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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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tout prix. Avec des chefs dignes de ce nom, ils ont toujours été et seront toujours résolus. Pour cela, on ne peut pas employer la douceur. Moi, la douceur cela m’est égal, la question n’est pas là ; d’ailleurs je me moque complètement de ce que dira la postérité des méthodes que je suis obligé d’employer. Pour moi, il n’y a qu’un problème qui compte, et qu’il faut résoudre, et c’est celui-ci : nous devons gagner cette guerre ou bien c’est la ruine de l’Allemagne. »
    Hitler expliqua ensuite comment il avait tenu pendant la catastrophe de l’hiver passé, malgré l’avis de ses généraux qui le pressaient de battre en retraite ; il parla de certaines mesures que je lui avais recommandées auparavant et qui étaient nécessaires pour rétablir un trafic normal. Puis, sans faire appeler le ministre des Transports qui attendait, sans même lui demander son avis, il nomma Ganzenmüller secrétaire d’État, puisqu’il « avait démontré, au front, qu’il possédait l’énergie nécessaire pour remettre de l’ordre dans les transports qui étaient dans une situation sans issue ».
    C’est alors seulement que Dorpmüller, le ministre, et Leibbrandt, son directeur ministériel, furent appelés. Hitler déclara qu’il avait décidé d’intervenir dans la question des transports, car c’était la victoire qui en dépendait ; il poursuivit en développant un de ses raisonnements standard : « Je suis parti de rien autrefois, lorsque j’étais un soldat inconnu de la Première Guerre mondiale et c’est lorsque j’ai vu tous les autres abandonner, alors qu’ils paraissaient beaucoup plus que moi destinés à de hautes tâches, c’est alors seulement que j’ai entrepris quelque chose. Je n’avais pour moi que ma seule volonté et je suis arrivé. Toute ma viedémontre que je ne capitule jamais. La guerre nous impose certaines tâches, nous devons en venir à bout. Je le répète : pour moi le mot "impossible" n’existe pas. » Il répéta une seconde fois, en criant presque : « Pour moi, il n’existe pas ! » Il annonça alors au ministre des Transports qu’il avait nommé le conseiller de la Reichsbahn au poste de secrétaire d’État au ministère des Transports, et ce procédé nous mit tous, le ministre, son nouveau secrétaire d’État et moi-même, dans une situation fort pénible.
    Hitler parlait toujours avec beaucoup de respect des capacités professionnelles de Dorpmüller. Celui-ci aurait donc été en droit d’attendre que Hitler, avant de lui choisir un adjoint, en débatte avec lui. Mais Hitler avait manifestement voulu éviter une discussion difficile en le mettant devant le fait accompli, comme il le faisait si souvent, quand il avait affaire à des spécialistes. Toujours est-il que Dorpmüller encaissa cette vexation sans mot dire.
    Ce même jour, Hitler décida que le maréchal Milch et moi-même aurions provisoirement tous pouvoirs pour régler le problème des transports : nous avions mission de faire en sorte que les conditions requises pour cela fussent « remplies sur l’échelle la plus vaste et dans les délais les plus brefs ». Hitler clôtura la réunion par cette observation péremptoire : « Nous ne pouvons pas perdre la guerre à cause du problème des transports ; par conséquent il faut le résoudre 25  . »
    Il fut effectivement résolu. Le jeune secrétaire d’État sut mettre en œuvre des méthodes simples pour résorber l’encombrement des voies ferrées, accélérer le trafic et faire face à l’intensification des transports requise par l’armement. Un comité principal responsable des véhicules ferroviaires veilla à ce que la réparation des locomotives qui avaient été endommagées pendant l’hiver russe fût accélérée. La fabrication des locomotives était restée artisanale : nous lançâmes la fabrication en série, ce qui permit d’en accroître la production  26  . Ainsi, dans les temps qui suivirent, le trafic continua de fonctionner convenablement malgré l’accroissement de la production d’armements, d’autant plus que la réduction des territoires que nous occupions entraîna inévitablement un raccourcissement des distances. Cela dura jusqu’à l’automne 1944, époque où les attaques aériennes systématiques devaient de nouveau, et cette fois définitivement, faire des transports le grand point noir de notre économie de guerre.
    Lorsque Göring apprit que nous nous

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