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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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(Arak faisait appel à tous ses souvenirs universitaires)… L’Apocalypse est pour votre courant religieux un texte de référence. N’est-ce pas ?
    — C’est exact, fit Miller d’une voix volontairement neutre, mais en son for intérieur il jubilait. Puisque ce diplomate pensait que lui et ses amis étaient de véritables protestants, il allait lui donner une petite leçon de théologie.
    Cette réponse soulagea le diplomate turc. Il osa aller plus loin dans son idée.
    — Et d’ailleurs, les protestants en Amérique ne se considèrent-ils pas comme les Élus ? Ceux qui bénéficient de la grâce de Dieu ? Ceux-là mêmes qui seront sauvés quand viendra le jour amer de la Fin des Temps ?
    Lentement John reposa la tasse de thé sur le guéridon. Son regard avait pris une certaine dureté.
    — Avez-vous jamais songé à ce que nous faisons réellement dans cette région ?
    — Eh bien, je…
    — Connaissez-vous l’expression « danser sur le volcan » ?
    — Non, je…
    — Ne pensez-vous pas qu’en Israël l’Apocalypse soit déjà en marche ? Et qu’ici, dans ce coin du monde qui a vu naître trois religions, la fin du monde n’était en fait qu’une question de temps ?
    — Ne sommes-nous pas là justement pour éviter le pire ? rebondit Arak, n’est-ce pas là le devoir, la mission sacrée des hommes de bonne volonté ?
    Un rire sec s’échappa de la gorge de l’Américain.
    — Bien sûr ! Sauf que si on y réfléchit de près…
    — Je ne vous suis pas bien…, s’inquiéta le diplomate.
    — Eh bien, pour que les Élus soient sauvés, il faut d’abord que se produise la Fin des Temps.
    La tasse de thé commença de trembler imperceptiblement dans la main d’Arak.
    — Je n’avais jamais envisagé que…
    — … qu’il fallait que l’Apocalypse se produise pour que les Justes soient sauvés ?
    — C’est un point de vue, certes…
    — Ce n’est pas un point de vue, mais une vérité. L’Apocalypse, avec son lot de destructions, de sang et de larmes, est une nécessité pour que survienne le règne des Élus.
    Le diplomate turc reposa sa tasse de thé. John Miller reprit la parole :
    — Mais, bien sûr, cher Arak, je ne suis pas là pour parler de la subtilité théologique de l’interprétation de l’Apocalypse. Comme vous le dites très justement, nous sommes là pour éviter que la poudrière moyen-orientale n’explose et n’embrase le monde.
    — Je reconnais en vous le messager de paix !
    — C’est pour cela que le nouveau gouvernement américain propose de placer la partie du Golan qui pose problème sous mandat international des Nations-Unies et que, pour ma faible part, j’ai fait une offre financière pour les bonnes œuvres du gouvernement israélien.
    — Une offre plus que généreuse ! Dix millions de dollars pour des fondations culturelles…
    — Et si maintenant vous me disiez quel accueil a obtenu ma suggestion ?
    Arak Balmük posa les deux mains sur ses cuisses.
    — Mon cher Miller, la Turquie accepte votre proposition.
    Une onde de satisfaction parcourut le président de l’American Faith Society.
    — Mais Israël rejette votre offre.
    La voix de Miller se crispa.
    — Vous dites ?
    — Je suis désolé, John, mais Israël ne veut pas lâcher le Golan. Vous savez quelle est la coalition au pouvoir à Jérusalem ? La plus à droite depuis des décennies. Ils veulent donner des gages à leurs électeurs.
    Mais déjà John ne l’écoutait plus. Son esprit était en train de prendre de nouvelles décisions. Il se leva de son siège.
    — Monsieur l’ambassadeur, je prends acte de la réponse dont vous êtes le porteur et vais la transmettre directement et sans délai au président des États-Unis.
    — « Directement », vous voulez dire…
    — … que mon équipe et moi-même annulons les négociations en cours. D’ailleurs…
    — Mais enfin…
    — Je vais abréger cet entretien, monsieur l’ambassadeur.
    Le visage décomposé du diplomate se tourna vers une porte derrière le bureau.
    — La Turquie fera tout ce qui est en son pouvoir pour débloquer la situation, mais je crains que…
    — Bonne journée, répondit Miller d’un ton sec.
    L’écran s’éteignit sur le visage stupéfait du Turc.
    — Harold ?
    Le jeune homme apparut comme par enchantement.
    — Dites au pilote de se dérouter. Nous repartons pour Washington.
    — Mais, monsieur, nous allons atterrir à Jérusalem dans

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