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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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Québec, et Hochelaga, là où se trouve aujourd’hui Montréal. Cartier et ses hommes sont des visiteurs et, point essentiel, des invités. Pendant l’hiver 1535-1536, ils doivent compter sur leurs hôtes iroquois. L’autre issue, dans l’hiver canadien, est la détresse et une mort probable. Privés de légumes frais et atteints de scorbut, les Français doivent suivre le conseil de faire bouillir du bouleau pour ingérer les anti-scorbutiques nécessaires à leur 1•TerreauTochTone
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    rétablissement. Même dans ces conditions, Cartier perd vingt-cinq hommes (sur 110).
    si Cartier croit avoir trouvé une société stable et permanente –
    quoique barbare – à Hochelaga et stadacona, tel n’est pas le cas. À une certaine époque antérieure à 1580, les établissements iroquois disparaissent, sans doute pour aller faire la guerre à un autre peuple iroquoiens plus à l’ouest.
    Ce sont leurs conquérants, les Hurons, qui accueilleront les successeurs de Cartier de nombreuses années plus tard. selon ce que Cartier a rapporté, le saint-Laurent n’a pas grand-chose à offrir, sinon du mauvais temps, des indigènes peu portés à la coopération et un leurre à la place d’or véritable.
    La pêche, par contre, représente une entreprise commerciale intéressante, à tout le moins, dans son ensemble car ses participants font cavaliers seuls et il leur suffit d’investir tout juste assez pour construire un navire et engager son équipage. Pourtant, vers la fin du seizième siècle, on compte quatre cents navires et environ douze mille pêcheurs, surtout anglais et français.
    Les anglais pêchent le long des côtes et font sécher leurs prises – de la morue – sur des claies installées sur le rivage. Bénéficiant d’un accès plus facile au sel chez eux, les Français pêchent sur les Grands Bancs, ramènent leurs prises à bord pour les saler et les entreposent dans des tonneaux. sur le plan du territoire, les anglais jouissent donc d’un certain avantage puisque leur méthode de pêche fait d’eux des utilisateurs saisonniers des rives, de mai à septembre chaque année.
    Le poisson n’est pas la seule marchandise suscitant l’attrait dans les eaux nord-américaines. Les pêcheurs découvrent le morse, en abondance le long des rives du golfe du saint-Laurent. ils peuvent exploiter l’ivoire de ses défenses, l’huile de son lard et le cuir de sa peau. et, pour compléter les fruits de la chasse au morse, il y a les fourrures que les tribus algonquines locales apportent sur le rivage pour les échanger contre des marchandises européennes. La récolte de morses sera suffisante pour soutenir près de trois siècles d’exploitation, mais celle-ci finira par se traduire par une extermination : c’est aux alentours de l’an 1800 que le dernier morse sera aperçu dans le golfe.
    si l’on peut déceler une tendance systématique dans l’exploration de la côte est de l’amérique du nord, c’est un déplacement constant vers le nord. Cela est dû à l’attrait de l’itinéraire présumé vers la Chine. verrazzano et Cartier ont démontré que, s’il existait une telle route, elle devait se trouver au nord du saint-Laurent, quelque part au-delà du Labrador.
    appelée détroit d’anian et passage du nord-Ouest, cette route attirera les explorateurs jusque tard au vingtième siècle et demeurera un élément 18
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    important de la collecte de fonds et de la recherche d’appuis officiels pour l’exploration.
    L’autre condition préalable aux expéditions nordiques est l’ignorance. Les européens connaissent très peu le nord. Ce que leurs cartes en disent est souvent, voire généralement, fantasque : des terres imaginaires disséminées de manière presque décorative autour de mers regorgeant de monstres aussi hypothétiques qu’effrayants. ils ne peuvent non plus se fier à leur expérience, puisque même les contrées de l’europe septentrionale sont relativement tempérées comparées au continent de glace et de neige qui se dessine au-delà du Labrador.
    savants et spéculateurs se retrouvent donc devant un champ virtuellement libre, une combinaison fatale pour des investisseurs crédules, qui semblent être légion. Le cœur du ferment qui en découle est l’angleterre, dont les commerçants souhaitent vivement établir un lien stable et rentable avec la cible habituelle, les richesses de l’asie. se fiant à des cartes imprécises et des textes

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