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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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servie, Dennis porta à haute voix la santé de lord
Georges Gordon, président de la grande Association
protestante ; Hugh fit raison à ce toast avec le même
enthousiasme. Un joueur de violon qui se trouvait là, et qui avait
l'air de remplir les fonctions de ménestrel officiel de la
compagnie, racla immédiatement un branle d'Écosse, et il y mit tant
d'entrain que Hugh et son ami, qui avaient commencé par boire, se
levèrent de leurs sièges comme d'un commun accord, et, à la grande
admiration des hôtes réunis, exécutèrent une improvisation
chorégraphique, la danse de Pas de papisme.

Chapitre 39
     
    Les applaudissements que la danse exécutée par
Hugh et son nouvel ami arracha aux spectateurs de la Botte
n'avaient pas encore cessé, et les deux danseurs étaient encore
tout haletants de leurs gambades, qui avaient été d'un caractère
des plus violents, quand la compagnie reçut du renfort. Les
nouveaux venus, composés d'un détachement des Bouledogues Unis,
furent reçus avec des marques très flatteuses de distinction et de
respect.
    Le chef de cette petite troupe (car ils
n'étaient que trois en le comptant) était notre ancienne
connaissance, M. Tappertit, qui semblait, physiquement
parlant, être devenu plus petit avec les années, particulièrement
des jambes : jamais vous n'en avez vu de plus fluettes ;
mais par exemple, au point de vue moral, en dignité personnelle, en
estime de soi-même, il avait acquis des proportions gigantesques.
Il ne fallait pas avoir l'esprit bien observateur pour découvrir
ces sentiments chez l'ex-apprenti : car non seulement il les
proclamait, de manière à faire impression et à éviter toute
méprise, par sa majestueuse démarche et son œil flamboyant, mais en
outre il avait trouvé un moyen frappant de révélation dans son nez
retroussé, qui semblait affecter pour toutes les choses de la terre
le plus profond dédain, et ne voulait entrer en communion qu'avec
le ciel, sa patrie.
    M. Tappertit, comme chef ou capitaine des
Bouledogues, était accompagné de ses deux lieutenants : l'un,
le long camarade de sa vie juvénile ; l'autre, un chevalier
apprenti au temps jadis, Marc Gilbert, engagé anciennement chez
Thomas Curzon de la Toison d'or. Ces gentlemen, comme lui-même,
étaient maintenant émancipés de leur esclavage d'apprenti, et
servaient en qualité d'ouvriers ; mais c'étaient, dans leur
humble émulation de son grand exemple, des esprits hardis,
audacieux, et ils aspiraient à un rôle distingué dans les grands
événements politiques. De là leur alliance avec l'Association
protestante d'Angleterre, sanctionnée par le nom de lord Georges
Gordon ; de là aussi leur visite actuelle à la Botte.
    « Gentlemen ! dit M. Tappertit,
en ôtant son chapeau comme fait un grand général qui s'adresse à
ses troupes. Bonne rencontre ! Milord me fait ainsi qu'à vous
l'honneur de nous envoyer ses compliments personnels.
    – Vous avez vu milord aussi, n'est-ce
pas ? dit Dennis ; moi, je l'ai vu dans l'après-midi.
    – Mon devoir m'appelait au couloir de la
Chambre après la fermeture de notre boutique ; et c'est là que
je l'ai vu, monsieur, répliqua M. Tappertit, en même temps
qu'il s'assit avec ses lieutenants. Comment vous
portez-vous ?
    – À merveille, maître, à merveille, dit
le luron. Voici un nouveau frère, inscrit en règle noir sur blanc,
par maître Gashford. Il fera honneur à la cause, c'est un vrai
sans-souci, une artère de mon cœur. Regardez-moi ça ; n'est-ce
pas qu'il a l'air d'un homme qui fera l'affaire ? Qu'en
dites-vous ? cria-t-il en donnant une tape à Hugh sur le
dos.
    – Que j'en aie l'air ou pas l'air, dit
Hugh, dont le bras fit un moulinet d'ivrogne, je suis l'homme qu'il
vous faut. Je hais les papistes, tous du premier jusqu'au dernier.
Ils me haïssent et je les hais. Ils me font tout le mal qu'ils
peuvent, et je leur ferai tout le mal que je pourrai.
Hourra !
    – Y eut-il jamais, dit Dennis en regardant
autour de la salle, lorsque l'écho de la voix pétulante de Hugh se
fut évanoui, avez-vous jamais vu pareil gaillard ?
Tenez ! vous me croirez si vous voulez, frères, mais maître
Gashford aurait pu courir cent milles et enrôler cinquante hommes
ordinaires, qu'ils n'auraient pas valu celui-ci. »
    La majeure partie de la société souscrivit
implicitement à cette opinion, et témoigna sa confiance dans Hugh
par des signes de tête et des coups d'œil très

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