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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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préférerais m’allier aux Anglais. Mais l’histoire a montré qu’ils étaient souvent des alliés peu sûrs. Si je marche avec eux, tout est fini entre l’Italie et nous. Sur ce, les Anglais me laissent tomber et nous restons entre deux chaises. »
    Il n’était pas rare, en cet automne 1935, que Hitler fît ainsi part de ses doutes au cercle d’intimes qui l’avait, comme toujours, accompagné à l’Obersalzberg. Mussolini venait d’engager la campagne d’Abyssinie par des bombardements massifs, le Négus avait pris la fuite, le nouvel Empire romain avait été proclamé.
    Après le peu de succès de sa visite en Italie au mois de juin 1934, Hitler se méfiait, non pas certes de Mussolini, mais des Italiens et de la politique italienne. Or, comme elle renforçait ses doutes, une recommandation que Hindenburg lui avait faite avant de mourir lui revint en mémoire, pour lui rappeler qu’il ne devait plus lier l’Allemagne à l’Italie. Cependant, la Société des Nations, sous la direction de l’Angleterre, décidait des sanctions économiques contre l’Italie. Hitler déclara qu’il allait maintenant vraiment falloir se décider à marcher avec les Anglais ou avec les Italiens, et que ce serait une décision d’une grande portée. Comme il lui arrivera encore souvent de le faire, il se disait prêt à garantir leur Empire aux Anglais en échange d’un arrangement global. Mais les circonstances ne lui laissèrent pas le choix. Elles le forcèrent à se décider pour Mussolini. Ce ne fut pas, malgré les liens idéologiques et le rapprochement personnel qui commençait à s’esquisser, une décision facile. Elle lui pesa encore des jours entiers et il affirmait alors que c’était la situation qui l’avait forcé à faire ce choix. Son soulagement fut d’autant plus vif de constater, quelques semaines plus tard, que les sanctions finalement prises contre l’Italie l’épargnaient pour l’essentiel. Hitler en conclut que la France comme l’Angleterre ne voulaient prendre aucun risque et qu’elles voulaient éviter tout danger. Ce qui plus tard apparut comme une volonté de provocation ne fut en fait que l’application des leçons qu’il avait tirées de ces expériences. Les gouvernements occidentaux, conclut-il à l’époque, s’étaient montrés faibles et indécis.
    Il fut renforcé dans cette idée quand, le 7 mars 1936, les troupes allemandes investirent la Rhénanie démilitarisée sans s’attirer des alliés la riposte armée qu’aurait justifiée cette violation flagrante du traité de Locarno. Ce jour-là, grande était sa nervosité dans l’attente des premières réactions. Dans les compartiments du wagon spécial qui, au soir de ce 7 mars, nous emportait vers Munich, la tension venue du salon du Führer était extrême. Dans une gare, on nous transmit une nouvelle. « Enfin, respira Hitler soulagé, le roi d’Angleterre n’interviendra pas. Il tient sa promesse. Désormais tout ira bien. » La réaction de Hitler trahissait son ignorance des maigres possibilités constitutionnelles de la couronne d’Angleterre dans ses rapports avec le Parlement et le gouvernement. Toutefois il est probable qu’une intervention armée aurait dû recevoir l’approbation du roi et peut-être était-ce à ce mécanisme que Hitler faisait allusion. Il avait en tout cas de grosses inquiétudes et bien des années après, alors qu’il était en guerre contre presque le monde entier, il affirmait encore que c’était l’entrée des troupes allemandes en Rhénanie qui avait été la plus audacieuse de toutes ses entreprises.
    Nous n’avions pas encore, prétendait-il, d’armée digne de ce nom ; celle que nous avions était si faible qu’elle n’aurait même pas pu tenir tête aux seuls Polonais. Si les Français étaient passés à l’action, nous aurions été vaincus sans efforts ; en quelques jours, notre résistance aurait cédé. Quant aux forces aériennes que nous possédions, elles étaient simplement ridicules. Quelques Ju 52 de la Lufthansa et pas même assez de bombes pour eux. » Après l’abdication du roi Édouard VIII, il revint souvent sur l’apparente compréhension que le futur duc de Windsor témoignait à l’Allemagne nationale-socialiste : « Je suis sûr, affirmait-il, que, par son intermédiaire, auraient pu s’établir des relations amicales durables avec l’Angleterre. Avec lui, tout aurait été différent. Son abdication fut une lourde

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