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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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également le bienvenu si vous aviez eu à me
demander quelque chose, car je me serais estimé heureux de vous
rendre service ; mais enfin, soyez le bienvenu dans tous les
cas… Faites-moi le plaisir, Peak, de me verser encore un peu de
chocolat, et de ne pas rester là. »
    Le domestique se retira et les laissa
seuls.
    « Sir John, dit Gabriel, je ne suis qu'un
ouvrier, et je n'ai jamais été autre chose de ma vie ; si je
ne sais pas bien vous préparer à entendre ce que j'ai à vous dire,
si je vais tout droit au but, un peu brusquement, si je vous donne
un coup qu'un gentleman vous aurait mieux ménagé ou au moins adouci
mieux que moi, j'espère que vous me saurez toujours gré de
l'intention : car j'ai bien le désir d'y mettre du soin et de
la discrétion, et je suis sûr que, de la part d'un homme tout rond
comme moi, vous prendrez l'intention pour le fait.
    – Monsieur Varden, répliqua l'autre, sans
être en rien déconcerté par cet exorde, je vous prie de vouloir
bien prendre une chaise. Je ne vous offre pas de chocolat, vous ne
l'aimez peut-être pas ? À la bonne heure ! Ce n'est pas
un goût primitif.
    – Sir John, dit Gabriel, qui avait
reconnu par un salut l'invitation à lui faite de s'asseoir, sans
vouloir en profiter ; sir John… » Il baissa la voix et
s'approcha plus près de lui… « J'arrive tout droit de
Newgate.
    – Dieu du ciel ! s'écria sir John,
se mettant bien vite sur son séant dans son lit ; de Newgate,
monsieur Varden ! Il n'est pas possible que vous ayez
l'imprudence de venir de Newgate. Newgate, où il y a des typhus de
prison, des gens en guenilles, des va-nu-pieds, tant hommes que
femmes, et un tas d'horreurs ! Peak, apportez le camphre,
vite, vite. Ciel et terre ! mon cher monsieur Varden, ma bonne
âme ! est-il vraiment possible que vous veniez de
Newgate ? »
    Gabriel, sans répondre, regardait seulement en
silence, pendant que Peak, qui venait d'entrer à propos avec le
supplément de chocolat tout chaud, courait ouvrir un tiroir, et
rapportait une bouteille dont il aspergeait la robe de chambre de
son maître, et toute la literie ; après quoi il en arrosa le
serrurier lui-même, à pleines mains, et décrivit autour de lui un
cercle de camphre sur le tapis. Cela fait, il se retira de
nouveau ; et sir John, appuyé nonchalamment sur son oreiller,
tourna encore une fois sa face souriante du côté de son
visiteur.
    « Vous me pardonnerez, j'en suis sûr,
monsieur Varden, de m'être montré si ému tout de suite, dans votre
intérêt comme dans le mien. J'avoue que j'en ai été saisi, malgré
votre exorde délicat. Voulez-vous me permettre de vous demander la
faveur de ne pas approcher davantage ?… Réellement, est-ce que
vous venez de Newgate ? »
    Le serrurier inclina la tête.
    « Vrai… ment ! Eh bien ! alors,
monsieur Varden, toute exagération et tout embellissement à part,
dit sir John d'un ton confidentiel, en savourant son chocolat, quel
genre d'endroit est-ce que Newgate ?
    – C'est un endroit bien étrange, sir
John, répondit le serrurier. Un endroit d'un genre bleu triste et
bien affligeant. Un endroit étrange, où l'on voit et où l'on entend
d'étranges choses ; mais il ne peut pas y en avoir de plus
étranges que celles dont je viens vous entretenir. C'est un cas
urgent. Je suis envoyé ici…
    – Ce n'est toujours pas… de la
prison ? Non, non, ce n'est pas possible.
    – Si, de la prison, sir John.
    – Mais mon bon, mon crédule, mon brave
ami, dit sir John en posant sa tasse pour rire aux éclats, envoyé
par qui donc ?
    – Par un homme du nom de Dennis… qui, après en avoir tant pendu
d'autres depuis des années, sera demain lui-même un pendu. »
répondit le serrurier. Sir John s'était attendu… il en était même
sûr dès le commencement… qu'il lui dirait que c’était Hugh qui
l'avait envoyé, et il tenait là-dessus sa réponse prête. Mais ce
qu'il entendait là lui causa un degré d'étonnement que, pour le
moment, malgré son habileté à composer son visage, il ne put
s'empêcher de laisser percer dans ses traits. Cependant il eut
bientôt dissimulé ce léger trouble, et dit du même ton
léger :
    « Et
qu'est-ce que le gentleman veut de moi ? Ma mémoire peut bien
encore me faire défaut, mais je ne me souviens pas d'avoir jamais
eu le plaisir de lui être présenté, ou de le compter au nombre de
mes amis personnels, je vous assure, Varden.
    – Sir John,
répondit le

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