). Ces mots éviteront finalement la damnation à d’Urfé. Dans « La fiancée de Corinthe » en revanche, la jeune fille est très consciente des conséquences du serment d’amour prononcé par le jeune homme et essaie de le prévenir, non seulement qu’il ne pourra jamais la posséder : « Loin de moi ! ô jeune homme ! loin de moi ! Je n’appartiens pas aux joies de ce monde. Hélas ! c’en est fait désormais, […] », mais aussi qu’elle appartient au monde des morts : « Non pas moi, cœur généreux ! […] Tandis que je gémis dans ma froide cellule, ah ! […] et que la terre couvrira bientôt. » (Goethe : Psychanalyse-Paris.com). Cependant le jeune homme ne veut pas entendre ces avertissements et continue à lui déclarer son amour, et tout comme dans l’ouvrage de Tolstoï, il offre tout par le biais de son serment. Le Marquis d’Urfé promet tant à Sdenka ; son âme, sa vie et son sang. Goethe procède d’une façon plus subtile : « Ma bien-aimée, reste ici ! et célébrons ensemble à l’improviste notre festin des noces. // Et déjà ils échangent des gages de fidélité ; elle lui présente une chaîne d’or ; [… elle lui demande :] une boucle de tes cheveux » (Goethe : Psychanalyse-Paris.com). Dans la littérature vampirique cet échange d’objets de valeur peut être comparé à un baptême du sang. (9) À partir de ce moment là, le jeune homme appartient totalement à la jeune femme.
    Un autre parallèle entre la ballade et le récit se révèle dans le voyeurisme des parents. Chez Goethe, c’est la mère qui interrompt le spectacle, quant à Tolstoï, il met en scène le frère de Sdenka, Georges, et son père, Gorcha (2012 : 118). Dans « La fiancée de Corinthe » la différence entre les deux histoires est caractérisée par l’interruption du surnaturel (c’est à dire la mariée et le marié) par le naturel (la mère). Tolstoï renverse cela ; le Marquis et Sdenka sont interrompus dans la première scène intime par son père Gorcha (qui est de toute évidence un vourdalak ), qui les regarde par la fenêtre, et ensuite par Georges (Est-il déjà un vourdalak ou pas ?). La comparaison avec la ballade de Goethe se complique légèrement dans la deuxième scène ; le seul caractère non surnaturel (c’est à dire, non vourdalak ) est d’Urfé, qui vit un moment intime avec Sdenka, pourtant interrompu par les parents de Sdenka (2012 : 133). Peut-être ne faudrait-il pas prendre cette deuxième scène en considération pour la comparaison sur le voyeurisme, puisque le Marquis semble, en s’éveillant, plutôt s’interrompre lui-même que d’être interrompu,

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