Vie et Paroles du Maître Philippe
sans juger
personne, la prière que vous feriez après serait entendue du Ciel. J’ai dit
souvent :
« Il vaut mieux ne pas prier que de prier mal », car
si vous priez après avoir fait du mal à quelqu’un et que vous disiez :
« J’aime mon prochain », vous faites un mensonge et les mensonges
sont formellement interdits par la loi du Ciel. Mais priez, même ne seriez-vous
pas entendus, si vous venez de vous emporter ou de commettre un autre péché,
car par la prière vous améliorez le mal que vous venez de faire. Toutes vos
mauvaises pensées, toutes vos paroles inutiles seront autant d’obstacles que
vous trouverez un jour sur la route du Ciel. (14-4-1903)
Pour que la prière soit entendue, il faut qu’elle parte au fond
du cœur. Pour cela il faut que nous ayons souffert, car la souffrance élève l’âme.
Il faut ne pas éviter la peine, se soumettre à la volonté de Celui qui nous
envoie et aimer son prochain. (3-1-1895 ; 6-3-1902)
La Souffrance
Nécessité de la souffrance
Lorsque nous prononçons : Donnez-nous aujourd’hui notre pain
quotidien, cela veut dire : Père, donnez-nous le pain de l’âme qui est la
souffrance.
La souffrance est la nourriture de l’âme comme le froment est la
nourriture du corps. Si nous nous nourrissons, c’est pour vivre, et la vie de
l’âme c’est la communion avec Notre-Seigneur. Comment communier avec Lui ?
En donnant pour nos frères une part de notre bonheur, comme le Christ a donné
sa vie pour nous faire participer à la vie éternelle, jusqu’à ce que le plus
petit d’entre nous soit parvenu au royaume des cieux, dans lequel la souffrance
est transmuée en divine allégresse. Les intérêts matériels ne doivent pas
entrer en ligne de compte dans le Pater, puisque Dieu pourvoit à tous nos
besoins matériels. Le petit oiseau qui ne dit pas le Pater ne reçoit-il pas la
vie ? (7-1-1903)
Le Ciel nous accorde le pain de l’âme, même si nous ne le
demandons pas.
Il y a plusieurs manières de souffrir. Certaines personnes
souffrent en expiation pour elles-mêmes, d’autres pour leur famille, d’autres
en mission, pour leurs frères. (31-7-1893)
Chacun a juste la quantité de souffrance qu’il peut supporter.
Quand une souffrance survient, c’est le signe que le Ciel ne nous oublie pas.
Mais, lorsque l’on souffre trop, c’est un devoir de chercher à se soulager pour
vivre le plus longtemps possible afin de souffrir le plus longtemps possible.
(5-11-1889)
Lorsque le mal arrive à son paroxysme, la souffrance n’existe
plus. Les inquisiteurs ne savaient pas cela.
Nous sommes dans le chemin de la souffrance.
Nous devons souffrir physiquement et moralement ; n’est-il
pas écrit : Heureux celui qui pleure et il sera consolé ?
Heureux ceux qui pleurent ; mais on n’aime pas pleurer.
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang aura la vie
éternelle. Nul ne peut aller au Ciel sans subir les souffrances du Christ
et aimer son prochain comme soi-même ».
On n’avance que par la souffrance et non par la réflexion et le
raisonnement.
Si l’on voulait bâtir un temple dans un champ, il faudrait
retourner ce champ ; et, si le champ pouvait nous parler, il dirait : « Tu
me fais mal en me travaillant ».
Dieu nous a confié le bien et le mal ; à nous de faire
triompher le bien. Quant à la maladie et aux tribulations, elles sont
absolument nécessaires à la matière. Il n’y a que cela qui fasse avancer.
(2-10-1905)
Ne faut-il pas passer par toutes les souffrances pour comprendre
celles de nos frères et y compatir ? (10-4-1895)
Qu’importe pour nous la souffrance ? Pendant que nous
souffrons, d’autres ne souffrent pas. Ainsi nous avançons et ceux pour qui nous
souffrons avancent aussi. Il y a vous le savez, plusieurs êtres en nous. Sitôt
qu’un de ces êtres s’en va, l’harmonie est rompue et la souffrance est là. Pour
compenser cet être absent, il faudrait qu’on nous envoie un gardien et la
quiétude viendrait. Mais alors il n’y aurait pas de souffrance et on
n’avancerait pas. (Mai 1895)
Si nous savions pourquoi nous souffrons, si nous connaissions le
but de nos souffrances, ce qui nous attend comme récompense pour tous nos
efforts, nous serions tellement heureux que nous ne sentirions plus nos
peines ; il n’y aurait plus de souffrance. (21-11-1894)
Les souffrances physiques font avancer l’âme et comprendre
celles d’autrui. Pour
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