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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Führer a-t-il perdu tant de temps à essayer de nous persuader ? Mais bien sûr qu’il l’aura son jardin zoologique et nous un nouveau. L’ancien ne valait plus rien. Il faut que le nouveau soit le plus beau du monde. On nous le paie. » C’est ainsi que les habitants de Nuremberg eurent leur jardin zoologique. C’est aussi la seule chose qui ait été réalisée du projet primitif.
    Le jour même, nous prîmes le train pour Munich. Le soir, Brückner, l’aide de camp, me téléphona : « Le diable vous emporte avec votre projet ! m’entendis-je dire, vous ne pouviez donc pas attendre ? Le Führer n’a pas fermé l’œil de la nuit, tellement il était énervé. La prochaine fois, vous êtes priés de vous adresser d’abord à moi ! »
     
    Une « association de soutien à l’aménagement de l’esplanade du Congrès du parti » fut fondée pour aider à la réalisation du projet. Le ministre des Finances du Reich avait accepté, non sans réticences, d’en assurer le financement. Hitler, sous le coup d’une inspiration loufoque, confia la présidence de cette association au ministre des Églises, Kerrl, lui adjoignant Martin Bormann, qui, pour la première fois, se voyait confier une mission officielle importante en dehors de la Chancellerie du parti.
    Le coût du projet devait s’élever à quelque 700 ou 800 millions de marks, ce qui représente environ trois milliards de DM actuels : une somme que, huit ans plus tard, on m’accordait en quatre jours pour les dépenses d’armement  7  . Le terrain, y compris les camps où logeraient les participants, couvrait une surface de 16,500 kilomètres carrés. Sous Guillaume II, on avait déjà pensé à édifier une « aire de cérémonie pour les fêtes nationales allemandes » de 2 000 mètres de long sur 600 de large. En 1937, trois ans après avoir été approuvé par Hitler, mon projet fut envoyé à l’Exposition universelle de Paris où la maquette exposée reçut le « grand prix ». Au sud, l’esplanade se terminait par le « Champ-de-Mars » dont le nom ne rappelait pas seulement le dieu de la Guerre, mais aussi le mois où Hitler avait établi le service militaire obligatoire. Sur cette immense esplanade, une aire de 1 050 mètres de long et 700 de large était réservée aux démonstrations de la Wehrmacht qui devait s’y livrer à des exercices, c’est-à-dire à des manœuvres en réduction. La grandiose enceinte du palais des rois Darius I er et Xerxès à Persépolis, construit au V e  siècle avant Jésus-Christ, ne faisait, comparée à mon projet, que 450 mètres sur 275. J’avais prévu des tribunes de 14 mètres de haut entourant toute l’esplanade et contenant 160 000 spectateurs ; 24 tours de plus de 40 mètres de haut devaient rythmer ces tribunes au milieu desquelles, faisant saillie, se trouvait une tribune d’honneur, couronnée d’une statue de femme. En 64 avant Jésus-Christ, Néron fit ériger sur le Capitole une statue colossale de 36 mètres ; la statue de la Liberté à New York fait 46 mètres, mais notre statue devait la dépasser de 14 mètres.
    Vers le nord, exactement dans l’alignement du vieux château des Hohenzollern qu’on pouvait apercevoir dans le lointain, le Champ-de-Mars s’ouvrait sur une route de parade de 2 kilomètres de long et 80 mètres de large. La Wehrmacht devait y défiler devant Hitler sur des rangs d’environ 50 mètres de large. Cette route fut terminée avant la guerre et pavée de lourdes plaques de granit, assez résistantes pour pouvoir aussi supporter le poids des tanks ; la surface en était rugueuse pour offrir aux soldats défilant au pas de parade un appui suffisant. A main droite, s’élevaient des gradins où Hitler, entouré de ses généraux, devait prendre place pour passer les troupes en revue. Leur faisant face, une sorte de grand portique à colonnes où prendraient place les porteurs des drapeaux des régiments.
    Ce portique à colonnes, avec ses 18 mètres de haut, devait servir d’échelle permettant de mieux évaluer la masse que le « Grand stade » dresserait derrière lui. Ce stade devait pouvoir contenir, selon les indications de Hitler, 400 000 spectateurs. Le monument qui, dans l’histoire, pouvait offrir le meilleur point de comparaison, était le Circus Maximus, construit à Rome au I er  siècle après Jésus-Christ pour contenir de 150 000 à 200 000 personnes, tandis que nos stades de l’époque avaient une

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