Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
avec eux. Après quoi, nous pourrons ~prendre notre marche vers le nord.
--Ce n'est pas une mauvaise idée, dit Séleucos.
-- Oui, pas mauvaise du tout, approuva Ptolémée. En dmettant que nous parvenions à mettre la main sur ces nnemis.
--Veux-tu t'en occuper? ", demanda Alexandre à son secrétaire.
Eumène haussa les épaules. " J'y suis bien obligé, puisque personne ne veut s'en charger.
--Alors, c'est d'accord. En attendant, établissons le blocus de la ville, ne laissons entrer ni sortir personne. Allez donc vous occuper de vos hommes. "
Peu après la dissolution du conseil arriva Héphestion. " Je vois que vous avez déjà terminé. qu'avez-vous conclu ?
--que nous n'avons pas assez de temps pour nous empa rer de la ville.
Nous allons attendre que quelqu'un le fasse pour nous. O˘ se trouve notre invité ?
--Il t'attend dehors.
--Alors, fais-le entrer. "
Un homme d'environ soixante ans, à la barbe et aux che veux gris, vêtu comme les indigènes du haut plateau, pénétra bientôt sous la tente.
" Avance, invita Alexandre. On m'a dit que tu voulais me parler. qui estu ?
--Je me nomme Sisinès, et je viens de la part du général Parménion. "
Alexandre examina ses yeux sombres et mobiles. " C'est la première fois~que je te vois, répliqua-t-il. Si Parménion t'en voie, tu dois avoir une lettre portant son sceau à me remettre.
--Je ne possède aucune lettre: ce serait trop dangereux en cas de capture. J'ai l'ordre de te rapporter de vive voix ce qu'on m'a dit.
--Alors, parle.
--Un rnembre de ta famille se trouve auprès de Parménion, il commande la cavalerie.
--C'est mon cousin Amyntas. Je lui ai confié la cavalerie thessalienne car c'est un excellent guerrier.
--As-tu confiance en lui ?
--A la mort de mon père, il a aussitôt pris mon parti Depuis lors, il m'est toujours resté fidèle.
--En es-tu vraiment s˚r ? ", insista l'homme.
Alexandre commençait à s'impatienter. " Si tu as quelque chose à dire, parle, au lieu de me poser des questions.
--Parménion a intercepté un courrier perse qui transpOr tait une lettre du Grand Roi destinée à ton cousin.
--Puisje la voir? ", demanda Alexandre en tendant la main.
Sisinès secoua la tête avec un léger sourire. a Il s agit d'un document très précieux que nous ne pouvions pas risquer de perdre en cas de capture.
Le général Parménion m'a toutefois autorisé à t'en rapporter le contenu. "
Alexandre lui fit signe de poursuivre.
" Dans cette lettre, le Grand Roi offre à ton cousin Amyntas de Lyncestide le trône de Macédoine ainsi que deux mille talents d'or s'il parvient à te tuer. "
Le roi s'abstint de tout commentaire. Il songea à ce que lui avait dit Eumolpos de Soles au sujet d'une grosse somme d'ar gent convoyée de Suse en Anatolie, il pensa aussi aux gestes valeureux, à la loyauté dont son cousin avait toujours fait preuve à son égard. Il se sentit pris dans les mailles d'un com plot face auquel la force et le courage n'avaient aucune valeur, une situation dans laquelle sa mère aurait su se mouvoir beau coup mieux que lui, et qu'il devait de toute façon régler sans tarder.
" Si tu mens, je te ferai découper en morceaux et j'aban donnerai ta carcasse aux chiens ", menaça-t-il
Péritas, qui somnolait dans un coin, leva la tête et se passa la langue sur les moustaches, comme s'il était intéressé par le tour qu'avait pris la conversation. Mais Sisinès ne sembla pas le moins du monde troublé. " Il serait stupide de ma part de mentir: je sais que tu pourrais facilement vérifier mes dires auprès de Parménion.
--Mais avez-vous la preuve que mon cousin a l~intention d'accepter l'argent et la proposition du Grand Roi ?
L Non, en théorie. Mais réfléchis un peu, sire. Le roi Darius aurait jamais fait une telle promesse et risqué une telle
~mme d'argent s'il n'avait pas eu quelque chance de succès.
connais-tu un homme capable de résister aux flatteries du ] ouvoir et de la richesse ? Si j'étais à ta place, je ne courrais aas ce risque. Avec tout cet argent, ton cousin pourrait enga aer mille tueurs, enrôler une armée entière.
--Serais-tu en train de me suggérer ma conduite ?
--Les dieux m'en gardent. Je suis un fidèle serviteur qui a accompli son devoir en traversant des montagnes enneigées, en subissant la faim et le froid, en risquant à plusieurs reprises sa vie sur les territoires que dominent encore les soldats et les espions du Grand Roi. "
Alexandre s'abstint de lui
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