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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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famille !
    – Camarade,
cria le bourreau, dont les traits éprouvèrent un changement subit,
vous ne voulez pas dire que…
    – Je veux
dire, reprit Hugh, qu'ils l'ont pendue à Tyburn. Ce qui était bon
pour elle est assez bon pour moi. Qu'ils m'en fassent autant quand
ils voudront… le plus tôt sera le mieux. Pas un mot de plus ;
je vais dormir.
    – Au
contraire, j'ai besoin de vous parler ; j'ai besoin d'avoir
là-dessus plus de détails, dit Dennis, changeant de
couleur.
    – Ne vous
avisez pas de ça, répondit Hugh en grognant ; vous ferez bien
de tenir votre langue. Quand je vous dis que je vais
dormir ! »
    Dennis s'étant
risqué à dire quelques mots encore malgré cet avertissement, son
camarade, furieux, lui lança de toute sa force un coup de poing qui
pourtant ne l'atteignit pas, puis se recoucha en murmurant une
foule de jurons et d'imprécations et en se tournant la face contre
la muraille. Après avoir essayé encore une ou deux fois à ses
risques et périls, malgré la terrible humeur de son compagnon, de
le tirer tout doucement par la basque de son habit pour reprendre
cette conversation dont M. Dennis, pour des raisons à lui
connues, tenait tant à poursuivre le cours, il n'eut pas d'autre
alternative que d'attendre, aussi patiemment qu'il le put, le bon
plaisir du dormeur.

Chapitre 33
     
    Un mois s'est écoulé… Nous sommes dans la
chambre à coucher de sir John Chester. À travers la fenêtre
entr'ouverte, le jardin du Temple paraît vert et agréable. La
paisible rivière, égayée par des bateaux et des barques, sillonnée
par le battement des rames, étincelle au loin. Le ciel est clair et
bleu, et l'air suave de l'été pénètre doucement dans la chambre,
qu'il remplit de ses parfums. La ville même, cette ville de fumée,
est radieuse. Ses toits élevés, ses clochers, ses dômes,
ordinairement noirs et tristes, ont pris une teinte de gris clair
qui est presque un sourire. Toutes les vieilles girouettes dorées,
les boules, les croix qui surmontent les édifices, brillent à
nouveau au gai soleil du matin, et bien haut, au-dessus de tous les
autres, domine Saint-Paul, montrant sa crête majestueuse d'or
bruni.
    Sir John était en train de déjeuner dans son
lit. Son chocolat et sa rôtie étaient placés près de lui sur une
petite table. Des livres et des journaux étaient étalés sur le
couvre-pied, et, s'interrompant tantôt pour jeter un coup d'œil de
satisfaction tranquille autour de sa chambre rangée dans un ordre
parfait, tantôt pour contempler d'un air indolent le ciel azuré, il
continuait de manger, de boire et de lire les nouvelles, en homme
qui sait savourer les douceurs de la vie élégante.
    La joyeuse influence du matin semblait
produire quelque effet, même sur son humeur toujours uniforme. Ses
manières étaient plus gaies qu'à l'ordinaire, son sourire plus
serein et plus agréable, sa voix plus claire et plus animée. Il
déposa le journal qu'il venait de lire, se renfonça dans son
oreiller de l'air d'un homme qui s'abandonne au cours d'une foule
de charmants souvenirs, et, après un moment de repos, s'adressa à
lui-même le monologue suivant :
    « Et mon ami le Centaure, qui suit les
traces de sa petite maman ! cela ne m'étonne pas, Et son
mystérieux ami, M. Dennis, qui prend le même chemin !
cela ne m'étonne pas non plus. Et mon ancien facteur, ce jeune
imbécile de Chigwell, avec ses allures indépendantes ! cela me
fait infiniment de plaisir. Il ne pouvait rien lui arriver de plus
heureux. »
    Après s'être soulagé de ces réflexions, il
retomba dans le cours de ses pensées souriantes, auxquelles il ne
s'arracha plus que pour finir son chocolat, qu'il ne voulait pas
laisser refroidir, et pour tirer la sonnette afin qu'on lui en
apportât encore une tasse.
    La tasse arrivée, il la prit des mains de son
domestique, et lui dit, en le congédiant avec une affabilité
charmante : « Bien obligé, Peak. »
    « C'est une circonstance bien
remarquable, se dit-il d'un ton nonchalant, en jouant
tranquillement avec sa petite cuiller, qu'il ne s'en est fallu de
rien que mon ami l'imbécile s'échappât de là. Par bonheur (ou,
comme on dit dans le monde, par un cas providentiel), le frère de
milord le maire s'est trouvé juste à point à l'audience avec
d'autres juges de paix campagnards, dont la tête épaisse n'a pu
résister à la curiosité d'aller voir ça. Car, bien que le frère de
milord le maire eût décidément tort, et

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