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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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significatifs.
M. Tappertit, de son siège, le contempla longtemps en silence,
comme s'il suspendait son jugement ; puis il s'approcha de lui
un peu plus près, pour l'examiner plus soigneusement, puis alla
tout contre lui, et le prenant à part dans un coin
sombre :
    « Dites-moi, demanda-t-il, en commençant
son interrogatoire d'un front soucieux, ne vous ai-je pas déjà vu
quelque part ?
    – C'est possible, dit Hugh de son ton
indifférent. Je ne sais pas ; je n'en serais pas étonné.
    – Non, mais c'est chose facile à établir,
répliqua Sim. Regardez-moi, m'avez-vous déjà vu ? Il est
probable que vous ne l'oublieriez pas, vous savez, si vous en aviez
eu l'occasion ? Regardez-moi, n'ayez pas peur ; je ne
vous ferai aucun mal. Regardez-moi bien, voyons,
fixement. »
    La manière encourageante dont
M. Tappertit fit cette demande, en y joignant l'assurance que
l'autre ne devait pas avoir peur, amusa Hugh énormément ; à ce
point même qu'il ne vit rien du tout du petit homme qui était
devant lui, quand il ferma les yeux dans un accès de fou rire qui
secouait ses larges flancs. Il finit par en avoir mal aux
côtes.
    « Allons ! dit M. Tappertit,
qui commençait à s'impatienter de se voir traité avec cette
irrévérence, me connaissez-vous, mon gars ?
    – Non, cria Hugh. Ha ha ha ! non,
mais je voudrais bien vous connaître.
    – Et moi je gagerais une pièce de sept
shillings, dit M. Tappertit en se croisant les bras et le
regardant en face, les jambes très écartées et solidement plantées
sur le sol, que vous avez été palefrenier au Maypole. »
    Hugh ouvrit les yeux à ces mots, et le regarda
d'un air fort surpris.
    « Et vous l'étiez en effet, dit
M. Tappertit, en poussant Hugh, avec une condescendance
enjouée. Mes yeux n'ont jamais trompé que les jolies femmes !
Ne me connaissez-vous pas maintenant ?
    – Mais ne seriez-vous pas… ?
balbutia Hugh.
    – Ne seriez-vous pas… ? dit
M. Tappertit. Vous n'en êtes donc pas encore bien sûr ?
vous vous rappelez Georges Varden, n'est-ce pas ? »
    Certainement Hugh se le rappelait, et il se
rappelait Dolly Varden, aussi ; mais il ne le lui dit
point.
    « Vous rappelez-vous que j'allai là-bas,
avant d'avoir achevé mon apprentissage, et que j'y demandai des
nouvelles d'un vagabond qui avait filé, laissant son père
inconsolable en proie aux plus amères émotions, et tout ce qui
s'ensuit ? vous le rappelez-vous ? dit
M. Tappertit.
    – Sans doute, je me le rappelle !
cria Hugh. C'est là que je vous ai vu.
    – C'est là que vous m'avez vu ? dit
M. Tappertit. Oui, certainement c'est là que vous m'avez
vu ! on n'y ferait pas grand-chose de bon sans moi. Ne vous
rappelez-vous pas que je vous crus l'ami du vagabond, et qu'à ce
propos j'étais au moment de vous chercher querelle ? puis,
qu'ayant reconnu que vous le détestiez plus que du poison, je
voulus boire un coup avec vous ? Ne vous rappelez-vous pas
cela ?
    – Si fait ! cria Hugh.
    – Bien ! et êtes-vous toujours dans
les mêmes idées ? dit M. Tappertit.
    – Oui ! rugit Hugh.
    – Vous parlez en homme, dit
M. Tappertit, et je vous donnerai une poignée de
main. »
    Après ce langage conciliant, le geste suivit
de près la parole. Hugh répondit avec empressement aux avances de
l'autre, et la cérémonie s'accomplit avec des démonstrations de
franche cordialité.
    « Il se trouve, dit M. Tappertit en
regardant à la ronde toute la compagnie, que le frère… je ne sais
pas son nom… et moi, nous sommes de vieilles connaissances… Vous
n'avez plus jamais entendu parler de ce drôle, je suppose,
hein ?
    – Pas un mot, répliqua Hugh. Je ne le
désire pas. Je ne crois pas que jamais j'en entende parler. Il est
mort depuis longtemps, j'espère.
    – Espérons, en faveur de l'humanité en
général et du bonheur de la société, espérons qu'il est mort, dit
M. Tappertit en frottant ses jambes avec la paume de sa main,
qu'il considérait de temps en temps dans l'intervalle. Votre autre
main est-elle un peu plus propre ? C'est la même chose. Bien.
Je vous dois une autre poignée de main. Nous la tiendrons pour
donnée, si vous n’y voyez pas d'objection. »
    Hugh se mit à rire derechef, et il se livra si
complètement à sa folle humeur, que ses membres semblèrent se
disloquer et tout son corps courir le risque d’éclater par
morceaux, mais M. Tappertit, loin d’accueillir cette extrême
gaieté de mauvaise grâce,

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