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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Führer, vous
êtes redevenus libres. Dans vos foyers, vous serez les pionniers d’une France
nouvelle. »
     
    La presse commente l’événement, poursuivant et amplifiant l’action
de propagande : « Le retour des prisonniers dieppois a donc un sens
politique qu’il serait vain de nier, lit-on dans La Dépêche de Brest. Il
constitue une nouvelle étape dans le rapprochement franco-allemand… Par-dessus
tout, il est un exemple. Pourquoi ne pas saisir la chance qui nous est offerte ? »
     
    La chance ?
    Quatre-vingt-treize otages ont été fusillés le 12 août.
    Le 25 août, le service militaire est institué en Alsace
et en Lorraine pour les « jeunes de race allemande ».
    Le 28 août, les classes 1922-1924 sont incorporées et
les familles des réfractaires arrêtées.
    Le ministre Sauckel exprime son mécontentement devant le
maigre succès de la Relève.
    Laval avait promis que les 350 000 hommes exigés
par Sauckel seraient partis dans les plus brefs délais. En fait, n’ont quitté
la France que 12 000 volontaires en juin 1942, 23 000 en juillet,
18 000 en août.
    Les autorités allemandes menacent alors d’appliquer l’ordonnance
de Sauckel du 22 août destinée à tous les pays occupés et permettant de
décréter la mobilisation totale de toute la main-d’œuvre masculine et féminine
et le recensement de la population de 18 à 55 ans.
    Tel est le vrai visage de la collaboration.
    Il s’agit selon Sauckel d’« obtenir un rendement
maximum pour les besoins de guerre du Reich ».

 
TROISIÈME PARTIE

Août
__
novembre 1942

 
     
     
     
     
    «  Dans
cette guerre totale, la volonté d’une grande nation, fût-elle pour l’instant
enchaînée, est une force énorme qui peut devenir décisive, surtout quand c’est
la volonté de la France. »
    DE GAULLE
    discours prononcé à la
radio de Londres
    le 20 octobre 1942.

 
28 .
    « Les besoins de guerre du Reich » en cet été 1942
sont immenses.
     
    Les troupes allemandes se battent devant El-Alamein, aux
portes de l’Égypte, mais aussi sur les pentes enneigées du mont Elbrouz, la
cime la plus élevée des chaînes du Caucase.
    Elles sont dans les faubourgs de Stalingrad. Elles
encerclent Leningrad.
    Et les U-Boot sillonnent les profondeurs marines, de l’océan
Arctique à la Méditerranée.
     
    Il faut au III e  Reich « du sang et du
travail », et Laval le sait bien qui a proposé ce « marché ». L’Allemagne
donne le sang de sa jeunesse, la France, le travail de ses ouvriers.
    Et cependant, Laval – et quelques-uns de ses ministres –
se cabre à l’idée que l’ordonnance de Sauckel du 22 août 1942 – recensement
des jeunes gens, réquisition, envoi en Allemagne – pourrait s’appliquer à
la France.
     
    Le 3 septembre, Laval remet une protestation à Abetz.
    « La France, le gouvernement français, dit-il avec
détermination, emphase même, refusent d’accepter les mesures concernant l’Alsace
et la Lorraine et notamment l’incorporation d’Alsaciens et de Lorrains dans les
formations nationales-socialistes et dans l’armée. »
    Mais, en même temps qu’il semble se montrer décidé à
résister, Laval entend que sa protestation soit rendue publique. Parce qu’il
veut « traiter » avec les Allemands.
    « Il ne faut pas irriter les Allemands en ce moment, dit-il.
Les négociations pour le travail en Allemagne sont tellement difficiles. »
     
    Ainsi Laval est prisonnier de sa politique, de son ambition.
    Il veut faire de la France le partenaire de l’Allemagne, soutenir,
aider le Reich, mais conserver à la France le statut de nation souveraine.
    Donc refuser d’appliquer en France l’ordonnance de Sauckel, en
promulguant une loi française qui en reproduit les principales
dispositions.
    Et qui va plus loin puisqu’elle concernera aussi la zone
libre.
     
    Laval « habille » du costume national la politique
allemande.
    Cette loi du 4 septembre 1942 rend obligatoire le
travail en Allemagne, mais elle parle hypocritement de volontariat.
    C’est une loi d’exception et de pénitence.
    Laval est le régisseur au service du maître allemand. Il est
l’intermédiaire qui organise l’« esclavage » au bénéfice de Sauckel, mais
assure qu’il agit pour le bien de la France et des esclaves.
    Quatre de ses ministres s’opposent un temps à lui, lors des
Conseils des ministres.
    « Même si le danger d’être polonisé existe, nous n’avons
pas le droit de

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