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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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pour maîtriser un corps à moitié immergé, et qui se débattait stupidement.
    — Milo ! hurla Gordianus. Ton courageux neveu a sauvé mon majordome !
    Je murmurai entre mes dents que Larius ne s’était guère montré malin.
    Nous avions manqué un sacré spectacle. Quand Milo avait contemplé le sourire triomphant de Pertinax accueilli par Læsus, il avait été pris d’une crise de folie meurtrière. Ils avaient réussi à le maîtriser et, après l’avoir frappé, l’avaient ligoté avec du fil de pêche. Avisant mon neveu qui se tenait dans un coin, l’air innocent, Læsus avait suggéré de le garder comme otage.
    — Par Jupiter ! Quel salaud ! Mais comment t’es-tu retrouvé à l’eau, Larius ? Et où est passé le navire ?
    Larius adopta son attitude nonchalante favorite, en prenant tout son temps avant de répondre :
    — J’avais constaté depuis longtemps que le Scorpion des Mers avait besoin d’une bonne couche de poix, et qu’il devait être un peu pourri. J’ai fait semblant d’avoir le mal de mer, et je suis allé en bas. Depuis qu’on a vendu du plomb, je garde toujours un ciseau dans ma sacoche. Je m’en suis servi pour percer des trous dans la coque. Sans trop de mal : les vers avaient fait le plus gros du travail ; on aurait dit de l’éponge. Il aurait suffi d’un orage pour envoyer cette épave flottante par le fond.
    — Et ensuite ?
    — Ben… Il a coulé.
    Tandis que le fils de ma sœur était traité comme un héros, j’appris la suite de la bouche des rescapés : quand le Scorpion des Mers avait commencé à prendre sérieusement de la gîte, tous avaient sauté à l’eau. Larius s’était démené pour sauver Milo, toujours ligoté. Ce n’était pas rien, de la part d’un gamin de 14 ans. On les avait récupérés juste à temps !
    La trirème s’approcha à la rame aussi près des rochers que possible, puis nous gagnâmes la côte en canot. Nous y récupérâmes quelques naufragés de plus. Quant à Læsus et Pertinax, ils avaient été aperçus prenant la direction des montagnes de Lactari. Æmilius Rufus fit jeter l’ancre à Positanum, et prit ses grands airs pour organiser les recherches. Sans aucun résultat. Pour cela, on pouvait lui faire confiance.
    Dans le port de la petite ville à flanc de colline, j’offris un repas revigorant à Larius. Milo restait collé à lui, en manifestant une gratitude émouvante. Elle n’alla pas, cependant, jusqu’à puiser dans sa poche pour nous offrir un flacon. Lorsqu’il eut repris des forces, Larius déclara :
    — Pertinax a une planque du côté de Naples. Je l’ai entendu dire qu’ils devaient aller se cacher là-bas.
    — La ferme !
    Bassus venait de s’exprimer d’une voix calme. Après que la trirème eut éperonné l’ Isis, nous avions retiré ce colosse de l’eau. Nous l’avions attrapé juste avant que le poids de ses amulettes en or ne l’entraîne vers le fond ! Il buvait beaucoup, et en silence, tentant de noyer le chagrin que lui causaient la mort de son employeur, le naufrage de son bateau et, surtout, la perte de son gagne-pain. Je l’avais invité à s’asseoir avec nous, malgré les protestations bruyantes du banc.
    — Tu connais cette ferme, Bassus ?
    — Non, mais je l’ai entendu s’en plaindre à Crispus en disant que c’était lugubre.
    Son regard commença à basculer dans le vague.
    — Bassus ! Essaie de te rappeler un détail !
    — Il a juste dit que c’était une ferme, et que ça puait.
    — Il devait s’y rendre, quand il nous a fait marcher toute la nuit ! intervint Milo.
    — Tu l’as suivi là-bas ? Tu saurais retrouver l’endroit ?
    — Impossible, Falco. Il a pas arrêté de nous faire zigzaguer dans la montagne pour nous semer. On a fini par se perdre dans le noir.
    — Quelle montagne ? Le Vésuve ? Près de la propriété de son père ?
    Larius éclata soudain d’un rire de gorge profond.
    — Pas du tout ! Oh ! tonton Marcus, je sais que ça va pas te plaire. Tu te rappelles la ferme où l’homme t’a couru après, avec la jolie fille et le gentil gros chien ?
    Je fus tout de suite convaincu que Larius avait raison.
    Nous vidâmes nos coupes sans faire de manières, et tentâmes de nous lever en nous tenant droits. Je posai alors la question de confiance au maître d’équipage :
    — Tu es avec nous, Bassus ?
    Profondément déprimé par la perte de l’ Isis, Bassus déclara qu’il préférait rester à

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