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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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ville de Lublin, les Russes découvrent une
fosse contenant 2 500 civils que les Allemands viennent d’abattre.
    Les villes sont détruites.
    À Minsk, la plupart des habitations ont été incendiées et,
dans les décombres, les Allemands ont placé 4 000 bombes à
retardement.
     
    Mais l’armée Rouge poursuit son avance rapide : 15 à
25 kilomètres par jour.
    Après Lublin, c’est Brest-Litovsk qui tombe le
28 juillet.
    Il n’y a plus d’Allemands en Biélorussie.
    Devant l’armée Rouge, à portée d’assaut, se trouve la
frontière de la Prusse-Orientale, le Reich.
     
    Ce désastre s’est dessiné dès la fin juin.
    Lors de leur rencontre avec le Führer, von Rundstedt et
Rommel en ont pris conscience.
    Ils ont parlé sans précaution.
    Rommel a même demandé l’autorisation de punir la division
Das Reich pour les massacres perpétrés à Tulle et à Oradour-sur-Glane.
    « De telles affaires, déclare-t-il, déconsidèrent
l’uniforme allemand. Il n’y a pas à s’étonner de voir ainsi s’accroître les
forces de la Résistance française, car l’action des SS y pousse tous les
Français dignes de ce nom. »
    Hitler répète durement que Rommel doit s’occuper de
« son front d’invasion ».
    Rundstedt se tait. Et pour cause !
    Le général Lammerding, commandant la division Das Reich, n’a
fait, assure-t-il, qu’appliquer les ordres du Feldmarschall von
Rundstedt !
    D’ailleurs, ni Rommel ni Rundstedt ne détiennent des
pouvoirs judiciaires à l’égard de la division Das Reich, unité qui ne relève que
de l’autorité de Himmler !
     
    Hitler à la suite de cette rencontre limoge von Rundstedt,
remplacé par le Feldmarschall von Kluge qui arrive du front de l’Est ;
Rommel reste en place, mais il n’est pas décidé à se soumettre sans réagir.
    Il écrit à von Kluge :
    « Lors de la visite que vous m’avez rendue, j’ai été
profondément blessé par les reproches que vous m’avez adressés en présence de
mon chef d’état-major et de mon officier de renseignements. Ils se résument à
ceci : “Vous devrez vous aussi apprendre à exécuter les ordres reçus.” Je
vous prie de m’indiquer les raisons qui vous ont amené à formuler une
accusation de cette sorte.
    « Rommel
    « Generalfeldmarschall. »
     
    Le 15 juillet, Rommel écrit une longue lettre au Führer
et la fait transmettre par le télétype de l’armée, ce qui est une manière de la
rendre publique.
    « Les troupes, écrit Rommel, combattent héroïquement
sur tout le front, mais la lutte inégale approche de sa fin. »
    Au rapport sur la situation militaire, Rommel ajoute de sa
main un post-scriptum :
    « Je vous demande de bien vouloir tirer les conclusions
voulues sans délai.
    « Je sens qu’il est de mon devoir de commandant en chef
du groupe des armées de le déclarer clairement. »
     
    Rommel confie à son chef d’état-major, le général
Speidel : « J’ai donné au Führer sa dernière chance. S’il ne la
saisit pas, nous agirons. »
     
    Et cependant que se tissent les derniers fils de la
conjuration des officiers de la Wehrmacht contre Hitler, dont Rommel est
averti, la mort continue d’œuvrer.
    Elle ne ricane plus, elle hurle, et l’on reconnaît les voix
des déportés qui, entassés, empilés, écrasés à cent par wagon à bestiaux, sont
dirigés de France, par l’Allemagne, vers les camps de Dachau ou d’Auschwitz.
    Plus de 700 trains sont ainsi partis.
    Le 2 juillet 1944, à 9 h 15 s’éloignent de la
gare de Compiègne les 37 wagons du train n° 7909, emportant dans ses
flancs 2 166 détenus du camp de Compiègne-Royallieu.
    Cinq cent cinquante déportés vont mourir, asphyxiés,
piétinés dans ce train de la mort.
    Parmi ces déportés, 106 habitants de Tulle, raflés au
hasard comme otages par les SS de la division Das Reich.
     
    Elle est arrivée sur le front de Normandie.
    En face d’elle, un million d’hommes ont été débarqués ainsi
que 171 000 véhicules et 600 000 tonnes d’approvisionnement
et de ravitaillement.
    La « bataille de la tête de pont » a été gagnée,
mais l’offensive alliée a six semaines de retard, car les Allemands défendent
âprement Caen, Cherbourg, Saint-Lô.
    Ce n’est qu’à la fin juillet que l’attaque est lancée et que
les troupes américaines du général Bradley percent à Avranches ; puis
Caen, Coutances, Saint-Lô, Granville tombent aux mains des Alliés.
    Entre-temps

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