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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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présentassent pas plus de difficultés !
    – Par bonheur encore, Varden, lui dit sa
femme en s'essuyant les yeux avec son mouchoir, qu'en cas de
nouveaux troubles… j'espère bien qu'il n'y en aura pas, je le
souhaite de tout mon cœur…
    – Et moi aussi, ma chère.
    – Dans ce cas-là, du moins, nous avons le
papier que ce pauvre jeune homme égaré nous a apporté.
    – Ah ! tiens ! c'est
vrai ! dit le serrurier se retournant vivement. Où est-il
donc, ce papier ? »
    Mme Varden resta toute tremblante de
peur, en lui voyant prendre dans ses mains la sauvegarde, la
déchirer en mille morceaux et les jeter dans l'âtre.
    « Vous ne voulez pas vous en
servir ? dit-elle.
    – M'en servir ! cria le serrurier.
Oh ! que non ! Ils peuvent venir, s'ils veulent, nous
écraser sous notre toit renversé, brûler notre maison, notre cher
logis : je ne veux pas plus de la protection de leur chef que
je ne veux inscrire leur hurlement d'antipapisme sur ma porte,
quand ils devraient me fusiller. M'en servir ! Qu'ils
viennent, je les en défie. Le premier qui descend le pas de ma
porte pour ça ne le remontera pas si vite. Que les autres fassent
ce qu'ils voudront, mais ce n'est pas moi qui irai mendier leur
pardon ; non, non, quand on me donnerait autant d'or pesant
que j'ai de fer dans ma boutique. Allez-vous coucher, Marthe. Moi,
je vais descendre les volets et me mettre au travail.
    – Si matin ? lui dit sa femme.
    – Oui, répondit gaiement le serrurier, si
matin. Ils peuvent venir quand ils voudront, ils ne me trouveront
pas à me cacher et à fouiner, comme si nous avions peur de prendre
notre part de la lumière du jour, pour la leur laisser tout
entière. Ainsi, bon sommeil, ma chère, et de bons rêves que je vous
souhaite. »
    En même temps il donna un baiser cordial à sa
femme, en lui recommandant de ne pas perdre de temps, sans quoi il
serait l'heure de se lever avant qu'elle fût seulement couchée.
Mme Varden monta l'escalier, d'une humeur douce et aimable,
suivie de Miggs, qui n'était pas non plus si revêche ; mais,
malgré ça, elle ne pouvait s'empêcher, tout le long du chemin,
d'avoir des quintes de toux sèche, des reniflements et des
hélas ! en levant les mains au ciel, comme pour dire, dans son
profond étonnement : « C'est égal, la conduite de notre
maître est bien hardie. »

Chapitre 10
     
    L’émeute est une créature d'une existence
mystérieuse, surtout dans une grande ville. D'où vient-elle et où
va-t-elle ? presque personne n'en sait rien. Elle s'assemble,
elle se disperse avec la même rapidité. Il n'est pas plus facile de
remonter aux différentes sources dont elle se compose qu'à celle
des flots de la mer, avec laquelle elle a plus d'un trait de
ressemblance : car l'Océan n'est pas plus changeant, plus
incertain, ni plus terrible, quand il soulève ses vagues ; il
n'est pas plus cruel ni plus insensé dans sa furie.
    Les gens qui étaient allés faire du tapage à
Westminster le vendredi matin, et qui avaient accompli le soir
l'œuvre de dévastation plus sérieuse de Duke-Street et de
Warwick-Street, étaient, en général, les mêmes. Sauf quelques
misérables de plus, que tous les rassemblements sont moralement
sûrs de s'adjoindre dans une ville où il doit y avoir un plus grand
nombre de fainéants et de mauvais sujets, on peut dire que
l'émeute, dans ces deux rencontres, était formée des mêmes
éléments. Cependant, quand elle fut dispersée dans l'après-midi,
elle s'était éparpillée dans diverses directions : il n'y
avait pas eu de nouveau rendez-vous donné, pas de plan conçu ou
médité ; en un mot, à ce qu'ils pouvaient croire, ils s'en
retournaient chacun chez eux, sans espoir de se réunir encore.
    À l'enseigne de
la Botte
, le quartier
général, comme nous avons vu, des émeutiers, il n'y en avait pas,
le vendredi soir, une douzaine : deux ou trois dans l'écurie
et les remises, où ils passaient la nuit ; autant dans la
salle commune ; le même nombre couchés dans les lits. Le reste
était retourné dans leurs logis ou plutôt dans leurs repaires
ordinaires. Peut-être parmi ceux qui étaient étendus dans les
champs et les sentiers voisins, au pied des meules de foin, ou près
des fours à chaux, n'y en avait-il pas une vingtaine qui eussent un
domicile. Mais quant aux autres réduits publics, aux loueurs, aux
garnis, ils avaient à peu près leur compte de leurs locataires
ordinaires, et pas d'étrangers ;

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