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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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roulant. On a bavardé et je lui ai demandé de me répondre honnêtement : est-ce qu’elle trouvait ça dur à vivre ? Je savais qu’elle allait dire oui alors je lui ai donné tout l’argent que j’avais sur moi. Presque cent livres. Elle n’en voulait pas, mais j’ai insisté. Du coup j’avais plus rien pour régler mes consommations !
    — C’était très gentil de ta part. Tu te souviens de cette petite fille handicapée que tu avais rencontrée à l’aéroport de Nice ?
    — À Nice ? Ah oui, sa mère avait peur que je la frappe, non ? C’était mon truc à cette époque.
    — Tu n’allais pas très bien, c’est vrai… En tout cas, sa mère m’a contacté un peu plus tard pour me dire que tu avais été super avec sa fille. Tu avais bavardé plus d’une heure avec elle, elle était ravie. Tu es quelqu’un de bien, Amy.
    Elle a soupiré.
    — Quand j’ai vu cette fille hier soir, je me suis rendu compte de la chance que j’ai. J’en ai vraiment, vraiment marre de tout ça. J’ai décidé d’arrêter de boire, et pour de bon cette fois.
    Tout en restant sur ma réserve (j’avais entendu cette promesse bien trop souvent, d’abord avec la drogue puis l’alcool) je dois admettre qu’au fond de moi, j’espérais bientôt voir le bout du tunnel.
    Les jours suivants, elle a tenu bon. Elle avait une importante décision à prendre : Tony Bennett l’avait invitée à collaborer sur son deuxième album de duos et elle devait choisir sa chanson. Elle a opté pour « Body and Soul », parce que j’aimais beaucoup ce morceau.
    Je me suis senti très flatté.
    — C’est super ! Tu connais les paroles ?
    — Évidemment ! Je suis ta fille. Ça fait vingt-sept ans que tu me chantes ça.
    C’était vrai. Je l’avais souvent chanté à tue-tête dans la voiture quand j’allais la chercher à l’école.
    Nous avons parlé de son appartement de Jeffrey’s Place. Naomi y avait vécu un moment, mais maintenant qu’elle habitait chez Amy, il était vide et en mauvais état. Jane et moi vivions toujours dans le Kent et Amy désirait qu’on se rapproche d’elle. Elle a proposé qu’on remette l’appartement en état afin que Jane et moi puissions y résider une partie de la semaine. Nous avons trouvé l’idée excellente.
    *
    Le mois d’avril a mal commencé. Amy a bu pendant une journée seulement, mais ça a suffi à me déprimer. Même si elle a vite récupéré, elle s’en est voulue. Les choses allaient mieux avec Reg, qu’elle ne voyait quand même pas aussi souvent qu’elle l’aurait désiré. Il avait une telle conscience professionnelle que quand il travaillait sur un projet, il s’impliquait totalement, au point de perdre la notion du temps. Un soir, par exemple, il avait promis à Amy de venir la prendre à vingt-deux heures pour aller dîner (ce qui lui laissait largement le temps de se préparer). Elle l’avait attendu toute la soirée et il n’était pas arrivé avant deux heures du matin.
    — Il faut que tu l’acceptes ; il est comme ça quand il travaille, lui ai-je dit.
    — Je sais, je vais essayer.
    Le lendemain elle m’a téléphoné parce qu’elle ne se sentait pas bien : la désintoxication la rendait malade. Le docteur Romete, qui était avec elle, a recommandé qu’elle se rende à l’hôpital. Je l’ai retrouvée à la London Clinic une heure plus tard ; elle allait un peu mieux et nous avons bavardé jusqu’à vingt et une heures trente. Le jour suivant, elle était mal lunée. Ces sautes d’humeur faisaient partie des symptômes du sevrage alcoolique.
    Le 11 avril, elle est sortie le temps d’une séance de gym. Le médecin lui a ordonné de revenir à la London Clinic le soir même, et elle y est retournée à vingt heures trente. Le lendemain, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas rester éternellement à l’hôpital et qu’elle allait rentrer. Partageant son avis, je l’ai reconduite chez elle.
    Le 15 avril, Chris, un nouveau membre de son service de sécurité, m’a annoncé qu’elle s’était réveillée à quatre heures du matin pour vider une bouteille de vin. À huit heures, rebelote. Je suis passé vers midi, elle dormait. Quand je suis revenu à dix-neuf heures, elle a agi comme si rien ne s’était passé. Nous nous sommes disputés ; je ressentais de la colère et de la frustration.
    Le jour suivant, c’était pire encore. Je suis arrivé à Camden Square en milieu de matinée et j’ai trouvé Amy

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