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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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donnât par sa déposition
stupide une nouvelle preuve de sa parenté avec ce drôle de
personnage, en déclarant que la tête de mon ami était très saine,
et qu'à sa connaissance il avait parcouru la province avec sa
vagabonde mère pour y proclamer des sentiments révolutionnaires et
séditieux, je ne lui en suis pas moins obligé d'avoir porté de
lui-même ce témoignage. Ces créatures idiotes font quelquefois des
observations si étranges et si embarrassantes, qu'en vérité il n'y
a rien de mieux à faire que de les pendre, pour le repos de la
société. »
    Le juge de paix campagnard avait en effet
tourné les chances contre le pauvre Barnabé, et décidé les doutes
qui faisaient pencher la balance en sa faveur. Grip ne se doutait
guère de la responsabilité qui pesait sur lui dans cette
affaire.
    « Cela fera un trio singulier, dit sir
John, s'appuyant la tête sur sa main et dégustant son chocolat, un
trio très curieux. Le bourreau en personne, le Centaure et
l'imbécile. Le Centaure ferait un excellent sujet d'autopsie dans
l'amphithéâtre de chirurgie et rendrait grand service à la science,
j'espère qu'ils n'auront pas manqué de le retenir d'avance… Peak,
je n'y suis pas, vous sentez : pour personne, excepté le
coiffeur. »
    Cette recommandation à son domestique fut
provoquée par un petit coup à la porte, que Peak se dépêcha d'aller
ouvrir. Après un chuchotement prolongé de demandes et de réponses,
il revint, et, au moment où il venait de fermer soigneusement
derrière lui la porte de la chambre, on entendit tousser un homme
dans le corridor.
    « Non, c’est inutile, Peak. dit sir John,
levant la main pour lui faire signe qu'il pouvait s'épargner la
peine de lui rendre compte de son message : je n'y suis pas,
je ne puis pas vous entendre. Je vous ai déjà dit que je n'y étais
pas, et ma parole est sacrée. Vous ne ferez donc jamais ce que je
vous commande ? »
    N'ayant rien à répondre à un ordre si
péremptoire, l'homme allait se retirer, quand le visiteur qui lui
avait valu ce reproche, impatient d'attendre, apparemment, cogna
plus fort à la porte, en criant qu'il avait à communiquer à sir
John Chester une affaire urgente, qui n'admettait point de retard.
« Faites-le entrer, dit sir John. Mon brave homme, ajouta-t-il
quand la porte fut ouverte, comment pouvez-vous vous introduire si
familièrement et d'une manière si extraordinaire dans les
appartements particuliers d'un gentleman ? Comment pouvez-vous
vous manquer ainsi à vous-même, et vous exposer au reproche mérité
de vous montrer si mal élevé ?
    – L'affaire qui m'amène, sir John, n'est
pas ordinaire, je vous assure, répondit la personne à qui
s'adressait ce mauvais compliment ; et si je n'ai pas suivi
les règles de la politesse ordinaire pour me présenter devant vous,
j'espère que vous voudrez bien me le pardonner, par cette
considération.
    – À la bonne heure ! Nous verrons
bien, nous verrons bien, reprit sir John, dont le visage
s'éclaircit aussitôt qu'il eut vu celui de son visiteur, et qui
reprit tout à fait son sourire avenant. Je crois que nous nous
sommes déjà vus quelque part ? ajouta-t-il de son ton
séduisant ; mais, réellement, je ne me rappelle plus votre
nom.
    – Je m'appelle Gabriel Varden.
    – Varden ? Ah ! oui,
certainement. Varden, reprit sir John en se donnant une tape sur le
front. Mon Dieu ! comme ma mémoire devient quinteuse !
Certainement, Varden… M. le serrurier Varden. Vous avez une
charmante femme, monsieur Varden, et une bien belle fille !
Ces dames se portent bien ?
    – Oui, monsieur, très bien ; je vous
remercie.
    – J'en suis charmé. Rappelez-moi à leur
souvenir quand vous allez les revoir, et dites-leur que je regrette
bien de ne pouvoir être assez heureux pour leur faire moi-même les
compliments dont je vous ai chargé pour elles. Eh bien !
demanda-t-il après un moment de silence de l'air le plus mielleux,
qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Disposez de moi, ne
vous gênez pas.
    – Je vous remercie, sir John, dit Gabriel
avec un peu de fierté ; mais ce n'est pas pour vous demander
une faveur que je viens ici, c'est simplement pour une affaire…
particulière, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil du côté du
domestique, qui restait là à regarder… une affaire très
pressante.
    – Je ne vous dirai pas que votre visite
n'en est que plus agréable pour être désintéressée, et que vous
n'eussiez pas été

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