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Voyage de J. Cartier au Canada

Voyage de J. Cartier au Canada

Titel: Voyage de J. Cartier au Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques Cartier
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VII, des lettres de privilége, données ä Westinster le 19 mars 1501, en conséquence desquelles deux voyages paraissent avoir été exécutés cette même année et la suivante. A la fin de celle-ci, une nouvelle association fut concertée pour le même objet entre les deux Portugais Jean Gonçalves et François Fernandes, et les deux armateurs de Bristol Hugues Elyot et Thomas Ashehurste, qui obtinrent pareillement des lettres royales données à Westminster le 9 décembre 1502, et en vertu desquelles paraissent avoir été exécutés en 1503, 1504, et 1505 des voyages successifs, dont on retrouve quelque trace, comme pour les deux précédents, dans les comptes de dépenses de la cassette particulière du roi Henri VII : on peut même conjecturer qu'il se tentait dès lors de nouveaux essais de colonisation, puisqu'un prêtre faisait partie de l'expédition de 1504.

VIII.
    Les Français, de leur côté, pratiquaient aussi, dès cette époque, les mers qui baignent la côte orientale des deux Amériques ; sans nous arrêter à parler de leurs navigations australes, bornons-nous a rappeler ici leurs expéditions de pêche et leurs explorations privées en ces parages où l'autorité royale vint si tardivement donner une consécration publique à leurs efforts. Nous ne chercherons même pas à recueillir de simples traditions ou de vagues indices plus ou moins dignes d'un examen sérieux : nous voulons nous en tenir à des témoignages explicites et formels.
C'est à la collection italienne de Ramusio qu'il nous faut recourir pour retrouver, sous un vêtement étranger, avec le titre pompeux de grand capitaine de mer, un français de Dieppe, dans lequel il nous est permis de reconnaître l'astronome et pilote Pierre Crignon, qui fut le compagnon des frères Parmentier dans leur voyage de 1529 à Sumatra, et qui avait également navigué sur les côtes du Brésil et de Terre-Neuve.
En décrivant cette dernière, qui s'étend, continent et îles, du 40° au 60° degrés de latitude sur une longueur de trois cent cinquante lieues, il fait remarquer la brisure accusée par le cap Ras entre la direction de la côte méridionale qui se refuse vers l'ouest, et celle de la côte boréale qui court vers le nord. Aux Portugais est due la découverte des soixante-dix lieues environ de littoral comprises entre le cap Ras et le cap de Boavista ; tout ce qui est au sud du cap Ras a été exploré en 1504 par ses Normands, et par les Bretons, qui y ont laissé leur nom à un cap bien connu ; tout ce qui est au nord du cap de Boavista a été relevé pareillement par les dits Normands et Bretons :
    le capitaine Jean Denys, de Honfleur, avec le pilote Camart, de Rouen, y conduisit son navire en 1506, et en rapporta, dit-on, une carte assez étendue ; puis, en 1508, le capitaine Thomas Aubert, commandant le navire la Pensée, armé par Jean Ango, père du célèbre gouverneur de Dieppe, y transporta le premier des colons normands.
Dix ans après, en 1518, suivant l'interprétation commune, mais peut-être en réalité quelques années plus tard, fut entreprise une expédition analogue «par le sieur baron de Léry et de Saint-Just vicomte de Guen, lequel ayant le courage porté à choses hautes, désiroit s'establir par delà et y donner commencement à une habitation de François» il s'était approvisionné d'hommes et de bestiaux, et fit voiles jusqu'à l'île de Sable en face des pêcheries bretonnes ; mais la longueur du voyage l'ayant trop longtemps tenu sur la mer, il fut contraint de décharger là son bestail, vaches et pourceaux, faute d'eaux douces et de pâturages» ; et cette expédition avortée n'eut d'autre résultat que d'avoir jeté sur cette terre aride des animaux qui s'y multiplièrent graduellement, et devinrent, longtemps après, une ressource inespérée pour d'autres Français qu'une fortune de mer devait un jour condamner à y séjourner cinq ans entiers dans un déplorable abandon.
Jusqu'alors, ce n'étaient que des expéditions privées.

IX
    Enfin le roi de France se détermina à prendre lui-même sa part dans le lotissement des terres d'outre-mer que se faisaient à leur guise les autres souverains de l'Europe occidentale, et il envoya officiellement à son tour, à la découverte des pays transatlantiques où il lui conviendrait de prendre pied.
Le temps était déjà loin, où l'on avait cru retrouver en ces contrées le Japon, la Chine et les Indes d'Asie : les navigations de Cabot dans

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