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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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hangar,
Barnabé, avec la soleil, et le carillon pacifique du dimanche qu'il
accompagnait de la voix, formait un charmant tableau de genre,
auquel la porte servait de cadre, comme l'obscurité de l'écurie lui
servait du fond. Ce tableau avait un pendant : c'était celui
qu'ils représentaient de leur côté, se vautrant, comme des animaux
immondes, dans leur fumier et leur corruption sur leur litière.
Eux-mêmes, ils en sentaient le contraste ; ils regardèrent
quelques moments sans rien dire, et d'un air un peu
douteux :
    « Ah ! dit Hugh à la fin, avec un
grand éclat de rire, le drôle de corps que ce Barnabé ! il n'y
en a pas un parmi nous qui puisse en faire autant, sans dormir,
boire ni manger, comme lui. Quant à ce que vous disiez qu'il joue
au soldat, c’est moi qui l'ai mis là en faction.
    – Alors c'est que vous aviez une raison
pour ça, et une bonne, je gage, répliqua Dennis en montrant toutes
ses dents à force de rire et jurant comme un païen. Pourquoi donc
ça, frère ?
    – Dame ! vous savez, lui dit Hugh en
se rapprochant de lui sur sa paille, que notre noble capitaine de
là-bas était joliment dedans hier matin, et puis encore, comme vous
et moi, un peu plus en train hier au soir. »
    Dennis regarda dans ce coin où Simon Tappertit
gisait enfoncé dans une botte de foin, ronflant comme une toupie,
et remua la tête en signe d'assentiment.
    « Et notre noble capitaine, continua
Hugh. encore avec un éclat de rire, notre noble capitaine et moi
nous avons fait pour demain le plan d'une expédition éclatante… et
profitable.
    – Encore les papistes ? demanda
Dennis en se frottant les mains.
    – Oui, contre les papistes ; contre
un papiste au moins avec qui plusieurs d'entre nous, et moi tout le
premier, nous avons un vieux compte à régler.
    – Ce n'est pas cet ami de maître Gashford
dont il nous parlait chez moi, hein ? dit Dennis, bouillant de
plaisir et d'impatience.
    – Justement, c'est lui-même.
    – Ah ! que c'est bien votre
affaire ! cria M. Dennis en lui donnant une poignée de
main ; à la bonne heure ! Vengeons-nous, tue, assomme, et
cela marchera deux fois plus vite. Eh bien après ? contez-moi
cela.
    – Ha ! ha ! ha ! Le
capitaine, ajouta Hugh, a envie de profiter de cela pour enlever
une femme dans la bagarre, et… Ha ! ha ! ha !… moi
aussi. »
    M. Dennis fit la grimace à cette partie
de plan qu'on lui communiquait ; en principe général, il ne
voulait pas entendre parler de femmes. C'étaient des créatures si
peu sûres et si glissantes, qu'il n'y avait pas à y faire le
moindre fond, et qu'on ne les trouvait jamais du même avis,
vingt-quatre heures durant. Il en avait encore bien plus long à
dire là-dessus ; mais il préféra demander à Hugh le rapport
qu'il pouvait y avoir entre l'expédition proposée et la faction de
Barnabé, posé en sentinelle à la porte de l'écurie. Voici ce que
son camarade lui répondit avec mystère :
    « Voyez-vous, les gens à qui nous avons
envie de rendre visite étaient de ses amis, il n'y a pas bien
longtemps, et, du caractère que je lui connais, je suis sûr et
certain que, s'il croyait que. nous allions leur faire du mal, bien
loin de nous aider, il se tournerait contre nous. C'est pour cela
que je lui ai persuadé (je le connais de longue main) que lord
Georges l'a choisi de préférence pour garder ici la place demain en
notre absence, et que c'est un grand honneur pour lui. Voilà
pourquoi il monte en ce moment la garde, fier comme un Artaban.
Ha ! ha ! Qu'en dites-vous ? Si je suis un démon, je
ne suis toujours pas un étourdi. »
    M. Dennis se confondit en compliments et
ajouta :
    « Mais pour ce qui concerne l'expédition
elle-même ?
    – Quant à ça, dit Hugh, vous en
connaîtrez tous les détails de la bouche du grand capitaine, et de
la mienne, ensemble ou séparément ; car justement le voilà qui
s'éveille. Allons ! sus ! Cœur de Lion ! Ha !
ha ! Bon courage, et buvez encore un petit coup. Encore du
poil de la chienne qui vous a mordu, capitaine ! Demandez à
boire au garçon. J'ai là sous mon lit assez de tasses et de
chandeliers d'or et d'argent pour payer votre écot, capitaine,
quand vous boiriez le vin à tonneaux. » Et en même temps,
dérangeant la paille, il montrait une place où la terre avait été
fraîchement remuée.
    M. Tappertit reçut de très mauvaise grâce
ces encouragements joyeux ; deux nuits de ribote ne l'avaient
pas

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