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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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coureur de fortune !
cria le fils, d'un air indigné.
    – Mais, au nom du diable, Ned, que
voulez-vous donc être ? répliqua le père. Tous les hommes ne
sont-ils pas des coureurs de fortune ? La magistrature,
l'Église, la cour, l'armée, voyez comme tout cela est encombré de
coureurs de fortune, qui se heurtent les uns les autres dans leur
poursuite. La Bourse, la chaire, le comptoir, le salon royal, les
chambres, qu'est ce qui remplit tout cela, sinon des coureurs de
fortune ? Un coureur de fortune ! oui, vous en êtes un,
et vous ne seriez pas autre chose, mon cher Ned, si vous étiez le
plus grand courtisan, légiste, législateur, prélat ou marchand,
qu'il y eût au monde. Si vous vous piquez de délicatesse, de
moralité, Ned, consolez-vous par cette réflexion qu'en vous faisant
un coureur de fortune, vous ne pouvez, au pis, que rendre une seule
personne misérable ou malheureuse. Combien supposez vous que ces
chasseurs d'une autre espèce écrasent de gens lorsqu’ils courent
après la fortune ? Des centaines à chaque pas, ou des
milliers ? »
    Le jeune homme, sans répondre, appuya sa tête
sur sa main.
    « Je suis tout à fait charmé, dit le
père, qui se leva et se promena lentement ça et là, s'arrêtant de
temps en temps pour se regarder dans une glace, ou pour examiner un
tableau avec son lorgnon, d'un air de connaisseur, que nous ayons
eu cette conversation, Ned, si peu attrayante qu'elle fût. Cela
établit entre nous une confiance qui est tout à fait délicieuse, et
qui était certainement nécessaire, quoique je ne puisse pas
concevoir, je vous l'avoue, que vous ayez jamais pu vous méprendre
sur notre position et sur mes desseins. Je me suis persuadé,
jusqu'à ce que j’eusse découvert votre caprice pour cette jeune
fille, que tous ces points-là étaient tacitement convenus entre
nous.
    – Je savais vos embarras de fortune,
monsieur, répliqua le fils, en relevant sa tête un moment et
retombant ensuite dans sa première attitude, mais je n’avais aucune
idée que nous fussions des misérables, réduits à la mendicité,
comme vous venez de nous dépeindre. Comment pouvais-je le supposer,
élevé comme je l'ai été, témoin de la vie que vous avez toujours
menée et du train de maison que vous avez toujours eu ?
    – Non, cher enfant dit le père ; car
en réalité vous parlez si bien comme un enfant, que je ne peux pas
vous donner d’autre nom ; vous avez été élevé d’après un
principe de haute prudence, le style de votre éducation, je vous
l’assure, a maintenu mon crédit d'une façon étonnante. Quant à la
vie que je mène, il faut que je la mène, Ned. Il faut que j’aie
autour de moi ces petits raffinements. J'ai toujours été habitué à
les avoir, je ne saurais exister sans cela. Il faut que j'en sois
environné, comme vous voyez, et c'est pour cela que j'y tiens.
Quant à notre situation financière, Ned, vous pouvez mettre votre
esprit en repos sur cet article. Elle est désespérée. Votre
représentation personnelle n'est nullement méprisable, et l'argent
réuni de nos menus plaisirs dévore à lui seul notre revenu. Voilà
la vérité.
    – Pourquoi ne l'ai-je pas connue plus
tôt ? Pourquoi m'avez-vous encouragé, monsieur, à des dépenses
et à un genre de vie auxquels nous n'avons ni droit ni
titre ?
    – Mon bon garçon, répliqua son père d'une
voix plus compatissante que jamais, si vous n'aviez pas de
représentation, comment auriez-vous chance de réussir à faire le
mariage que je vous destine ? Quant à notre genre de vie, tout
homme a le droit de vivre le mieux qu'il peut et de se procurer
autant de confort qu'il peut, ou c'est un gredin dénaturé. Nos
dettes sont grandes, j'en conviens, il vous sied donc, à vous qui
êtes un jeune homme muni de principes d'honneur, de payer nos
dettes le plus diligemment possible.
    – Quel rôle de scélérat, marmotta
Édouard, j'ai joué à mon insu ! moi conquérir le cœur d'Emma
Haredale ! Je voudrais, par pitié pour elle, être mort
avant !
    – Je suis bien aise que vous voyiez, Ned,
répliqua son père, une chose qui est de la plus parfaite évidence,
c'est-à-dire qu’il n'y a rien à faire de ce côte-là. Mais à part
ceci, et la nécessité de vous pourvoir avec diligence d'un autre
côté (comme vous savez que vous le pouvez dès demain, si vous
voulez), je désirerais que vous pussiez envisager avec plaisir
l'événement. Au seul point de vue religieux, est-ce que

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