Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
Anglais et les Canadiens.
     

     
    La propagande allemande est à l’œuvre, montrant les colonnes
de prisonniers canadiens, transformant le succès militaire en succès politique.
    Les collaborateurs emboîtent le pas à la Propagandastaffel. Un
télégramme, signé Pétain, est envoyé de Vichy à Paris à l’intention de M. de Grosville,
attaché au cabinet de Benoist-Méchin, chargé de le transmettre au Führer.
     
    Vichy, le 21 août 1942.
    « Monsieur le Chancelier du Reich,
    « À la suite de l’entretien que je viens d’avoir avec
le président Laval et après la dernière attaque britannique qui s’est déroulée
cette fois-ci sur notre sol, je propose d’envisager la participation de la
France à sa propre défense.
    « Si en principe vous y consentez, je suis tout disposé
à examiner en détail les modalités de cette participation.
    « Je vous prie, monsieur le Chancelier du Reich, de
considérer cette initiative comme l’expression sincère de voir la France
apporter sa contribution à la protection de l’Europe.
    Signé : Philippe Pétain. »
     
    Le maréchal Pétain est-il l’auteur de ce texte qui contredit
sa politique de refus d’engagement militaire aux côtés des Allemands ?
    La polémique s’installe.
    Otto Abetz, l’ambassadeur allemand, Fernand de Brinon, l’ambassadeur
de Vichy à Paris, confirment la teneur et l’authenticité du message.
    « L’importance de ce texte m’a frappé, dit Abetz, c’est
une véritable offre d’alliance militaire franco-allemande. J’en ai télégraphié
la traduction à Berlin et envoyé le document original par le plus prochain
courrier diplomatique au ministère des Affaires étrangères du Reich. »
    Mais le directeur de cabinet de Pétain est formel :
    « J’affirme de façon catégorique que je n’ai jamais vu
le télégramme en question, jamais… Je ne sais comment il a pu partir du
téléscripteur avec une signature du Maréchal… »
    Manœuvre des collaborateurs qui « souhaitent la
victoire de l’Allemagne » et la collaboration militaire avec le III e  Reich ?
    Quoi qu’il en soit, ce télégramme au Führer ne sera jamais
reproduit par la presse de la zone occupée.
     
    En revanche, les journaux publient le communiqué suivant :
    « Le maréchal Pétain et M. Pierre Laval, chef du
gouvernement, ont prié M. de Brinon de transmettre au haut
commandement allemand en France leurs félicitations pour le succès remporté par
les troupes allemandes qui, par leur défense, ont permis le nettoyage rapide du
sol français. »
    Pétain, en en prenant connaissance, s’indigne devant ses
proches :
    « Je n’y suis pour rien, absolument, dit-il, c’est un
faux de cette ordure de Brinon. »
    La propagande allemande et collaborationniste s’empare du
texte, commente avec emphase dans les journaux, à Radio-Paris, cet « acte
décisif qui inscrit la France dans le vaste mouvement révolutionnaire qui
ébranle le monde… C’est la première fois en effet que, deux ans après une
effroyable défaite, le chef de l’État vaincu se retourne vers l’armée du
vainqueur pour le remercier ».
     
    Les Allemands ajoutent que « l’attitude de la
population française a été plus que correcte… Elle a assisté les troupes
allemandes dans leur combat en leur rendant des services de toutes sortes ».
    Mensonge mais que seuls les témoins peuvent démentir. Qui
les écoute ? Au contraire, pour accréditer la thèse de la collaboration, le
Führer décide de « remercier » la population dieppoise en libérant
les 340 prisonniers originaires de la région.
     
    Le train les transportant arrive en gare du Tréport, croise
un train de travailleurs partant pour l’Allemagne. C’est la Relève.
    On lit sur les wagons de l’un et l’autre train :
    « Vive la France ! Vive Pétain ! Vive les
Dieppois ! Vive Laval ! Vive la Normandie ! » et, assure-t-on,
« Vive le chancelier Hitler ! ».
     
    Les prisonniers sont accueillis par les autorités de la
collaboration – Fernand de Brinon, Benoist-Méchin – et par le colonel
von Zidzewitz, Feldkommandant de la région de Rouen.
    L’officier allemand prend la parole :
    « Camarades français, au moment où vous foulez le sol
de votre belle patrie, je vous apporte le salut du commandement militaire en
France. Lorsque l’Anglais tenta de fouler le sol de France, autorités et
familles ont su garder une attitude disciplinée. Sur l’ordre du

Weitere Kostenlose Bücher