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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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définitive, cela ne servit à rien. Pourtant, ce
plan aurait pu réussir car il était bien conçu, mais les dieux en avaient
décidé autrement. Au crépuscule, quand les bateaux cessèrent de nous bombarder
pour retourner vers la terre ferme, nous accompagnâmes Cuauhtemoc et sa suite
jusqu’au bout de l’île. Ils montèrent sur des canoës qui partirent tous en même
temps sur le lac, mais dans plusieurs directions, comme pour un exode en masse.
L’acali de Cuauhtemoc se dirigea vers une petite baie située entre Tenayuca et
Azcapotzalco. Etant donné que cet endroit était peu peuplé, nous avions pensé
qu’il n’y aurait pas de sentinelles et que Cuauhtemoc pourrait ainsi facilement
se glisser sur la terre ferme et de là, gagner Aztlán.
    Mais les bateaux de guerre, s’étant aperçus de la soudaine irruption
des acali sur le lac, firent demi-tour et, par malchance, un des capitaines fut
assez avisé pour remarquer que l’un des fuyards était beaucoup trop richement
vêtu pour être un simple citoyen. Il aborda cet acali, fit monter l’Orateur
Vénéré à son bord et l’amena directement au Capitaine Général Cortés.
    Je n’étais pas présent à l’entretien, mais j’ai su par la suite que
Cuauhtemoc avait déclaré à Cortés :
    « Je
ne me rends pas. C’est pour mon peuple que j’ai tenté de fuir. Mais vous m’avez
capturé loyalement. » Il montra alors le poignard que Cortés portait à la
ceinture et ajouta : « Puisque je suis un prisonnier de guerre, j’ai
droit à la mort des guerriers. Je vous demande de me tuer maintenant et ici
même. »
    Magnanime ou du moins diplomate, Cortés lui répliqua :
    « Non, vous ne vous êtes pas rendu et vous n’avez pas abdiqué. Je
refuse de vous tuer et j’insiste pour que vous conserviez le gouvernement de
votre pays car nous avons bien du travail à faire et je vous demande de
m’aider. Construisons ensemble la grandeur nouvelle de votre cité, estimé
Seigneur Cuauhtemoc. »
    A partir de ce jour – Un Serpent de l’année Trois Maison, ou sur votre
calendrier, le treize août mille cinq cent vingt et un – le nom de notre
dernier Orateur Vénéré fût à jamais traduit en espagnol par Aigle qui tombe.
     
    ***
     
    Après la chute de Tenochtitlán, la vie ne changea pas beaucoup dans le
Monde Unique. A part les nations de la Triple Alliance, les autres pays avaient
assez peu souffert et beaucoup de peuples ignoraient sans doute qu’ils ne
faisaient plus partie du Monde Unique, mais de la Nouvelle-Espagne. Bien qu’ils
fussent cruellement ravagés par de mystérieuses maladies, ils avaient rarement
l’occasion de rencontrer un Espagnol ou un Chrétien. On ne leur imposa pas de
nouveaux dieux, ni de nouvelles lois et ils continuèrent à vivre comme avant,
moissonnant, péchant, chassant, comme ils le faisaient depuis des faisceaux
d’années.
    Dans la région des lacs en revanche, la vie avait été complètement
bouleversée. Elle était devenue très difficile et je doute qu’elle s’améliore
jamais. A partir du jour où Cuauhtemoc fut capturé, Cortés consacra toute son attention
et toute son énergie à reconstruire Tenochtitlán. Je devrais dire plutôt notre
énergie, car il avait décrété que, puisque la ville avait été détruite
uniquement par la faute des Mexica rebelles, sa restauration serait entièrement
à notre charge. Ses architectes dessinèrent les plans, ses artisans
supervisèrent les travaux, ses soldats les plus brutaux manièrent le fouet pour
nous faire obéir, mais ce sont les Mexica qui exécutèrent la besogne, qui
procurèrent les matériaux et s’ils voulaient manger le soir, ils devaient
trouver eux-mêmes leur nourriture.
    Les carriers de Xaltocán travaillèrent plus qu’ils ne l’avaient jamais
fait ; les bûcherons déboisèrent entièrement les collines environnantes
pour tailler des planches et des poutres ; les ex-guerriers et les
pochteca se transformèrent en pourvoyeurs de vivres qu’ils extorquaient de gré
ou de force aux localités des alentours et les femmes – quand elles n’étaient
pas ouvertement molestées par les soldats blancs et même violées sous les yeux
de tous ceux qui voulaient bien regarder – servirent de porteurs et de
messagers. On employa même les jeunes enfants pour mélanger le mortier.
    On s’occupa d’abord des choses les plus urgentes. On répara les
aqueducs, puis on creusa les fondations de ce qui est maintenant votre
cathédrale et,

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