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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Pygmées.
    --Peut-être, répliqua Callisthène en haussant les épaules. Mais à ta place, je n'y croirais pas trop. Ce sont des récits populaires. On dit qu'en remontant le cours du Nil, on ren contre vraiment des nains à la peau noire, mais je doute qu'ils aient la hauteur d'un poing, comme leur nom l'indique, et qu'ils fauchent les épis de blé à coups de hache. Les histoires se déforment, avec le temps et par le bouche à oreille. Par exemple, si j'affirmais que les grues enlèvent les enfants des Pygmées pour les offrir à des couples sans enfants, j'ajouterais un détail fantaisiste à
    une histoire qui l'est déjà, sans déroger pour autant à une certaine vraisemblance. Aije été clair? "
    Léonnatos était plutôt perplexe. Il se retourna pour exami ner ses mulets, chargés de gros sacs.
    " qu'y a-t-il dans ces sacs ? demanda Callisthène.
    --Du sable.
    --Du sable ?
    --Oui.
    --Mais pour quoi faire ?
    ~ --J'en ai besoin pour m'entraîner à la lutte. Si nous trou vons un terrain rocheux sur notre route, je serai dans l)impossibilité de faire mes exercices. "
    Callisthène secoua la tête et talonna sa jument. Un peu plus tard~ il fut dépassé par Séleucos qui galopait vers la tête de la colonne. Celui-ci s'arrêta à hauteur d'Alexandre et lui indiqua quelque chose sur la crête du mont Latmos.
    " Tu as vu ce qui se passe là-haut ? "
    Les yeux du souverain se posèrent sur le sommet de la rnontagne.
    ' ~ qu'y a-t-il ?
    426 ALEX~NDRE LE GRA~D LEs SABLES D AMMON
    --J'ai envoyé deux éclaireurs en reconnaissance: une vieille femme nous suit avec ses serviteurs depuis ce matin
    --Par Zeus ! Je me serais attendu à tout, sur cette terre mais pas à être suivi par une vieille femme !
    -- Elle veut peut-être pêcher quelque chose ! ricana Lysimaque qui chevauchait non loin d'eux.
    --Ne dis pas de bêtises, répliqua Séleucos. que veux-tu que nous fassions, Alexandre ?
    --Elle ne représente certainement pas un danger. Si elle a besoin de nous, elle viendra nous le dire. Il n'y a aucune crainte à a~oir. "
    Ils poursuivirent leur chemin au pas, précédés par un groupe d'éclaireurs à cheval, puis débouchèrent sur une vaste plaine. La vallée s'ouvrait cornme un entonnoir vers la ville
    On donna le signal de repos, et les " écuyers " dressèrent des abris de toile qui offrirent un peu d'ombre au roi et à ses of ficiers.
    S'appuyant à un orme, Alexandre but quelques gorgées d'eau à une gourde.
    Il commençait à faire très chaud.
    " Nous avons de la visite ", observa Séleucos.
    Sur la colline, un homme à pied menait par la bride une jument blanche que montait une femme d'‚ge avancé, riche ment vêtue. Derrière, un autre serviteur tenait une ombrelle, tandis qu'un tr~isième éloignait les mouches à l'aide d'un fouet de crins.
    Suivait un détachement d'hommes armés, à l'aspect nulle ment agressif, puis un petit nombre de charrettes et de bêtes de somme.

    Ce cortège s'immobilisa à un demi-stade de l'armée. L'un des hommes de l'escorte s'approcha du lieu o˘ Alexandre se reposait, à l'ombre de l'orme, et demanda à être conduit auprès de lui.
    " Grand roi, ma maîtresse, Ada, reine de Carie, aimerait te parler. "
    Alexandre ordonna à Leptine de lisser les plis de son manteaUJ de le coiffer et de poser son diadème sur sa tête. Puis il répondit: " Ta maîtresse est la bienvenue à n'importe quel instant.
    --Même maintenant? interrogea l'étranger dans un gre~ pimenté d'un fort accent oriental.
    L
    ~ Oui. Nous avons peu de chose à lui offrir, mais nous seriOns honorés de partager notre repas avec elle. "
    Comprenant de quoi il retournait, Eumène fit immédia tement dresser le toit du pavillon royal afin que les invités puissent s'asseoir à l'ombre.
    On disposa des tables et des chaises en toute h‚te, si bien que tout était prêt lorsque la reine se présenta.
    Un palefrenier s'accroupit, et la grande dame descendit de sa jument en posant le pied sur son dos, comme s'il s'agissait d'un tabouret. Elle marcha ensuite vers Alexandre, qui l'ac cueillit avec des manifestations de respect.
    " Bienvenue, grande dame, lui dit-il dans un grec fort dis tingué.
    Parles-tu ma langue ?
    --Bien s˚r, répondit la dame à qui l'on apportait un petit trône en bois gravé, promptement enlevé à l'une des char rettes qui composaient sa suite.
    Puisje m'asseoir?
    --Je t'en prie, lui dit le roi en prenant place à son tour parmi ses compagnons. Ces hommes sont plus que des

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