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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Ce bateau repart dans cjnq jours, et si vous ne m'emmenez pas auprès de votre roi, j'~urai fait ce voyage en vain. Je veux voir Alexandre. C'est un c rdre. "
    Léonnatos secoua sa grosse tête hirsute et haussa les é ~aules. " Il n'a pas changé, grommela-t-il. Il n'a pas changé d'un poil.
    --Tais-toi, animal ! Je n'ai pas oublié que tu mettais des grenouilles dans mon potage, croassa le vieillard.
    --Alors, qui le conduit là-haut ? demanda Léonnatos.
    -- Moi, dit Lysimaque. J'en profiterai pour remettre quelques messages à
    Alexandre. "
    Ils partirent le lendemain, escortés par un groupe d'hétaÔroÔ, et atteignirent leur destination dans la soirée. Le roi fut sur pris et ému par cette visite inattendue. Il renvoya Lysimaque au campement et se chargea du vieillard.
    " Tu as commis une grande imprudence en venant jusqu'ici, did~skale. Et tu t'es mis en danger: nous devons poursuivre
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    I'ascension de cette montagne jusqu'au col, pour rejoindre nos troupes auxiliaires, les Agrianes, qui l'occupent.
    --Je n'ai peur de rien. Et ce soir, nous bavarderons un peu tu as sans doute beaucoup de choses à me raconter. "
    Ils se mirent en route. La mule de Léonidas ne parvenant pas à soutenir l'allure des chevaux, Alexandre décida de lais ser avancer ses soldats et de rester en arrière avec son vieux maître. Une fois la nuit tombée, ils arrivèrent devant une croi sée de chemins. Les sentiers étant tous deux couverts d'em preintes de sabots, Alexandre choisit au hasard sa direction mais il pénétra bien vite dans des lieux solitaires et déserts totalement inconnus de lui.
    Il faisait de plus en plus noir, et le vent du nord commençait à
    souffler. Transi de froid, Léonidas s'était- enveloppé du mieux qu'il le pouvait dans son petit manteau de laine brute. Le voyant aussi blême, les yeux las et remplis de larmes Alexandre se sentit gagner par une profonde compassion Dans ce vent glacial, le pauvre vieillard qui avait franchi la mer pour le revoir n'avait aucune chance de survivre. A l'évi dence, ils s'étaient engagés dans le mauvais sentier, mais il était trop tard pour rebrousser chemin, d'autant qu'il n'y avait plus de visibilité. Il lui fallait allumer un feu sans tarder, mais comment ? Il n'y avait pas de bois sec dans les parages: les branchages étaient tous couverts de neige, et le temps se g‚tait.
    Soudain, il aperçut des flammes qui br˚laient non loin de là, et bientôt d'autres encore. Il dit: " Maître, reste ici, je reviens dans un instant.
    Je te laisse Bucéphale "
    L'étalon s'ébroua en guise de protestation, mais il se résigna à cet abandon, et le roi put ramper dans la nuit jusqu'aux feux. Des guerriers ennemis, qui entendaient se réchauffer et cuire leur repas du soir, les avaient allumés
    Alexandre s'approcha d'un cuisinier, qui enfilait un mor ceau de viande sur une broche. Il attendit qu'il s'éloigne un instant pour courir vers le b˚cher, s'emparer d'un tison et le cacher sous son manteau. Mais, en retournant sur ses pas, il marcha sur des branches brisées, (lui émirent sous ses pieds un bruit sec. L'un des guerriers s'écria: " qui va là ? "
    avant de dégainer son épée et de marcher vers l'arbre derrière le~el trus s'était caché. Les yeux embués et rougis par la fumée, xandre retenait son souffle pour éviter de tousser ou d'éter er. Par chance, un autre soldat, qui s'était écarté afin de isfaire ses besoins naturels, revint au même instant vers le ouac.
    " Ah, c'est toi, dit le premier, à quelques pas d'Alexandre. lons-y, c'est presque prêt. "
    Le roi se faufila dans la nuit le plus discrètement possible et, muni du tison fumant, retrouva le sentier o˘ il avait laissé son maître. Il commençait à neiger, et la morsure du vent était maintenant aussi féroce que celle d'une épée. Nul doute que le vieillard devait être à bout de forces.
    Il le rejoignit bientôt. " Me voici, didaskale. Je t'ai apporté un cadeau
    ", dit-il en montrant le tison. Ayant déniché un abri sous un rocher, il entreprit de souffler sur le tison jusqu'à en ranimer la flamme. Il ajouta ensuite quelques ramilles et des morceaux de bois, et finit par obtenir plus de braise que de fumée, ainsi qu'une chaleur suffisante.
    Léonidas reprit vite un peu de couleur et de vitalité. Alexandre tira alors un bout de pain de sa besace, il le rompit à l'intention de son maître édenté et s'assit à côté de lui, près du feu.
    ~ a

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