Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
mercenaires grecs et des Immortels perses. Le combat était acharné parce que personne ne voulait céder en songeant que c'était la dernière occasion de l'emporter sur l'ennemi, de sauver sa vie et sa patrie.
Sur l'aile gauche, la cavalerie de Bessos s'était fracassée contre la masse de l'infanterie lourde des Grecs, mais elle continuait de multiplier les assauts, pareille à des lames qui se brisent sur des rochers. Après avoir encerclé la formation grecque, les détachements des extrémités affrontaient les Thraces, qui défendaient le côté droit du campement, déjà
en grande partie tombé aux mains des ennemis.
En effet, la situation à l'aile gauche était désespérée. Parménion et les siens étaient presque encerclés. PerdiccaS, Méléagre et les autres officiers ne pouvaient leur prêter main forte car ils avaient reçu l'ordre de charger de face sur le centre de Darius, tandis que la cavalerie du roi s'obstina.,~ à pousser par-derrière et de côté.
iMazéos atteignit la tente de Sisygambis et s'agenouilla 7vant elle en haletant: a Grande Mère, lui dit-il, vite" suis oi ! Je t'offre la seule occasion de recouvrer ta liberté et ton torité de souveraine, en rejoignant ton auguste fils ! "
Mais la reine demeura assise sur son trône, immobile. " Je puis te suivre.
Je suis trop vieille pour monter à cheval. isse-moi attendre ici l'issue de cette journée, selon la ~lonté d'Ahura-Mazda. Va~ ne perds pas de temps !
Emmène s concubines royales et leurs enfants, si tu le peux. "
Mazéos la supplia une nouvelle foi: " Je t'en conjure, ~ande Mère, je t'en conjure ! " Mais ce fut inutile. La reine ne ~ugea pas.
Non loin de là, un jeune guerrier faisait irruption sous une ~tre tente, celle o˘ Barsine attendait la fin de ce terrible ~rontement. Il ôta son casque, libérant ainsi sa chevelure~lui nte, et s'écria: " Mère ! Vite ! Je suis venu te liberer! Vite, ens avec moi ! Prends un cheval et suis-moi !
O˘ est mon ~ere ?
--…téocle ! s'exclama Barsine, bouleversée. Mon fils I "
Elle se précipita vers lui, les bras écartés. Mais au même stant, deux Agrianes surgirent à toute allure, brandissant longs couteaux: ils avaient reçu l'ordre d'empêcher qui nque de toucher la femme d'Alexandre. …téocle se dressa vant eux en dégainant l'épée de son père, au moyen de ~quelle il tenta de les repousser, mais ce n'était qu'un enfant, ses coups n'avaient pas de force. L'un des Agrianes le toucha
bras et fit tomber son arme, tandis que l'autre lui assenait coup mortel.
Barsine se jeta vers son fils en hurlant: " Non ! C'est mon enfant ! " et l'arme de l'Agriane se ficha dans sà poitrine, la tuant sur le coup. …
téocle s'élança alors sur son adversaire en brandissant courageusement son poignard, mais le guerrier agriane esquiva le coup, auquel il répondit avec une précision meurtrière. Le jeune homme s'écroula sur le corps inanimé de sa mère en exhalant son dernier soupir.
Les valeureux Thessaliens-avaient été chassés du camp, et les troupes de Mazéos s'apprêtaient à converger vers le centre du champ de bataille pour prendre à revers l'infanterie des hPtairoi et les Thraces, qui résistaient encore face aux
ALEX~NDRE LEiGRAMn ~-- LS CONFINS DU MONDE 729
~''`~
cavaliers de Bessos. Alors qu ils se croyaient déjà vainqueurs ils entendirent une sonnerie de trompette, suivie du hur~ lement de milliers de guerriers:
AlalalàÔ !
Ils virent ensuite surgir trois escadrons de la cavalerie thessa~ lienne et macédonienne, qui s'étaient récemment enrôlés et avaient franchi le fleuve au cours de la nuit. Blessé au bras épuisé par le combat, Cratère s'empara aussitôt d'un étendard et~ leur cria: " Hommes, à moi ! " Avisant un cheval qui passait non loin de lui, il saisit ses rênes et l'enfourcha, puis il galopa vers eux. Les nouvelles recrues se déployaient en un large front et avançaient déjà au pas de charge. Se plaçant à leur tête, Cratère les gllida contre les Mèdes et les Hyrcaniens, contre les Cissiens et les Assyriens de Mazéos, engageant un terrible affrontement L'issue du combat se modifiait: Alexandre continuait à avan cer d'une allure menaçante vers le centre ennemi, o˘ il aperce vait désarmais Darius sur son char de guerre. Le souverain macédonien décrocha un javelot de son étrier et visa. Protégé par ses compagnons, il le lança avec force, mais il rata sa cible: il toucha l'aurige, qui s'écroula sur le sol. Privé de
Weitere Kostenlose Bücher