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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Emportez ces plans. Quand vous aurez quelque chose de prêt, montrez-le-moi. Vous savez que pour ça, j’ai toujours le temps. »
    Au dire même de Hitler, il aurait songé à une avenue d’une largeur extraordinaire dans les années 20, en étudiant des plans de Berlin, dont l’insuffisance l’aurait incité à développer ses propres idées  1  . Il aurait, dès cette époque, pris la décision de déplacer les gares d’Anhalt et de Potsdam au sud de l’esplanade de Tempelhof, de façon à utiliser l’espace considérable libéré par les voies ferrées au centre de la ville pour obtenir, à partir de l’allée de la Victoire, et en faisant seulement quelques percées, une avenue de prestige bordée d’édifices d’apparat et longue de cinq kilomètres.
    Aux deux extrémités de cette avenue de prestige, Hitler voulait ériger deux édifices qui bouleverseraient l’échelle architecturale de Berlin. Au nord, à proximité du Reichstag, il projetait d’édifier une gigantesque salle de réunion, au toit en coupole, pouvant contenir plusieurs fois Saint-Pierre de Rome. La coupole devait avoir 250 mètres de diamètre et couvrir une aire de 38 000 mètres carrés, où 150 000 personnes auraient pu trouver place debout.
    Au cours de ces premières séances de travail, alors que nous commencions à peine à réfléchir aux problèmes posés par l’architecture urbaine, Hitler crut déjà devoir m’expliquer que c’étaient les conceptions du Moyen Age qui devaient nous guider dans l’établissement des dimensions des salles de réunion. Ainsi, disait-il, la cathédrale d’Ulm a une surface de 2 500 mètres carrés ; mais, au XIV e  siècle, quand on la commença, Ulm n’avait, enfants et vieillards compris, que 15 000 habitants. « Aussi, concluait-il, ne pouvaient-ils jamais la remplir ; en proportion, pour une ville comme Berlin et ses millions d’habitants, une salle de 150 000 personnes est petite. »
    A quelque distance de la gare sud, Hitler voulait construire, pour faire pendant à cette salle, un arc de triomphe dont il avait fixé la hauteur à 120 mètres. « Ce sera au moins un monument digne de nos morts de la guerre mondiale. Le nom de chacun de nos 1 800 000 soldats tombés au champ d’honneur sera gravé dans le granit. Quelle indignité que ce monument aux morts élevé par la République à Berlin ! Il est d’une indigence indigne d’une grande nation. » Il me passa deux dessins exécutés sur de petites cartes  2 en me disant : « J’ai fait ces dessins-là il y a dix ans. Je les ai toujours conservés car je n’ai jamais douté de pouvoir les réaliser un jour. Aussi allons-nous maintenant passer à la réalisation. »
    Les figures humaines représentées sur les dessins prouvaient, expliquait Hitler, qu’il avait prévu dès cette époque-là, pour la Coupole un diamètre de plus de 200 mètres, et pour l’Arc de Triomphe une hauteur de plusde 100 mètres. Ce qui me stupéfia, ce fut moins le gigantisme de la conception que l’étonnante obsession qui l’avait poussé à concevoir des projets de monuments, à une époque où il n’avait pas le moindre espoir d’arriver un jour à les réaliser. Et aujourd’hui j’éprouve un certain malaise à constater qu’en pleine paix, il commença, tout en protestant qu’il était disposé à s’entendre avec tous les peuples, à réaliser des projets en relation évidente avec des prétentions à une hégémonie militaire.
    « Berlin est une grande ville, mais pas une métropole. Regardez Paris, la plus belle ville du monde, ou même Vienne. Voilà des villes qui ont une unité ! Mais Berlin n’est qu’un amas anarchique de maisons. Il faut que nous coiffions Paris et Vienne », répétait-il sans cesse au cours de nos nombreuses réunions de travail. Tenues le plus souvent dans ses appartements de la Chancellerie, elles ne commençaient qu’après le départ de tous les autres invités.
    Il avait jadis étudié de très près les plans de Paris et de Vienne. Au cours de nos discussions, il en avait tous les détails en mémoire. A Vienne, il admirait la conception qui avait présidé à la construction du Ring avec ses grands édifices, l’hôtel de ville, le Parlement, la salle de concerts ou la Hofburg et les musées. Il pouvait reproduire cette partie de la ville à l’échelle et avait appris que le plan masse des grands édifices d’apparat comme des monuments devait prévoir un

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