Au Coeur Du Troisième Reich
appelé « Géant » à Bad Charlottenburg coûta 150 millions de RM. D’après ma lettre, cette dernière réalisation nécessita l’emploi de 257 000 mètres cubes de béton armé (y compris quelques ouvrages de maçonnerie), il fallut construire 213 000 mètres cubes de galeries souterraines, 58 kilomètres de routes, 6 ponts et poser 100 kilomètres de canalisations. « Géant » consomma, à lui seul, plus de béton que les abris souterrains construits en 1944 pour l’ensemble de la population.
Ces travaux furent réalisés au moment même où, le 19 avril 1944, j’écrivais à Hitler : « Nous avons les plus grandes difficultés à satisfaire à la fois les exigences les plus élémentaires concernant le logement de la population allemande active et des travailleurs étrangers, et la reconstruction de nos usines d’armement. »
8. L’architecte en chef Wallraff, qui était mon représentant pour la Franconie, fit sur mon ordre des difficultés à Göring car les travaux qu’il faisait exécuter à Veldenstein n’étaient pas autorisés. Göring le fit alors interner dans un camp de concentration ; nous référant au décret du Führer du 21 mars 1942, nous pûmes obtenir sa libération.
9. Les travaux projetés nécessitaient de précieuses quantités d’acier et un personnel qualifié sélectionné. J’opposai à l’avis de Hitler l’argumentation selon laquelle « il vaut mieux achever une seule usine d’hydrocarbures en quelques mois qu’en achever plusieurs avec trois fois moins d’ouvriers et en trois fois plus de temps. Car l’usine qui aura été achevée en peu de temps grâce à la concentration de la main-d’œuvre produira du carburant pendant plusieurs mois, alors qu’autrement, si nous continuons à procéder comme avant, il faudra attendre beaucoup plus longtemps avant de disposer des premiers suppléments de carburant » (discours du 18 avril 1942).
10. A une réunion de l’Office central de planification.
11. A cette époque mes collaborateurs me présentèrent des rapports sur l’activité du ministre du Travail anglais, le socialiste Ernest Bevin, qui avait réparti tous les travailleurs anglais en bataillons qu’il affectait là où on avait besoin d’eux. Plus tard, durant ma captivité, mes lectures m’en apprirent davantage sur cette extraordinaire organisation : « Le rendement de l’industrie anglaise pendant la guerre était plus intensif que dansn’importe quel autre pays belligérant. L’ensemble de la population civile anglaise, y compris les femmes, formait véritablement une immense armée de travailleurs itinérants qui, comme n’importe quelle armée en campagne, était sans hésitation envoyée aux quatre coins du pays et engagée là où c’était nécessaire. Cette mobilisation radicale de la main-d’œuvre anglaise était l’œuvre de Bevin » (extrait d’un article du Mercator sur Bevin [1946]).
Une note de Goebbels du 28 mars 1942 montre que nous pensions nous aussi au début mobiliser de la main-d’œuvre dans la population allemande : « Sauckel a été nommé commissaire du Reich à la main-d’œuvre… Il ne devrait pas être difficile de mobiliser dans la population allemande encore au moins un million de travailleurs, il suffit de s’attaquer à la tâche avec énergie et de ne pas reculer devant les difficultés qui ne cessent de se présenter. »
12. En ce qui concerne la funeste politique menée par Sauckel pour le recrutement de la main-d’œuvre, je reconnais que j’en partage la responsabilité. En dépit de toutes nos divergences d’opinions, j’ai toujours été d’accord avec les déportations massives de travailleurs étrangers en direction de l’Allemagne organisées par lui. Le livre d’Edward L. Homse, Foreign Labor in Nazi Germany (Princeton, 1967), donne des renseignements très complets sur la petite guerre qui m’opposa à Sauckel, je peux donc m’en tenir aux points essentiels. Je souscris à l’opinion de l’auteur qui affirme que ces querelles et ces rancœurs intestines étaient des phénomènes typiques. – Le livre récent du D r Allan S. Milward, The new Order and the French Economy (Londres, 1969), donne également une image exacte de ces événements.
13. 9 novembre 1941, cf. vol. XXIII, p. 553, de la version anglaise des débats du procès au T.M.I. (Tribunal militaire international de Nuremberg).
14. Deux ans plus tard, le 28 janvier 1944, je pouvais
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