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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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renvoyait l'image des palmiers vert foncé et des monuments millénaires de cette ancienne et mystérieuse communauté. Les hommes s'y précipi tèrent, mais le médecin Philippe s'écria aussitôt: "
    Non ! Non ! Cette eau est très froide. Désaltérez-vous doucement, à petites gorgées. " Alexandre donna l'exemple en obéissant le premier.
    Non sans étonnement, les hommes découvrirent qu'ils étaient attendus. Des prêtres étaient alignés sur les marches du sanctuaire, précédés par leurs assistants qui agitaient des encensoirs fumants. Mais ce voyage les avait accoutumés à l'idée que, sur cette terre, tout pouvait arriver Le guide, qui servait également d'interprète à Alexandre, lui traduisit les paroles du prêtre, qui les accueillit en leur ten dant une coupe d'eau fraîche et une corbeille de dattes m˚res " que cherches-tu, invité qui viens du désert ? Si tu cherches de l'eau et de la nourriture, tu en trouveras, car la loi de l'hos Ditalité est sacrée en ces lieux.
    1 ~.
    .__
    ~ Je cherche la vérité, répondit Alexandre.

    --Et auprès de qui cherches-tu des paroles de vérité ? i errogea encore le prêtre.
    ; ~ Auprès du plus grand des dieux, le très haut Zeus ,~mon, qui habite ce temple solennel.
    --Alors reviens cette nuit, et tu sauras ce que tu s~uhaites sa~oir. "
    ~ Alexandre s'inclina avant de rejoindre ses compagnons, qui prenaient leurs quartiers près de la source. Il vit Callisthène plonger ses mains dans l'eau et se mouiller le front.
    " Est-il vrai que l'eau se réchauffe à la tombée du soir et qu'elle devient tiède à minuit ?
    --J'ai ma petite idée là-dessus. A mon avis, la source a tou Jours la même température: c'est la température extérieure qui varie énormément.
    Ainsi, quand elle est très élevée, le matin, l'eau paraît gelée; et quand il commence à faire frais, le soir, l'eau semble plus chaude, voire tiède à
    minuit. Tout est relatif, dirait mon oncle Aristote.
    --Eh oui, acquiesça Alexandre. As-tu reçu d'autres nou velles de son enquête ?
    --Non, pas depuis que je t'ai transmis les dernières. Nous en aurons sans doute d'autres lorsque nos bateaux revien ~dront avec les nouvelles recrues. Il a, semble-t-il, trouvé la trace d'une conjuration perse, mais je sais ce qu'il dirait s'il se trouvait ici.
    --Moi aussi. Il dirait que les Perses avaient intérêt à faire ,assassiner mon père, mais qu'ils se seraient de toute façon ~-proclamés coupables de ce crime afin que les futurs rois de ~acédoine se gardent bien d'entreprendre des actions hostiles à leur encontre.
    --C'est fort probable ", admit Callisthène en plongeant de nouveau les mains dans l'eau de la source.
    Philippe, le médecin, survint sur ces entrefaites. " Regarde ce que les hommes ont trouvé, dit-il en agitant un gros serpent à la tête rugueuse et triangulaire. Sa morsure peut t~er en
    quelques instants. "
    ~lexandre examina la bête. " Dis aux soldats de rester sur
    ~e~s gardes, ordonne qu'on l'empaille et envoie-le à Aristote: il ~nrif~hir~ ca collection. Tu feras de même lorsque tu verras 646 ALEXANDRE L~ GRAMnnL~R~ n~AMMnN
    des plantes intéressantes aux propriétés inconnues. Je te don nerai pour chaque envoi une lettre d'accompagnement. "
    Philippe acquiesça avant de s'éloigner avec son serpent Assis au bord de la source, Alexandre attendit que le soir tombe. Soudain, il vit l'image d'Aristandre se refléter dans l'eau. Il fit volte-face.
    " Es-tu toujours tourmenté par le même cauchemar? demanda le roi. Rêves-tu toujours d'un homme nu qui~br˚le vif?
    -- Et toi ? interrogea Aristandre. quels sont les cauche mars qui agitent tes nuits ?
    --Il y en a beaucoup... trop peut-être, répondit le roi. La mort de mon père, le massacre de Batis, que j'ai traîné vivant derrière mon char autour de la muraille de Gaza, le fantôme de Memnon qui se glisse entre Barsine et moi chaque fois que je la serre dans mes bras, le noeud gordien que j'ai tranché au lieu de le défaire et... "

    Il s'interrompit, comme s'il répugnait à continuer.
    " quoi d'autre ? questionna Aristandre en plongeant son regard dans le sien.
    --Une comptine, dit Alexandre en baissant les yeux.
    --Une comptine ? Laquelle ? "
    Le roi se mit à chanter tout bas:
    Le vieux sotdat qui part en guer~e Tombe par tewe, tombe par tewe !
    Puis il lui tourna le dos.
    " A-t-elle une signification pour toi ?
    --Non, ce n'est rien qu'une comptine que je chantais dans mon enfance. La nourrice de ma mère, la

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