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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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conseillé de retourner travailler à Henley, mais elle a refusé : il y avait eu quelques problèmes avec Mark Ronson. Je n’accuse pas Mark de quoi que ce soit, parce que travailler avec Amy quand elle était sous l’emprise de la drogue, ce n’était pas facile. Elle prétendait avoir composé les paroles et la musique de trois chansons pour le film. Or ce qu’on lui avait demandé, c’était d’écrire simplement les paroles, vu que Mark se chargeait de la musique. Mark avait écouté ses chansons sans conviction.
    — Et alors ? Vous avez un différend artistique, ai-je répliqué. Retourne à Henley et réglez ça.
    Elle m’a promis d’y réfléchir.
    Le lendemain, la bagarre d’Amy faisait la une des journaux. Apparemment, ce n’était pas le premier incident de ce genre et, d’après la presse, Amy s’était également cognée contre un poteau. Vu la tête qu’elle avait sur ces photos, soit elle s’était effectivement cognée, soit quelqu’un l’avait vraiment frappée très fort. Un autre journal prétendait qu’elle s’était fait virer d’un club pour avoir pris de la drogue. Je suis monté dans le premier avion, laissant Jane à Tenerife.
    Quand je suis rentré, tous les journaux relataient sa prétendue rupture avec Blake. J’avais moi-même reçu un coup de fil d’un journaliste du Sun à ce sujet. Blake avait obtenu une audience de remise en liberté à laquelle Amy n’avait pas pu assister : à ce moment-là, elle se trouvait au commissariat pour répondre de la plainte portée contre elle après cette bagarre dans le pub. Lors de l’audience, une fille n’avait cessé d’envoyer des baisers à Blake. Je me demandais si ce n’était pas une journaliste payée par son employeur pour alimenter les rumeurs.
    Quand Amy a été convoquée au commissariat de Holborn pour agression, elle est arrivée avec deux heures de retard et qui pis est ivre. Ne la jugeant pas en état de répondre à un interrogatoire, la police a décidé de la garder pour la nuit. Ils lui ont quand même épargné la cellule. En fait, ils se sont montrés très gentils avec elle et lui ont proposé du chocolat et des sodas. Quand on l’a enfin interrogée en présence de son avocat, on lui a conseillé d’admettre les faits, ce qu’elle a accepté.
    Comme d’habitude, c’est Raye qui m’a tenu au courant. Pendant qu’il me donnait les détails de l’affaire, mon deuxième téléphone a sonné. C’était Phil Taylor, de News of the World , qui voulait savoir ce que je pensais de la liaison d’Amy avec Alex Haines, l’assistant de Raye. Les bras m’en sont tombés. Quand je lui ai demandé où il était allé chercher ça, il m’a répondu qu’il tenait le scoop d’Alex Haines lui-même.
    Pendant des semaines, la presse avait propagé des rumeurs émanant de gens qui ne connaissaient même pas Amy. On racontait qu’elle avait introduit de la drogue à Pentonville pour Blake et même que j’avais fait de la prison pendant sept ans quand j’étais jeune ! Quand j’ai rapporté ça à ma tante Rene, elle a répliqué :
    — Si tu t’étais absenté pendant sept ans, quelqu’un dans la famille s’en serait sûrement rendu compte !
    Les journaux s’en donnaient à cœur joie : on lisait des articles sur son arrestation, l’audience de Blake et la fille qui lui lançait des baisers, la rupture entre Amy et lui, la liaison d’Amy avec Haines, qui, au passage, était vraie.
    Je n’en voulais pas à Haines. Après tout, je préférais largement la voir sortir avec lui qu’avec Blake. Raye, lui, était en colère et je peux le comprendre. À son retour de Los Angeles, il l’a viré. Quand j’en ai parlé à Amy, elle s’est sentie un peu honteuse, mais m’a avoué que c’était juste une passade et qu’elle avait arrêté de le fréquenter.
    Conséquence de tout ça : Raye a annulé le projet James Bond . Je l’ai soutenu dans sa décision, qu’il m’a laissé annoncer à Amy. Elle était très en colère, mais moi aussi.
    — Tu sais que c’est ta faute, non ? lui ai-je lancé. C’est à cause de toi. Et je vais te dire : si tu veux continuer à travailler, tu as intérêt à arrêter de vivre comme une junkie.
    — Papa, tu peux parler à Raye, non ? J’ai vraiment envie de faire ce truc pour James Bond .
    — Écoute, tiens-toi tranquille pendant quelques jours et on verra. Autre chose : n’oublie pas ton rendez-vous avec le psy au commissariat en fin de

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