Vie et Paroles du Maître Philippe
C’est bien simple. Je ne sais si vous comprenez. Ainsi il
y a là un bébé (c’était une jeune fille) qui était bien malade et qui va
beaucoup mieux ; pour cela elle m’a fait une promesse.
– Et ces promesses, si on ne les tient pas ;
– Celui qui les reçoit endosse une responsabilité et s’arrangera
ensuite avec le Ciel. »
Un homme de la campagne avait sa femme malade et assistait à la
séance. Lorsque le Maître fut en face de lui, il lui dit : « C’est la
première fois que tu viens ici ;
– Oui, monsieur.
– C’est pour ta femme que tu viens ici ?
– Oui, monsieur.
– Elle est très malade, ta femme et cela va te coûter cher, tu
sais, pour obtenir sa guérison.
– Monsieur, je paierai ce qu’il faudra.
– Ce n’est pas de l’argent qu’il me faut, c’est bien plus cher.
Veux-tu que ta femme guérisse ;
– Oui, monsieur.
– Tu as un voisin avec lequel tu es en procès en ce moment.
– Oui, monsieur, répond le paysan de plus en plus surpris.
– Pour que ta femme guérisse, il faut qu’en arrivant, tu ailles
vers ton voisin et que tu lui dises : « Si tu as besoin d’un morceau de
mon terrain, je te le cède ; je ne veux pas être en procès avec toi ;
soyons amis ».
– Mais si je lui dis ça, il va recommencer à me tracasser d’un
autre côté.
– Ça ne fait rien. Veux-tu que ta femme guérisse ;
Après quelques instants d’hésitation, le paysan répondit d’une
voix ferme :
– Oui, monsieur.
– Tu me promets de faire la paix avec ton voisin et de lui dire
ce que je t’ai dit ;
– Oui, monsieur.
Le Maître ajouta : « Quand tu arriveras chez toi, ta femme
sera levée, car elle est guérie à l’instant même. Si ce que je te dis n’est pas
vrai, tu reviendras ici et tu diras devant tout le monde que ta femme n’est pas
guérie ». (24-3-1903)
Une femme apporta un jour l’enfant d’un veuf qui se conduisait
mal et dont elle avait la garde. Elle déclara que c’était une charge et qu’elle
ne pouvait pas la garder. M. Philippe demanda qui voudrait se charger de ce
bébé. Une femme malade et sans travail s’offrit. Le Maître ému de ce dévouement
dit : « Vous en serez la mère et moi le père, et le bonheur sera dans
votre maison. » (27-12-l894)
Une personne qui s’était volontairement éloignée du Maître était
revenue, malade d’un érysipèle interne. Cela aurait pu devenir très grave et
arriver au pharynx et à la poitrine.
On a demandé, dit M. Philippe, que cet érysipèle soit changé en
un léger mal de dent et qu’il se transforme ensuite tout à fait en bien ;
alors la personne est guérie.
– Voilà comment vous faites à ceux qui vous font des
sottises ; dit quelqu’un.
– Si vous étiez un berger et que vous ayez une brebis qui
s’égare, ne feriez-vous pas tout votre possible pour la faire revenir ;
– Pas si elle est galeuse ;
– Oh ; mais souvent, dans un troupeau, tous les moutons
sont plus ou moins malades ; alors il faudrait les laisser tous ;
Un jour, à la fin d’une séance où il y avait beaucoup de monde,
M. Philippe dit : « Je vais vous faire un cadeau d’une valeur inestimable.
Dieu vous pardonne tout le mal que vous avez fait dans votre passé,
jusqu’ici ». A ces mots on entendit les sanglots étouffés d’un monsieur
assis tout près de M. Philippe, tandis que le Maître poursuivait :
« J’espère qu’à partir de maintenant vous allez tous faire beaucoup
d’efforts pour devenir meilleurs ».
On entendit un oui général. A la sortie, plus silencieuse que
d’habitude, je me trouvai à côté du monsieur qui avait sangloté. Il me confia :
« Ce qui vient de m’arriver, personne ne le sait. J’habite très loin d’ici
et depuis des mois je préparais mon voyage à Lyon pour demander à M. Philippe
le pardon de tout mon passé. Mais, arrivé dans cette salle, il m’a été
impossible de faire ma demande ; je n’ai pas pu me lever lorsque le Maître
a passé devant moi. J’étais désespéré à l’idée de repartir sans avoir pu lui
avouer mon désir ardent d’être lavé de tout mon passé. Mais lorsque je l’ai
entendu, tout près de moi, effacer le passé de tous et m’accorder ainsi ce qui
a été la raison et le but de mon voyage, mon cœur s’est brisé de gratitude et
d’amour ».
LA FETE DU MAITRE
Bien qu’il soit né le 25 avril (Saint-Nizier), M. Philippe
demanda à ses amis de lui souhaiter sa fête
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