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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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ex. Elle voulait lui venir en aide.
    — Comme tu veux, Amy, ai-je commenté.
    Elle savait que je ne voyais pas ça d’un bon œil.
    — Mais papa, je ne peux pas rester les bras croisés, si ?
    Moi, je ne lui aurais jamais donné un coup de main, c’était un sale type. Ça, c’était Amy tout craché : elle voyait le bon côté des gens, même de Blake.
    Trois jours plus tard elle a donné un concert pour les amis et la famille au 100 Club, sur Oxford Street, dans le West End. Il s’agissait d’une sorte de répétition pour sa tournée qui débutait quelques semaines plus tard. Elle n’avait pas retouché à l’alcool et, excepté un petit mal de gorge, se sentait au mieux de sa forme. Son groupe a commencé à jouer sans elle, puis Dionne a chanté quelques morceaux et enfin, Amy est montée sur scène. Elle connaissait tout le monde dans la salle et elle est arrivée sous des tonnerres d’applaudissements. Sachant à quel point elle appréhendait ce concert, je craignais qu’elle ne boive un verre pour se calmer, mais non. Dès qu’elle s’est mise à chanter, elle a oublié son anxiété.
    Elle a été géniale, a plaisanté et bavardé avec le public, en se moquant gentiment de moi et quelques autres membres de la famille. Elle communiquait beaucoup avec son groupe. À un moment, elle a regardé la liste des morceaux et s’est tournée vers Dale :
    — Oh non, celle-là, on la fait pas tout de suite, OK ? J’ai pas envie de la chanter maintenant, on la garde pour plus tard. Qu’est-ce qu’on joue à la place ?
    — On n’a qu’à se faire « Valerie », a répondu Dale.
    Elle s’est approchée de lui et a dit d’une voix forte, de sorte que tout le monde entende :
    — Oh non, hors de question que je me tape « Valerie » ce soir !
    Le public a éclaté de rire. Elle paraissait vraiment à l’aise. Elle avait mal à la gorge et a demandé si quelqu’un dans l’assistance avait du miel. Cinq minutes plus tard, on lui en a apporté un pot. Elle a annoncé :
    — Je fais juste un saut dans ma loge pour avaler ça ! En attendant, mon père va vous chanter quelques chansons.
    Elle m’a pris de court. J’adore chanter en toutes circonstances, mais là, je ne m’y attendais pas. C’était elle la reine de la soirée. Je suis quand même monté sur scène et j’ai demandé au public de m’accorder quelques minutes, le temps que je choisisse les morceaux avec le pianiste. Nous nous sommes mis d’accord et, au milieu de la première chanson, j’ai vu Amy dans le public, qui m’a encouragé en poussant des cris et en sifflant. J’avais prévu de terminer la chanson et de lui rendre le micro ensuite, mais elle m’a crié :
    — Continue, papa !
    Finalement, j’ai enchaîné plusieurs morceaux.
    Elle est remontée sur scène et a lancé à Dale :
    — Allez, on chante « Valerie » !
    Elle a repris là où elle s’était arrêtée, en alternant les blagues et les morceaux. Quand elle a interprété « Rehab », elle m’a regardée droit dans les yeux en chantant : « My daddy thinks I’m fine », « Mon papa pense que je vais bien. » J’ai éclaté de rire et tout le monde m’a imité. Nous avons passé une soirée merveilleuse. L’ambiance était festive, Amy au mieux de sa forme.
    Plus tard, dans sa loge, elle a de nouveau prouvé qu’elle était quelqu’un de prévenant en demandant à Katie, la fille de Paul :
    — Comment va ta mononucléose ?
    Elle ne l’avait pas vue depuis un an et pourtant, elle s’en souvenait. Moi, j’avais vu Katie de nombreuses fois et j’avais complètement oublié qu’elle avait été malade.
    *
    Amy est restée sobre pendant cinq jours, un bon signe puisque la tournée était imminente. Mais le 17 juin, la veille de son départ pour la Serbie, j’ai su que quelque chose clochait aussitôt arrivé à Camden Square.
    — Je veux pas faire la tournée, papa, a-t-elle grommelé.
    Ça m’a surpris. Cette tournée était prévue depuis début 2011 et Amy s’en réjouissait. Malgré nos réserves, Raye et moi avions décidé de croire en elle et en son désir de retrouver ses fans.
    Chaque fois qu’elle me disait qu’elle s’ennuyait, je lui répondais la même chose : « Sors de chez toi et fais ce pour quoi tu es douée : la musique. Pars en tournée ou va en studio. »
    Ces derniers mois, pendant les périodes de sobriété, elle s’était beaucoup impliquée dans la logistique. Elle s’est

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