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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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pistolets sans
poudre ni balles ; des marteaux de forge, des couteaux, des
scies, des haches, des armes pillées dans des étals de
boucherie ; une véritable forêt de barres de fer et de massues
de bois ; des échelles longues, pour escalader les murs,
portées par une douzaine d'hommes ; des torches allumées, des
étoupes enduites de poix, de soufre, de goudron, des pieux arrachés
à des palissades ou à des haies ; jusqu'à des béquilles
enlevées à des mendiants estropiés dans les rues : voilà
quelles étaient leurs armes. Quand tout fut prêt, Hugh et Dennis,
aux côtés de Simon Tappertit, prirent la tête ; et derrière
eux se pressa la foule, mouvante et grondante comme une mer qui
marche.
    Au lieu de descendre tout droit d'Holborn à la
prison, comme tout le monde s'y attendait, les chefs de la troupe
prirent par Clerkenvall, et se répandant dans une rue paisible,
s'arrêtèrent devant une boutique de serrurier…
À la clef
d'or
.
    « Tapez à la porte, cria Hugh aux gens
qui étaient près de lui. Il nous faut ce soir un homme du métier.
Enfoncez plutôt la porte, si on ne vous répond pas. »
    La boutique était fermée. La porte et les
volets étaient de force et de taille ; on avait beau taper,
rien ne bougeait. Mais quand la foule impatiente se fut avisée de
crier : « Mettons le feu à la maison, » et que les
torches s'avancèrent pour mettre la menace à exécution, la croisée
du premier s'ouvrit toute grande, et le brave vieux serrurier se
dressant à la fenêtre :
    « Eh bien ! canaille, dit-il,
qu'est-ce que vous me voulez ? Venez-vous me rendre ma
fille ?
    – Pas de questions, mon vieux, répondit
Hugh en faisant signe de la main à ses camarades de le laisser
parler. Pas de questions ; mais dépêchez-vous de descendre
avec les outils de votre état. Nous avons besoin de vous.
    – Besoin de moi ! cria le serrurier
jetant un coup d'œil sur l'uniforme qu'il portait. Eh bien !
si bien des gens de ma connaissance n'étaient pas des cœurs de
poulets, il y a déjà quelque temps que vous n'auriez plus besoin de
moi. Faites bien attention à ce que je vais vous dire, mon garçon,
et vous aussi, les autres. Vous avez là parmi vous une vingtaine de
gens que je vois et que je connais bien, et que je regarde, à
partir de ce moment, comme des hommes morts. Tenez ! filez,
vous avez encore le temps de faire l'économie d'un
enterrement ; sans cela, avant qu'il soit longtemps, vous
n'aurez plus qu'à commander vos cercueils.
    – Voulez-vous descendre ? cria
Hugh.
    – Voulez-vous me rendre ma fille,
brigand ? cria le serrurier.
    – Je ne sais pas ce que vous voulez dire,
répliqua Hugh. Allons ! camarades, mettons le feu à la
porte.
    – Arrêtez ! cria le serrurier d'une
voix qui les fit trembler, en leur présentant la gueule de son
fusil. Faites plutôt faire la besogne par un vieux ; ce serait
dommage de tuer cet innocent. »
    Le jeune gars qui tenait la torche, et qui
s'était accroupi devant la porte pour y mettre le feu, se hâta de
se lever à ces mots et recula de quelques pas. Le serrurier promena
ses yeux sur les visages qui lui faisaient face, en abaissant son
arme dirigée sur le pas de sa porte. La crosse de son fusil fixée
contre son épaule n'avait pas besoin d'autre appui, elle était
ferme comme un roc.
    « Je préviens l'individu qui va faire ça
de commencer par dire son
In manus
, ajouta-t-il d'une voix
sûre ; je ne le prends pas en traître. »
    Arrachant à un de ses voisins la torche qu'il
portait, Hugh s'avançait en jurant comme un possédé, quand il fut
arrêté par un cri vif et perçant, et en levant les yeux il vit un
vêtement flottant au haut de la maison.
    Alors on entendit encore un cri, puis un
autre ; puis une voix perçante s'écria : « Simon
est-il en bas ? » En même temps un grand col maigre
s'allongea sur la fenêtre de la mansarde, et Mlle Miggs, dont
la forme indistincte commençait à être moins manifeste sous
l'influence du crépuscule se mit à crier avec frénésie :
    « Ah ! mes chers messieurs,
laissez-moi, laissez-moi entendre Simon me répondre de ses propres
lèvres. Parlez-moi, Simon ; parlez-moi donc ! »
    M. Tappertit, qui n'était pas autrement
flatté de cette faveur, leva les yeux pour la prier de se taire et
lui donner l'ordre de descendre ouvrir la porte, parce qu'ils
avaient besoin de son maître, et qu'il ne ferait pas bon leur
désobéir.
    « Ô mes bons messieurs,

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