Amy, ma fille
d’Amy. Selon eux, il fallait se montrer à la fois affectueux et ferme, et la forcer à suivre une cure de désintoxication. Mon approche était différente : je préférais l’encourager dans sa volonté de décrocher et la soutenir quand elle traversait de mauvaises passes. De toute façon, quand elle voulait de la drogue, elle réussissait toujours à s’en procurer.
Peu importait l’approche, tout ce que je voulais c’était qu’Amy s’en sorte et j’étais soulagé qu’elle décide de prendre des vacances avec ses amis. Je lui ai donné quatre mille livres pour ce voyage dont le départ a été fixé au 28 décembre.
Nous avions prévu de déjeuner chez ma sœur Melody le jour de Noël et Alex Foden devait y conduire Amy. À quatorze heures ils n’étaient toujours pas là et je n’arrêtais pas de tomber sur leur répondeur quand j’essayais de les joindre. Je me doutais qu’Amy ne viendrait pas chez Melody : elle s’était sans doute défoncée la veille. J’ai essayé de ne pas trop y penser mais à dix-neuf heures, comme je n’avais toujours pas de nouvelles, je me suis rendu dans son appartement de Bow.
Quand j’ai frappé à sa porte, personne n’a répondu. J’ai regardé par la fenêtre et je l’ai vue allongée sur le canapé du salon. J’ai frappé au carreau mais elle n’a pas réagi. J’étais sur le point d’enfoncer la porte ou de casser la vitre quand une des amies de ma fille est sortie de la chambre. Elle a réveillé Amy avant de venir m’ouvrir. Amy ne comprenait pas pourquoi je faisais autant d’histoires et elle s’est emportée contre moi. De toute évidence, elle n’avait pas conscience de l’inquiétude qu’elle causait.
Trois jours plus tard, ma fille, Juliette et Tyler (Lauren s’était finalement désistée) se sont envolés pour La Barbade où ils sont restés quelques jours avant de se rendre sur l’île Moustique. J’espérais qu’elle passerait de bonnes vacances. J’étais soulagé que d’autres personnes prennent ma place pour veiller sur elle. C’est peut-être horrible à dire, mais m’occuper d’elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, m’avait épuisé ; d’autant plus que je devais continuer de gagner ma vie, d’être un mari pour Jane et également un père pour Alex. Je commençais tout juste à me détendre quand j’ai reçu un appel d’une « compagnie de fret aérien » pour me dire qu’Amy avait oublié son sac à l’aéroport et qu’ils avaient besoin d’une adresse de réexpédition à La Barbade. Décidément, les paparazzis débordaient d’imagination pour décrocher un scoop !
En cette fin d’année, de nombreuses cliniques à travers le monde m’avaient contacté pour venir en aide à Amy. Chacune d’entre elles affirmait qu’elle était la meilleure. L’une d’elles a même garanti que son traitement viendrait à bout de la toxicomanie de ma fille. J’en ai discuté avec le docteur Ettlinger qui a paru sceptique quant à ces soi-disant garanties.
Quelques temps auparavant, je n’aurais pas accordé le moindre crédit à ces assertions, mais chaque jour qui passait était pire que le précédent. Je ne me voyais pas revivre une autre année comme celle-là.
Les derniers mots que j’ai écrits dans mon journal pour l’année 2007 sont les suivants : « Frank est à présent disque de platine mais ce que je voudrais vraiment, c’est que ma fille aille mieux. Mon Dieu, faites en sorte que 2008 soit une meilleure année pour ma fille chérie. »
12
« Puisque je vous dis
qu’elle va bien »
J’avais décidé que 2008 serait l’année où nous ferions notre possible pour qu’Amy décroche de l’héroïne et du crack. Je savais que tous ceux qui se souciaient de sa santé désiraient la même chose et que nous avions une chance d’y parvenir avec Blake toujours en prison.
La nouvelle année a bien commencé : Amy m’a téléphoné depuis l’île Moustique, où elle était en compagnie du chanteur Bryan Adams, qu’elle avait rencontré à Londres quelque temps auparavant. Elle avait l’air d’être en forme et m’a affirmé qu’elle profitait bien de ses vacances. Raye, en revanche, a eu un autre son de cloche : Amy lui a dit qu’elle voulait retourner à La Barbade. Persuadé qu’elle ne pensait qu’à la drogue, Raye l’en a dissuadée.
Elle s’est bien gardée de me dire à quel point elle se sentait mal. Moi, je savais que c’était une
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