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Vie et Paroles du Maître Philippe

Vie et Paroles du Maître Philippe

Titel: Vie et Paroles du Maître Philippe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alfred Haehl
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d’eau. Le professeur Brouardel s’avança vers M. Philippe et je l’entendis
lui dire : « Je m’incline, mais la science ne peut comprendre ce qui vient
de se passer ». Puis, saluant M. Philippe et les témoins, il se retira.
     
    Un jour, un jeune homme que je voyais régulièrement depuis
quelques mois à la séance m’accosta dans la cour et me demanda :
« Pourriez-vous me dire pourquoi M. Philippe ne me guérit pas quand,
depuis trois mois que je viens ici, je vois tous les jours à côté de moi des
gens qui sont guéris. - Qu’avez-vous
comme maladie ; lui demandai-je. J’ai reçu un coup de pied de cheval au
bas de la poitrine ; j’en ai souffert horriblement. Aucun des quatre ou
cinq médecins que j’ai consultés n’a pu même me soulager.
    La première fois que je suis venu ici j’ai éprouvé un tel
soulagement que j’ai pu marcher et travailler ; mais aujourd’hui encore je
ne suis pas guéri. - Qu’avez-vous fait
pour recevoir un coup de pied de cheval ; -
J’aimais beaucoup taquiner les animaux ; je les piquais pour les voir
ruer. -  Admettez que vous soyez
guéri, continueriez-vous à vous amuser ainsi ; - « Non, je ne le pourrais plus, cela ne m’amuserait pas du
tout et cela me ferait de la peine de voir souffrir un cheval. » Je lui
dis alors : « Tout à l’heure, quand vous verrez M. Philippe, répétez-lui
ce que vous venez de me dire ».
    A la séance je le vis se lever à l’approche du Maître ;
mais avant qu’il ait pu prononcer un mot, M. Philippe lui dit : « Tu es
guéri ».
     
    Une femme venait depuis longtemps à la séance pour son mari,
mais n’obtenait pas sa guérison. À l’issue d’une séance, je le dis à M.
Philippe que j’accompagnais à la gare Saint-Paul ; et celui-ci me répondit
: « C’est parce que, durant toute sa vie, elle n’a jamais rien fait pour
son prochain ».
    Arrivés au pont Morand, M. Philippe me dit tout à coup :
« Le mari de cette femme est guéri. »
    Et comme je m’étonnais, le Maître ajouta : « En cet instant
même elle vient de rencontrer une pauvre vieille tout essoufflée qui venait de
poser sa filoche remplie de légumes à côté d’elle, sur le trottoir, pour
reprendre haleine avant de traverser la rue. Sans la connaître, elle lui a
demandé : « Vous allez loin, madame ; - Non, répondit la vieille,
dans cette allée », qu’elle montrait à trente mètres de là.
    Sans rien dire de plus, la petite dame a empoigné la filoche et
l’a portée dans l’allée, jusqu’au seuil de la vieille qui suivait. C’est le
premier bon mouvement qu’elle a eu de sa vie. Cela suffit et le Ciel lui en a su
gré. Mais toi, si tu avais fait la même chose, cela ne t’aurait servi de
rien ».
     
    Le curé d’Ars, nous dit un jour M. Philippe, était un pasteur
envoyé pour protéger les brebis. Un jour il vint à lui une mère avec son enfant
atteint depuis longtemps de paralysie double, infantile ; il ne marchait
qu’avec des béquilles. Le curé d’Ars l’examina et dit : « Pour nous, nous
ne pouvons rien faire qu’empêcher le mal d’augmenter, mais dans quelque temps
vous trouverez un jeune homme qui le guérira ». La femme partit et, plus
tard, à Lyon, elle vint par hasard me trouver. L’enfant était assis sur une
chaise ; moi, je voyais qu’il était guéri. Je dis alors à la femme de
monter avec son fils à Fourvière et d’y suspendre les béquilles en ex-voto, et
comme la femme me répondait qu’il ne pouvait pas, je dis à l’enfant de se lever
et de marcher et il le fit aussitôt.
     
    Le bey de Tunis souffrait beaucoup d’une terrible maladie.
Voyant que les médecins italiens qui le soignaient ne lui procuraient aucun
soulagement, il leur dit : « Ne vous serait-il pas possible d’alléger mes
souffrances intolérables » ; L’un d’eux lui déclara qu’il ne
connaissait qu’un de leurs collègues qui pourrait le soulager, et précisa qu’il
s’appelait Philippe et habitait Lyon. Le bey donna aussitôt l’ordre qu’un
télégramme lui soit envoyé. Dès réception le Maître se fit délivrer un
passeport par la préfecture, le 7 janvier 1881, et partit pour Tunis.
    A son arrivée il fut aussitôt reçu par le bey qui lui demanda de
lui faire connaître l’exacte vérité sur son mal. M. Philippe lui déclara qu’à
partir de ce moment il cesserait de souffrir, mais qu’il ne pourrait vivre que
dix-huit mois. Le bey, surpris et heureux d’être

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