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Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
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Britanniques. En février, le major général French reprend Kimberley. Roberts accule le général boer Pietr Cronje et le défait à Pardebeerg. Le lendemain, au Natal, French libère Ladysmith assiégée. Ce sont des succès très cher payés. Quelque sept mille soldats britanniques sont morts ou blessés, de nombreux autres sont atteints par une épidémie de typhoïde. Buller, relevé du commandement en chef, continue de combattre sous les ordres de Roberts. Il rachète en partie ses erreurs par la sanglante victoire de Tugela Heights. Lors de l’offensive pour la libération de Ladysmith, le régiment irlandais de Dundonald dans le comté de Down s’est particulièrement distingué.
    « J’ai appris, écrit Victoria à ses généraux le jour même, avec la plus grande affliction, les lourdes pertes subies par mes braves soldats irlandais. Je désire exprimer ma compassion, et mon admiration pour la splendide capacité de combat dont ils ont fait preuve tout au long de ces éprouvantes opérations. »
    À dater de ce jour, par ordre de Sa Majesté, tous les régiments irlandais seront autorisés à porter l’emblème national du trèfle le jour de la Saint-Patrick. Sur la suggestion du prince Arthur, duc de Connaught, Victoria décide de se rendre en Irlande. Au même moment, l’empereur Guillaume propose son « amicale intervention » pour restaurer la paix en Afrique du Sud. Qu’il le fasse au moment où les forces britanniques marchent vers la victoire en dit assez long sur ses intentions. Victoria télégraphie à Sir Franck Lascelles, ambassadeur à Berlin :
    « Prière de faire savoir à l’empereur que ma nation tout entière est avec moi dans la détermination de voir cette guerre menée à son terme sans intervention extérieure. Le moment et les termes de la paix doivent être laissés à notre décision, et mon pays, qui souffre un si lourd sacrifice de précieuses vies, s’opposera à toute interférence. »
    Le 22 mars 1900, Victoria quitte Windsor et prend le train pour Londres, avec Lenchen, la princesse Helena, et sa fille Thora, la princesse Helena Victoria. Tout au long de la voie, la foule les acclame, et plus encore à la gare de Waterloo. Elles roulent vers l’arsenal de Woolwich où les vingt mille ouvriers, qui travaillent nuit et jour dans les ateliers de munitions, ont une demi-journée de congé pour l’occasion.
    « Leurs vivats étaient tellement titanesques qu’ils couvraient tout à fait l’orchestre jouant God Save the Queen  ! »
    Sur le chemin du retour, la reine et les princesses visitent le Fever Hospital, l’École navale, le Foyer des enfants handicapés. En chacun de ces lieux, elles récoltent un accueil enthousiaste.
    Le 4 avril, Victoria débarque à Dublin, avec Helena et Béatrice. Elles ont toutes les trois à la main un bouquet de trèfles. Le bonnet et l’ombrelle de Sa Majesté sont ornés de trèfles d’argent. Pendant plus de deux heures, elles parcourent la ville en voiture, longeant les quais, pénétrant dans les quartiers pauvres. L’accueil est plus chaleureux encore que lorsqu’elle était venue une première fois avec Albert, en 1849. « Bénie pour toujours soit celle qui se fie à l’honneur, à la fierté d’Erin », « Mère, Épouse et Reine, de mille vertus pleine », disent les banderoles.
    « Même les nationalistes devant l’hôtel de ville semblaient oublier leur politique et agitaient leur chapeau », écrit Victoria dans son journal.
    Sa Majesté s’installe pour trois semaines au palais du vice-roi. Jour après jour, elle visite les hôpitaux, les écoles, les usines, sillonnant les rues de Dublin dans sa petite charrette tirée par Jacquot, sans escorte particulière. Certes, les cyclistes banals qui la suivent à bonne distance sont parfois de Scotland Yard. Le soir, elle reçoit les ecclésiastiques protestants et catholiques. À Phoenix Park, elle passe en revue les troupes commandées par Arthur, duc de Connaught.
    Elle va même au zoo, où les lions somnolent dans la chaleur tropicale des Pâques irlandaises. Dans cette touffeur, parfois Victoria s’assoupit, comme cela lui arrive de plus en plus souvent. Comment y remédier noblement ? Sir Arthur Ponsonby, qui succède à son père Henry au nombre des secrétaires particuliers, martyrise son cheval pour le faire hennir.
     
    Victoria dort à Windsor, dans la nuit du 18 mai. Vers 4 heures du matin, les sifflets des trains commencent dans Londres

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