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Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Titel: Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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que ceux au bénéfice de qui elles sont, aient le temps de faire leurs demandes en forme.—Je désire donc que dans six mois, à compter du jour de mon décès, mes exécuteurs testamentaires, ou leurs successeurs, paient deux mille livres sterlings aux personnes que nommeront les élus de Boston et le corps administratif de Philadelphie, pour recevoir les mille livres sterlings qui reviendront à chacune de ces villes.
    Quand je considère les accidens auxquels sont sujets tous les projets et toutes les affaires des hommes, je crains de m'être trop flatté en imaginant que ces dispositions, si tant est qu'elles soient suivies, continuent sans interruption, et remplissent leur objet. Cependant, j'espère que si les habitans de Boston et de Philadelphie, ne jugent pas à propos de se charger de l'exécution de mon projet, ils daigneront, au moins, accepter les donations, comme une marque de mon attachement, de ma gratitude, et du désir que j'ai de leur être utile, même après ma mort.
Certes, je désire que l'une et l'autre entreprennent de former l'établissement que j'ai conçu, parce que je pense que, quoiqu'il puisse s'élever des difficultés imprévues, on peut trouver le moyen de les vaincre, et de rendre le plan praticable.
Si l'une des deux villes accepte le don avec les conditions prescrites, et que l'autre refuse de remplir les conditions, je veux alors que les deux sommes soient données à celle qui aura accepté les conditions, pour que le tout soit appliqué au même objet et de la même manière que je l'ai dit, pour chaque partie. Si les deux villes refusent la somme que je leur offre, elle restera dans la masse de mes biens, et l'on en disposera conformément à mon testament du 17 juillet 1788.
Je lègue au général George Washington, mon ami, et l'ami de l'humanité, le bâton de pommier sauvage dont je me sers pour me promener, et sur lequel il y a une pomme d'or, artistement travaillée, représentant le bonnet de la Liberté. Si ce bâton étoit un sceptre, il conviendroit à Washington, car il l'a mérité.
B. Franklin.

ŒUVRES MORALES, POLITIQUES ET LITTÉRAIRES DE BENJAMIN FRANKLIN, DANS LE GENRE DU SPECTATEUR.

SUR LES PERSONNES QUI SE MARIENT JEUNES.
    À John Alleyne.
Vous voulez, mon cher John, que je vous dise ma façon de penser sur les personnes qui se marient jeunes, et que je réponde aux critiques sans nombre, que diverses personnes se sont permises sur votre mariage. Vous pouvez vous rappeler que, quand vous me consultâtes à ce sujet, je vous dis que ni d'un côté ni de l'autre, la jeunesse ne devoit être un obstacle. Certes, tous les ménages que j'ai observés, me font penser que les personnes qui se marient jeunes sont plus communément heureuses que les autres.
Les jeunes époux ont toujours un caractère plus flexible et tiennent moins à leurs habitudes, que lorsqu'ils sont plus avancés en âge. Ils s'accoutument plus aisément l'un à l'autre, et par-là, ils préviennent beaucoup de contradictions et de dégoûts. Si la jeunesse manque un peu de cette prudence qui est nécessaire pour conduire un ménage, elle trouve assez de parens et d'amis d'un âge mûr, pour remédier à ce défaut, et elle est plutôt habituée à une vie tranquille et régulière. En se mariant jeune, un homme prévient peut-être très-heureusement, ces accidens, ces liaisons qui auroient pu nuire à sa santé, ou à sa réputation, et quelquefois même à toutes les deux.
Quelques personnes peuvent se trouver dans des circonstances où la prudence exige qu'elles diffèrent de se marier : mais en général, quand la nature nous a rendus physiquement propres au mariage, on doit penser qu'elle ne se trompe point en nous le fesant désirer.
Les mariages tardifs sont souvent suivis d'un inconvénient de plus que les autres ; c'est que les parens ne vivent pas assez long-temps pour veiller à l'éducation de leurs enfans.
    —«Les enfans qui viennent tard, sont de bonne heure orphelins», dit le proverbe espagnol. Triste sujet de réflexion pour ceux qui peuvent avoir à redouter ce malheur !
Nous autres Américains, nous nous marions ordinairement dès le matin de la vie. Nos enfans sont élevés et établis dans le monde, à midi ; et nos affaires, à cet égard, étant achevées, nous avons un après-midi et une soirée de loisir agréable, tel que celui dont jouit à présent notre ami.
En nous mariant de bonne heure, nous avons le bonheur d'avoir un plus grand nombre d'enfans ; et

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