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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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mal parce qu’elle me rappelait trop Zyanya. Ensuite,
je pensais avoir trouvé un moyen pour que Cocôton ne ressente pas trop durement
la perte de sa mère et de plus, mon ami Cozcatl et sa femme Quequelmiqui, quand
ils vinrent me présenter leurs condoléances, avaient laissé échapper qu’ils
n’avaient plus de toit, car leur maison avait été emportée par les eaux.
    « Ce n’est pas vraiment une catastrophe, m’avoua Cozcatl. A dire
vrai, on commençait à se sentir mal à l’aise et à l’étroit dans cette maison,
avec l’école de domestiques. Maintenant qu’on est forcé de reconstruire, on va
faire deux bâtiments séparés.
    — Et en attendant, vous pourrez vous installer ici tous les deux.
Je ne vous demande qu’une chose en échange : de servir de parents à
Cocôton pendant mon absence. Pouvez-vous être le tête et la tene d’une petite
orpheline ?
    —  Ayyo , quelle idée merveilleuse, s’écria Quequelmiqui.
    — Avec plaisir, ajouta Cozcatl. Et même, nous vous en serons
reconnaissants. Ce sera la première fois que nous aurons une famille.
    — La petite ne pose aucun problème. Turquoise s’occupe de tout.
Vous n’aurez qu’à lui donner le réconfort de votre présence… et lui montrer de
l’affection de temps en temps.
    — Oh, bien sûr, s’exclama Quequelmiqui, les larmes aux yeux.
    — J’ai dit à Cocôton, poursuivis-je, que sa tene était partie acheter
toutes les choses dont nous avons besoin, elle et moi, pour le long voyage que
nous allons entreprendre. Elle s’est contentée de répéter : « Long
voyage ». Mais ça ne signifie pas grand-chose pour une enfant de cet
âge. Si vous lui rappelez de temps à autre que ses parents sont partis dans des
pays lointains… je pense qu’elle aura pris l’habitude de se passer de sa mère
quand je reviendrai et qu’elle ne sera pas trop peinée quand je lui dirai
qu’elle n’est pas rentrée avec moi.
    — Oui, mais elle sera habituée à nous, m’avertit Cozcatl.
    — C’est vrai… et je ne peux qu’espérer qu’à mon retour nous
referons connaissance tous les deux. En attendant, je suis sûr que Cocôton ne
manquera de rien et qu’elle sera aimée.
    — Oh, oui, me répondit Quequelmiqui, en posant sa main sur mon
bras. Nous resterons avec elle aussi longtemps qu’il le faudra. Et nous ne la
laisserons pas vous oublier ; Mixtli. »
    Ils me quittèrent pour s’occuper du déménagement des affaires qu’ils
avaient pu sauver dans les ruines de leur maison et, le soir même, je préparai
un ballot léger et compact pour partir en voyage. Le lendemain matin, j’allai
réveiller Cocôton et je lui dis :
    « Ta tene m’a demandé de te dire au revoir pour elle, parce que…
parce qu’elle ne peut pas laisser les porteurs tout seuls, sinon ils vont se
sauver comme des petites souris. Je vais t’embrasser de sa part. Ça ressemble à
ses baisers, hein ? Et maintenant, Cocôton, prends le baiser de tene et
tiens-le dans ta main, comme ça, pour que ton tete puisse t’embrasser à son
tour. Voilà. Maintenant, tu les prends tous les deux et tu les serres bien fort
dans tes mains pendant que tu t’endors. Quand tu te lèveras, tu n’auras qu’à
les ranger soigneusement pour nous les rendre quand nous reviendrons.
    — Nous reviendrons », répéta la petite, tout endormie. Elle
me sourit du sourire de Zyanya et ferma des yeux semblables aux siens.
    En bas, Turquoise renifla et Chanteur Etoile se moucha plusieurs fois
quand je leur dis adieu et que je les chargeai de s’occuper de la maison. Je
leur rappelai que jusqu’à mon retour, ils devraient obéir à Cozcatl et à
Quequelmiqui, comme à leurs propres maîtres. Avant de quitter la ville, je
passai par la Maison des Pochteca pour y déposer un message à confier à la
prochaine caravane en partance vers Tehuantepec. Cette lettre annonçait à Béu
Ribé – de la manière la moins brutale que j’avais pu trouver – la mort de sa
sœur et les circonstances dans lesquelles elle s’était produite.
    L’idée ne m’était pas venue que le commerce mexica avait été
considérablement touché et que mon message mettrait du temps à lui parvenir.
Non seulement, l’inondation avait noyé les cultures, mais elle avait envahi les
entrepôts. Aussi, pendant de nombreux mois, la tâche des pochteca et de leurs
porteurs consista uniquement à approvisionner la ville sinistrée. Voilà
pourquoi Béu n’apprit la mort de sa sœur que

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