Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
Vom Netzwerk:
moins de…
    — Vous pouvez me laisser maintenant, Harold.
    Sitôt seul, Miller décrocha le combiné fixé à l’accoudoir et tapa le code d’accès puis la liste des contacts. Un seul mot apparut : Darkness .
    Une voix de femme répondit.
    John ne prononça qu’une phrase :
    — Récupérez le dessin. À n’importe quel prix.

33
     
    Rennes-le-Château
    Villa Béthania
    17 janvier 1943
     
    Marie ramena son châle sur les épaules, jeta un bref regard sur l’unique bûche qui se consumait dans la cheminée, et se tourna vers les filles.
    — Je vais vous montrer quelques photos des soirées qui se passaient ici. Là où vous vous trouvez, les belles dames et les messieurs élégants dansaient au son des orchestres. Parfois toute la nuit.
    Hannah et Sarah n’étaient pas convaincues, elles voulaient rester avec leur père. Marie se leva, ouvrit les portes de la commode et prit un épais livre de cuir vert, bordé de fins liserés d’or. Elle s’assit sur un canapé et fit un signe aux fillettes.
    — Asseyez-vous près de moi. Je vais vous raconter une histoire digne d’un conte de fées. J’ai gardé des photos où il y a de belles princesses vêtues de robes magnifiques.
    Aiguillée par la curiosité, Hannah s’approcha la première tandis que Sarah disait d’un ton méfiant :
    — Les princesses pour de vrai, elles viennent pas dans les maisons des gens, elles vivent dans les châteaux !
    Et pourtant, dans ce salon, sont venus un prince d’Autriche et une reine de l’opéra.
    Sarah s’approcha de sa sœur et s’assit à sa gauche pendant que la vieille dame ouvrait la première page.
    — Il était une fois, un curé très pauvre qui arriva à pied un beau soir d’orage dans le village perdu de Rennes-le-Château. Il avait marché toute la journée et frappa à la porte du presbytère.
    — C’est le monsieur sur la photo, là-bas ?
    — Oui, mais ne m’interromps pas, sinon je vais perdre le fil de l’histoire, répondit Marie en riant. Ce curé ne savait pas qu’il allait vivre une aventure incroyable.
    Les deux fillettes étaient captivées et avaient déjà oublié leur père. Pendant l’heure qui suivit, elles entendirent le récit d’une légende, remplie de cachettes mystérieuses, de trésors oubliés, de parchemins secrets. Au fur et à mesure de l’histoire, Marie Dénarnaud tournait les pages de l’album photo dans lequel elles découvraient les portraits fanés de belles jeunes femmes en robe de soirée, d’hommes à l’allure aristocratique posant devant la tour et la promenade sur le rempart.
    — C’est qui, celui-là ? demanda Sarah en pointant du doigt un homme à la moustache avantageuse.
    Marie chaussa ses lunettes et regarda la photo. Avant de répondre, elle jeta un œil par la fenêtre vers la tour dans le parc.
    — Un ami. Georges.
    Les filles se turent. Elles se croyaient dans un conte de fées. La voix de Marie les berçait. Hannah se mit à bâiller. Une douce torpeur les gagnait. Encore quelques pages et elles allaient rejoindre le pays des songes.
    La porte s’ouvrit brutalement sur André Lévy. Le visage livide, des larmes coulaient sur ses joues. Il se précipita vers Marie.
    — Il est arrivé un malheur. Le maître est… mort.
    La vieille dame se figea. Le sang reflua de son visage, comme si on lui retirait toute sa vie.
    — Ce n’est pas possible !
    L’enchantement était rompu. Les princesses, rois et actrices s’étaient évaporés. Hannah remarqua que les manches de la chemise de son père étaient tachés de terre. Ses chaussures souillées de boue laissaient des traces noirâtres sur le tapis. Sarah se raidit.
    — Papa ! Qu’est-ce qui se passe ?
    — Il faut partir. Laissez-moi seul avec Marie, attendez-moi dans l’entrée. J’en ai pour cinq minutes.
    — Mais, papa…
    — Faites ce que je vous dis. C’est un ordre.
    Les deux fillettes se levèrent à contrecœur et sortirent de la pièce. Leur père referma la porte derrière elles. Hannah prit la main de sa sœur.
    — Tu crois que c’était vrai tout ce qu’elle a dit sur le curé ?
    — J’en sais rien, mais les photos étaient belles. Remarque, elle les a peut-être découpées dans un journal, en tout cas son histoire m’a foutu la trouille, dit Sarah.
    — Pas moi. C’était beau et puis papa a dit que le curé avait aidé notre famille. Je la crois, moi.
    Sans se soucier de la réponse de sa sœur, Hannah se pencha vers le trou de la

Weitere Kostenlose Bücher