Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

vieille Artémisia, me I'avait apprise.
    --Alors, n'y pense pas. quant à tes cauchemars, il n~existe qu'une façon de s'en débarrasser, affirma Aristandre.
    --Etcomment?
    --En devenant un dieu ", répliqua le devin.
    Dès qu'il eut prononcé ces mots, son image disparut à c~Use de la chute d'un insecte, qui rida la surface de l'eau en essa~ant désespérément d'échapper à la mort. ~
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    la tombée du soir, Alexandre franchit le seuil du vaste ple. Il était éclairé par une double rangée de lanternes
    ~ochées au plafond, et par une grande lampe, posée sur le
    , qui projetait un frémissement lumineux sur les membres
    ~ssaux du dieu Ammon.~
    ~lexandre examina le visage bestial du géant, ses énormes nes de bélier, sa large poitrine, ses bras robustes qui pen ent le long de son corps, poings fermés. Il songea une nou e fois aux paroles que sa mère avait prononcées avant son art: " L'oracle de Dodone a marqué ta naissance. Un autre cle, au milieu d'un désert ardent, marquera pour toi une
    e naissance, dans une vie qui ne s'éteindra pas. "
    oudain, une voix retentit dans la forêt pétrifiée des k)nnes. " que demandes-tu au dieu ? ", Alexandre balaya le ctuaire du regard, mais il ne vit personne. Il scruta l'énorme de bélier, dont les grands yeux jaunes étaient traversés par fente noire: voilà donc ce que c'était qu'être un dieu ?

    " Reste-t-il encore... ", commença-t-il. Et l'écho lui répon it: " encore
    ".
    " Reste-t-il encore un meurtrier de mon père que je n'ai pas ch‚tié ? "
    Ses mots s'éteignirent en se brisant et en se déformant sur nille surfaces courbes, et il y eut un instant de silence. Puis la oix vibrante et profonde s'échappa une nouvelle fois de la oitrine du colosse: "
    Surveille ton langage, car ton père n'est as un mortel. Ton père est Zeus Ammon ! "
    Ìl faisait nuit noire quand le roi ressortit du temple, après avoir entendu les réponses à ses questions. Il ne voulut pas regagner sa tente au milieu des soldats. Il traversa les jardins llantés de palmiers jusqu'aux portes du désert, sous l'im nense vo˚te céleste. Bientôt, il entendit des pas derrière lui. Il e retourna et tomba nez à nez avec Eumène.
    " Je n'ai pas envie de parler ", dit-il. Eumène ne bougea pas. ~ Mais si tu as quelque chose d'important à me dire, je t'écou erai.
    --Hélas, je dois te livrer une mauvaise nouvelle que je ~rde au fond de mon coeur depuis longtemps, en attendant le r~oment propice...
    ALEXANDRE Ll~ £~D
    --Crois-tu que ce moment est arrivé ?
    --Peut-être. quoi qu'il en soit, je ne peux plus la garder pour moi. Le roi Alexandre d …pire est mort en combattant courageusement, écrasé par une multitude de barbares "
    Alexandre hocha la tête gravement, et, tandis qu'Eumè s'éloignait, il se retourna pour scruter 1 infinité du ciel et d désert, et pleura en silence.
    Troisième livre
    Les Confins du monde
    A la fin du printemps, le roi se remit en route à travers le sert en s'engageant sur une voie qui menait directement de asis d'Ammon aux rives du Nil, à hauteur de Memphis. Il thevauchait des heures durant son bai de Sarmatie, avec
    ucéphale pour toute compagnie. Son étalon galopait en effet ses côtés, sans harnachement ni bride: ayant compris qu'il ui faudrait parcourir une longue route, Alexandre s'employait
    , lui épargner des efforts inutiles, comme s'il voulait prolon ger autant que possible la vigueur de sa jeunesse.
    Trois semaines de marche sous un soleil br˚lant, dans de dures privations, furent nécessaires pour parvenir en vue de la ligne verte annonçant les rives fertiles du Nil. Mais ni la fatigue, ni la faim, ni la soif ne semblaient effleurer le roi, absorbé dans ses pensées ou dans ses souvenirs.
    Ses compagnons respectaient son recueillement car ils comprenaient que leur souverain souhaitait demeurer seul face à ces immenses étendues désertiques, plongé dans un sentiment d'infini, dans son désir d'immortalité, dans les pas sions de son ‚me. Il n'était possible de lui parler que le soir. Aussi l'un de ses amis entrait-il parfois sous sa tente et lui tenait compagnie pendant que Leptine préparait son bain.
    Un jour, Ptolémée le surprit en lui posant une question qu'il avait trop longtemps retenue au fond de son coeur: " que t'a dit le dieu Ammon ?

    --Il m'a appelé "fils" ", répondit Alexandre.
    Ptolémée ramassa l'éponge que Leptine avait laissé tomber et la lui tendit. " Et toi, que lui as-tu