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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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paraissent lointaines comme si les événements qu'elles renferment s'étaient dérou lés il y a de nombreuses années. Notre vie est tellement intense qu'une seule heure a le poids d'une année.
    --Cela veut dire que nous allons vieillir prématurément~ n'est-ce pas ?
    --Peut-être... ou peut-être pas. La lanterne la plus vive de la salle s'éteindra la première, mais les convives n'oublieront pas la beauté et la douceur de sa lumière pendant la fête. "
    Il gagna l'entrée du pavillon et en franchit le seuil en compagnie de Ptolémée. Les astres scintillaient en grand nombre au-dessus du désert, et les deux jeunes gens levèrent la tête pour contempler la vo˚te céleste.
    " Tel est peut-être le destin des étoiles les plus lumineuses. que ta nuit soit sereine, mon ami.
    -- La tienne aussi, Alexandre ", répondit Ptolémée, et il s'éloigna en direction de sa tente, à l'autre extrémité du camp.

    Cinq jours plus tard, ils atteignirent les rives du Nil à hauteur de Memphis, o˘ se trouvaient déjà Parménion et Néarque. Cette nuit-là, Alexandre revit Barsine. Elle habitait une demeure somptueuse, l'ancien palais d'un pharaon, et ses quartiers, situés dans la partie haute du b
    ‚timent, étaient exposés au vent étésien, qui, le soir,~ apportait une agréable frafcheur et gonflait les rideaux de soie-bleue, aussi légers que des ailes de papillon.
    Elle l'attendait, dans une tunique ionienne très fine, assise sur un fauteuil orné de frises d'or et d'émail. Ses cheveux noirs aux reflets violets recouvraient ses épaules et sa poitrine. Comme les …gyptiennes, elle était à peine maquillée.
    La lueur de la lune et celle des lampes qu'on avait dissimu lées derrière des écrans d'alb‚tre se mêlaient dans des effluves de nard et d'aloès; des fleurs de lotus et des pétales de rose flottaient sur l'eau qui remplissait les bassins d'onyx en jetant des reflets moirés de succin. Une douce musique de fl˚tes et de harpes s'échappait d'un paravent dont les découpes repré sentaient des branches de lierre et des oiseaux en vol. Sur I ~
    murs, d'anciennes fresques égyptiennes montraient des nes de danse, o˘ des jeunes filles nues virevoltaient au des luths et des tambourins devant le couple royal, assis
    son trône. Dans un coin de la pièce se dressait un grand ,dont le baldaquin bleu était soutenu par quatre colonnes bois doré, surmontées de chapiteaux en forme de fleurs lotus.
    ~lexandre entra et lança vers Barsine un long regard br˚ t. Ses yeux étaient encore remplis de la lumière aveuglante désert, et les accents secrets de l'oracle d'Ammon vibraient ore dans ses oreilles. Tout son corps dégageait une aura r ine de magie, depuis ses cheveux dorés qui caressaient s s épaules à sa puissante poitrine parcourue de cicatrices, ep passant par ses yeux à la couleur changeante et par ses r~ains fines traversées par des veines bleutées et turgescentes. ~II avait pour tout vêtement une chlamyde légère, qu'une I boucle d'argent d'ancienne facture, héritage séculaire de sa 'lynastie, retenait sur son épaule. Un ruban d'argent lui cei ~nait le front.
    r. Barsine se leva. Aussitôt, elle se sentit perdue sous l'éclat de I a lumière de son regard. Elle murmura son prénom tandis qu'il la serrait dans ses bras, baisait ses lèvres humidesj aussi charnues que des dattes m˚res, et la renversait sur le lit en lui caressant les hanches et la poitrine.
    Mais soudain, Alexandre sentit la peau parfumée de Barsine se glacer et ses membres se raidir. Un bruit menaçant réveilla les sens assoupis du guerrier qu'il était. D'un coup de reins, il se retourna brusquement pour affronter le danger imminent. C'est alors qu'un corps, lancé à toute vitesse, le heurta. Le souverain vit une main brandir un poignard, il entendit un cri strident et sauvage résonner entre les murs de la chambre conjugale, accompagné par celui de Barsine, que les pleurs et la douleur brisaient désormais.
    Alexandre maîtrisa facilement son agresseur et le cloua au sol en lui tordant le poignet pour l'obliger à l‚cher son arme. Il l'aurait aussitôt massacré avec le lourd chandelier qu'il avait apidement saisi s'il ne l'avait pas reconnu: c'était …téocle, le fils aîné de Memnon et de Barsine ! Ce garçon de quinze ans se débattait comme un lion pris au piège, il criait toutes sortes
    d'insultes, mordait et griffait, puisqu'il lui était désorm impossible de brandir son poignard.
    Attirés par ce

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