Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
deux pitons rocheux. Une ville fortifiée se profilait sur le coteau.
" Termessos ", affirma Ptolémée en se plaçant à côté d Alexandre et en indiquant la citadelle qui rougissait aux der niers rayons du soleil.
Perdiccas surgit de l'autre côté. " Il sera difficile de prendre ce nid d'aigle, observa-t-il d'un air inquiet. quatre cents pieds au moins séparent le fond de la vallée du sommet de la
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muraille. Même si nous empilions toutes nos tours d'assaut les unes sur les autres, nous ne parviendrions jamais à atteindre cette hauteur. "
C'est alors que se présenta Séleucos, accompagné de deux officiers de la cavalerie des hétairoÔ. " Je suis d'avis de dresser le camp. Si nous poursuivons notre route, nous risquons de nous mettre à portée de leurs lances, auxquelles nous sommes dans l'incapacité de répondre.
-- D'accord, Séleucos, approuva le roi. Nous verrons demain, à la lumière du soleil, ce que nous pouvons faire. Je suis s˚r qu'il existe un passage quelque part. Il s'agit de le trou ~er, c'est tout. "
. A ce moment précis, une voix résonna dans leur dos: " C est ma ville. Une ville de mages et de devins. Laissez-moi y aller. )> En se retournant le roi découvrit Aristandre~, l'homme qu'il avait surpris près dé la source, non loin de la mer, en train de déchiffrer une ancienne inscription illisible.
" Salut, devin, lui dit-il. Approche-toi et explique-moi tes intentions.
--C'est ma ville, répéta Aristandre. Une ville magique, éri gée dans un lieu magique. Une ville o˘ tout le monde, même les enfants, sait interpréter les signes du ciel et lire dans les entrailles des victimes.
Laisse-moi y entrer avant d'ébranler
ton armée.
--D'accord, vas-y. Rien ne sera tenté avant ton retour. "
D'un signe de tête, Aristandre prit congé du roi et s'engagea sur l'escarpement qui passait au pied des forteresses jurnelles. Alexandre suivit du regard son manteau blanc, qui perçait l'obscurité en se déplaçant tel un fantôme solitaire le long des flancs escarpés du rocher de Termessos.
Aristandre se dressait devant lui comme un fantôme, et la lumière de la lanterne--la seule à br˚ler SqUS la tente--donnait à son visage un aspect encore plus- déconcertant.
2 ALEXANDRE LE GRA~ ®c CARI .F.S D'AMMON 5 1 3
Alexandre se redressa brusquement, comme si un scorpiOn 1 avait piqué.
" quand es-tu arrivé? demanda-t-il. Et qui t'a fait entrer~
--Je te l'ai dit, je connais de nombreux enchantements et je peux me déplacer à ma guise dans la nuit. "
Alexandre se leva et jeta un coup d'oeil à son chien. L~animal dormait tranquillement, comme si la tente n'abritait que son maître.
" Comment as-tu fait ? interrogea-t-il encore une fois
-- Cela n'a aucune importance.
-- Et qu'est-ce qui en a ?
-- Ce que je m'apprête à te dire. Mes concitoyens ont placé des sentinelles sur les rochers qui contrôlent le défilé, et nulle part ailleurs. Ils se sont retirés entre les murs de Termessos Prends-les par surprise et fais passer ton armée. Il y a un sentier sur le flanc gauche de la montagne qui mène auY portes de la ville. Demain, tes trompettes sonneront le réveil. ~
Alexandre sortit et vit que le camp était plongé dans le silence: les soldats dormaient paisiblement et les sentinelles se réchauffaient près de leurs bivouacs. Il se tourna vers Aristandre. Le devin lui indiqua le ciel.
" Regarde un aigle survole la muraille en dessinant de larges cercles Ceia signifie que la ville sera à ta merci après cette attaque nocturne Les aigles n'ont pas l'habitude de voler la nuit, c'est certainement un signe des dieux. "
Alexandre ordonna qu'on réveille les troupes discrètement puis il convoqua Lysimaque et le chef des Agrianes. " Ce tra vail vous est destiné.
Il n'y a que quelques sentinelles sur ces rochers. Vous allez les surprendre et les éliminer sans faire de bruit, après quoi l'armée empruntera le défilé. Si votre mis sion est couronnée de succès, signalez-le-nous par des jets de pierres. "
Ces ordres furent transmis aux Agrianes dans leur langue Alexandre leur promit une récompense en cas de réussite Ils acceptèrent cette mission de bon gré, se munirent de leurs cordes de chanvre, de leurs sacs, de leurs pics, et glissèrent un poignard dans leurs ceintures. quand la lune surgit derrière les nuages, Alexandre put constater qu'ils escaladaient déjà les rochers avec leur incroyable agilité de montagnards. Les plus
~,
~dacieux grimpaient à
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